La Chanson de Roland, poème épique anonyme du XIᵉ siècle attribué à Turold, est la plus célèbre des chansons de geste. Elle célèbre les exploits et la mort héroïque du chevalier Roland, neveu de Charlemagne, lors de la bataille de Roncevaux en 778. L’œuvre exalte la bravoure, la fidélité féodale et la foi chrétienne dans le cadre de la lutte entre les Francs et les Sarrasins.
Après sept ans de guerre en Espagne, Charlemagne reçoit une fausse promesse de soumission du roi sarrasin Marsile, transmise par le traître Ganelon, beau-père de Roland. Trompé, Charlemagne accepte la paix et quitte l’Espagne, laissant l’arrière-garde à Roland et ses compagnons. Ganelon, par vengeance, a comploté avec Marsile pour faire attaquer cette arrière-garde.
Dans le défilé de Roncevaux, les troupes franques sont encerclées par une armée sarrasine immense. Olivier supplie Roland de sonner son olifant pour rappeler Charlemagne, mais celui-ci refuse, préférant mourir en héros plutôt que d’appeler à l’aide. Après une bataille d’une violence tragique où les douze pairs périssent, Roland, blessé mortellement, sonne enfin l’olifant, trop tard. Charlemagne revient, venge ses chevaliers et écrase les païens. Ganelon, reconnu coupable de trahison, est jugé et exécuté. L’épopée se clôt sur la glorification du sacrifice chevaleresque et de la fidélité à Dieu et à son seigneur.
Roland – Neveu de Charlemagne, chevalier exemplaire, brave jusqu’à la démesure, incarnation de l’honneur et du sacrifice.
Charlemagne – Empereur des Francs, chef sage et chrétien, figure du roi idéal et du défenseur de la foi.
Olivier – Ami et compagnon de Roland, symbole de la sagesse et du courage mesuré.
Ganelon – Beau-père de Roland, traître par orgueil et jalousie, cause du désastre de Roncevaux.
Turpin – Archevêque guerrier, représentant de la foi chrétienne militante et du martyre sacré.
Marsile – Roi sarrasin de Saragosse, ennemi de Charlemagne, figure du païen trompeur et vaincu.
La chevalerie et l’idéal héroïque
La fidélité féodale et le service du seigneur
La foi chrétienne et la guerre sainte
La trahison et la vengeance
Le courage et le martyre héroïque
Le destin et la gloire posthume
Registre épique : exaltation des exploits et de la grandeur morale des héros.
Registre tragique : mort héroïque de Roland, mêlant gloire et fatalité.
Langue poétique et solennelle, rythmée par la laisse (strophe d’assonances).
Style oral et répétitif, hérité de la tradition des jongleurs.
Nombreuses formules héroïques et symboles religieux (croix, anges, reliques).
La chanson glorifie la foi chrétienne et la mission divine de Charlemagne.
Elle célèbre la fidélité jusqu’à la mort et le courage désintéressé du chevalier.
Elle dénonce la trahison de Ganelon comme crime contre Dieu et la patrie.
Elle présente la guerre sainte comme un devoir sacré contre l’infidélité et le mal.
L’œuvre transmet l’idéologie de la France médiévale chrétienne : foi, loyauté, honneur.
Composée vers 1100, pendant les croisades, elle reflète l’esprit de croisade et la lutte entre chrétiens et musulmans.
Inspirée d’un épisode historique : l’embuscade des Vascons contre Charlemagne à Roncevaux en 778.
Œuvre fondatrice du cycle de Charlemagne et de la littérature épique française.
La figure de Roland devient un modèle du chevalier chrétien et patriote, ancêtre symbolique de l’idéal héroïque européen.
Quelle est la cause principale de la défaite de Roncevaux ?
Pourquoi Roland refuse-t-il de sonner l’olifant ?
En quoi Roland et Olivier incarnent-ils deux formes du courage ?
Comment la religion chrétienne structure-t-elle le récit ?
Quel rôle joue Ganelon dans la tragédie de Roland ?
Quelle est la cause principale de la défaite de Roncevaux ?
La trahison de Ganelon, qui livre l’arrière-garde aux Sarrasins, provoque le massacre des chevaliers français.
Pourquoi Roland refuse-t-il de sonner l’olifant ?
Par orgueil chevaleresque et désir de gloire : il préfère mourir en héros plutôt que de paraître faible en demandant de l’aide.
En quoi Roland et Olivier incarnent-ils deux formes du courage ?
Roland représente la bravoure absolue, héroïque et téméraire, tandis qu’Olivier incarne la prudence et la sagesse militaire.
Comment la religion chrétienne structure-t-elle le récit ?
Elle guide les valeurs morales (sacrifice, martyre, justice divine) et oppose chrétiens et païens comme le bien contre le mal.
Quel rôle joue Ganelon dans la tragédie de Roland ?
Sa jalousie et sa trahison déclenchent la catastrophe. Il est le contrepoint du héros : lâche et égoïste, il trahit Dieu, l’empereur et la chevalerie.