ACTE I - SCENE XXVI
LES MEMES, LA COMTESSE, puis MAURICE, et L'ABBE
LA COMTESSE
(sortant de la chambre et descendant au-dessus de la bergère.)
Voici mon fils, Madame.
ETIENNETTE
(s'élançant à sa rencontre.)
Ah ! Monsieur je… (MAURICE paraît suivi de L'ABBE. Il est en tenue de séminariste. ETIENNETTE ne peut réprimer un sursaut à cette apparition.)
Ah !
GUERASSIN
(idem.)
Ah ! (Riant sous cape.)
Oh !
MAURICE
(descendant un peu.)
Que je suis heureux, madame, de vous savoir saine et sauve.
ETIENNETTE
(essayant de dissimuler sa déception et de faire bonne contenance.)
Et c'est à vous que je le dois… monsieur l'abbé ! Ah ! comment reconnaîtrai-je jamais… !
MAURICE
C'est le ciel que vous devez remercier, madame; moi, je n'ai été que le bras qui exécute.
ETIENNETTE
C'est égal, monsieur l'abbé, je ne vous reverrai peut-être jamais, mais je tiens à vous dire que j'emporterai d'ici le souvenir le plus reconnaissant.
MAURICE
(très simplement.)
Adieu donc, madame, et que Dieu vous protège.
(Il descend jusqu'à la gauche du fauteuil qui est près de la tricoteuse, LA COMTESSE est près de lui devant le fauteuil, le curé au-dessus de la tricoteuse.)
ETIENNETTE
Adieu, monsieur l'abbé !
(On s'incline de part et d'autre. ETIENNETTE remonte lentement.)
MAURICE
(brusquement pris d'un étourdissement.)
Ah !
(Il a porté le bras droit à son front, de la main gauche il s'est retenu au dossier du fauteuil.)
TOUS
Ah !
LA COMTESSE
(qui a retenu son fils sur le point de tomber.)
Maurice ! mon enfant !
MAURICE
(se remettant.)
Ce n'est rien : un de ces fâcheux vertiges !… C'est passé. Merci.
LA COMTESSE
Ah ! que tu me donnes de tourments.
MAURICE
Ce n'est rien. (A ETIENNETTE.)
Adieu, madame.
ETIENNETTE
(s'Incline à nouveau, puis au moment de sortir, jette un dernier regard à MAURICE; après quoi, à part, avec un soupir.)
Ah ! C'est dommage !
(RIDEAU)