Publié en 1883, Les Contes de la bécasse est un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant qui s’ouvre sur un prologue présentant un vieux baron passionné de chasse. À chaque dîner, celui qui obtient la tête de la bécasse doit raconter une histoire. Le livre réunit ainsi plusieurs récits courts où Maupassant brosse des portraits saisissants de la société normande, entre réalisme cru, humour noir et compassion pour la condition humaine.
Ces contes, souvent tragiques ou ironiques, explorent les vices, les faiblesses et les cruautés du monde rural et bourgeois. Qu’il s’agisse de la folie née de la guerre, de la bêtise des paysans, de l’avarice, de l’amour ou de la mort, Maupassant y mêle la satire et la tendresse, révélant la misère morale cachée sous les apparences du quotidien.
La Bécasse : cadre du recueil, où un baron organise un dîner de chasse ponctué de récits.
Ce cochon de Morin : un commerçant provincial, coupable d’un geste déplacé, devient la risée de tous.
La Folle : une femme traumatisée par la guerre devient victime des Prussiens.
Pierrot : deux femmes laissent mourir un chien dans une marnière par avarice.
Menuet : deux vieux danseurs rejouent le passé dans un jardin disparu.
La Peur : des hommes racontent ce que signifie vraiment connaître la peur.
Les paysans normands : rusés, avides ou naïfs, ils incarnent la rudesse du monde rural.
Les bourgeois et notables : figures de vanité, d’hypocrisie ou de ridicule.
Les femmes : victimes ou manipulatrices, souvent soumises aux passions et aux contraintes sociales.
Les soldats et officiers : évoqués dans les récits de guerre, où Maupassant dénonce la violence absurde des conflits.
La cruauté et l’indifférence humaines.
La misère morale et sociale du monde rural.
La guerre et ses traumatismes.
L’avarice, la lâcheté, la bêtise.
La mort, la solitude et la folie.
Le souvenir, la nostalgie et la fuite du temps.
Registre réaliste : observation minutieuse du quotidien et des caractères humains.
Style vif, concis et ironique, marqué par la clarté et la précision du langage.
Registre à la fois tragique et comique, mêlant émotion et satire.
Descriptions vivantes et dialogues typés, empreints du parler normand.
Goût du contraste : le banal côtoie le macabre, l’humour la cruauté.
Maupassant dresse un portrait sombre et lucide de la nature humaine.
Il dénonce la bêtise, la cupidité et la cruauté ordinaires, tout en exprimant une compassion discrète pour les humbles.
Il invite le lecteur à réfléchir sur la misère morale cachée sous les conventions sociales.
À travers son réalisme, il montre que la vie est faite de petites tragédies et d’injustices quotidiennes.
Recueil publié en 1883, sous la Troisième République.
Inspiré de la Normandie, région natale de Maupassant.
L’auteur, marqué par la guerre de 1870, dénonce ses horreurs dans plusieurs contes.
Œuvre réaliste et naturaliste, influencée par Flaubert et la société rurale de la fin du XIXᵉ siècle.
Quelle est la fonction du prologue dans le recueil ?
Quels traits communs relient les différents contes ?
Comment Maupassant dépeint-il la nature humaine ?
Quel rôle jouent la guerre et la mort dans ces récits ?
Pourquoi Maupassant mêle-t-il le comique et le tragique ?
Le prologue installe le cadre du recueil et justifie la succession des récits.
Tous les contes évoquent la cruauté, la bêtise ou la détresse des hommes.
Maupassant montre l’homme comme un être égoïste, faible, souvent ridicule, parfois touchant.
La guerre et la mort rappellent la fragilité humaine et l’absurdité du destin.
Le mélange de comique et de tragique rend ses récits plus vrais, plus proches de la vie réelle.