Résumé
Dans Le Dernier Jour d’un Condamné, Victor Hugo nous fait pénétrer dans la conscience d’un homme anonyme condamné à mort. Depuis sa cellule à Bicêtre, il livre son journal intérieur, retraçant ses pensées, ses peurs et ses désespoirs, depuis l’annonce de sa sentence jusqu’à l’heure de son exécution. Ce n’est pas tant son crime que ses sentiments qui importent : le roman est une plongée dans l’âme d’un être humain face à la mort.
Le narrateur raconte son procès, son incarcération, ses observations des autres prisonniers et la lente agonie morale qu’il endure. Il évoque sa famille — une mère âgée, une femme malade, une petite fille innocente — qu’il ne reverra jamais. En observant le monde depuis son cachot, il médite sur l’injustice, l’absurdité et la cruauté de la peine capitale.
Dans ses dernières heures, l’homme oscille entre révolte et résignation. Sa peur devient presque métaphysique, transformant son témoignage en plaidoyer universel contre la peine de mort. Victor Hugo, à travers cette voix solitaire, exprime une profonde compassion pour tous les condamnés et interpelle la société sur la valeur de la vie humaine.
Personnages principaux
Le condamné : narrateur anonyme, symbole de tous les hommes confrontés à la mort imposée par la loi.
Le geôlier : figure impersonnelle de la justice mécanique et sans pitié.
La mère, la femme et la fille du condamné : absentes physiquement, mais omniprésentes dans la mémoire du narrateur, elles incarnent l’amour, la souffrance et l’innocence sacrifiées.
Le prêtre et l’aumônier : représentants d’une religion impuissante à apaiser la terreur du condamné.
Thèmes principaux
La peine de mort et la justice inhumaine
La souffrance psychologique et la peur de la mort
La solitude et l’enfermement
La valeur de la vie humaine
La critique sociale et la compassion universelle
Registre et style
Registre pathétique et tragique : Hugo cherche à susciter l’émotion et la pitié du lecteur.
Style introspectif, à la première personne, qui mêle lyrisme et réalisme.
Alternance entre les moments d’espoir, de révolte et de désespoir.
Usage d’un langage simple mais chargé d’émotion et d’humanité.
Message de l’auteur
Victor Hugo dénonce la barbarie de la peine de mort, qu’il considère comme une faute morale et sociale.
Il cherche à faire ressentir au lecteur la souffrance mentale du condamné, bien avant son exécution.
Le roman est un plaidoyer humaniste : même le coupable reste un homme, digne de compassion et de vie.
Hugo veut éveiller les consciences et pousser la société à abolir la peine capitale.
Contexte historique
Publié en 1829, sous la Restauration, à une époque où la peine de mort est encore largement pratiquée en France.
L’œuvre s’inscrit dans le mouvement romantique, qui valorise les émotions, la liberté et la révolte contre l’ordre établi.
Victor Hugo, marqué par son engagement social, fera de ce roman le point de départ de son combat pour l’abolition de la peine de mort.
Questions pour la compréhension de l'œuvre
Pourquoi Victor Hugo ne donne-t-il pas de nom à son narrateur ?
Comment le condamné perçoit-il la justice et la société ?
Quels sont les effets psychologiques de l’attente de la mort ?
Quels éléments de l’œuvre en font un plaidoyer contre la peine capitale ?
En quoi cette œuvre est-elle représentative du romantisme ?
Réponses aux questions
L’absence de nom rend le narrateur universel : il peut représenter tout être humain face à la mort.
Le condamné voit la justice comme froide, mécanique et inhumaine ; il la perçoit comme une machine à tuer.
Il sombre peu à peu dans la folie et la peur ; le véritable supplice est l’attente consciente de l’exécution.
Hugo montre l’injustice de la peine capitale et sa cruauté morale : la mort n’efface pas le crime, elle en ajoute un autre.
Le roman illustre le romantisme par son lyrisme, son humanisme et sa dénonciation de l’ordre social oppressif.
