Résumé

Dom Juan ou le Festin de Pierre, comédie de Molière créée en 1665, retrace les aventures d’un grand seigneur libertin, Dom Juan, célèbre pour son goût du plaisir, son esprit libre et son mépris des lois divines et humaines. Le héros, accompagné de son valet Sganarelle, enchaîne les conquêtes amoureuses et les provocations, refusant toute morale et toute foi.

L’histoire s’ouvre sur sa fuite après avoir abandonné Done Elvire, une femme qu’il a séduite et épousée avant de l’abandonner. Sur son chemin, il séduit des paysannes (Charlotte et Mathurine), ridiculise son valet moraliste, échappe à des poursuites et défie ouvertement le Ciel. Cynique et charmeur, il se vante d’unir bravoure et impiété, affirmant ne croire ni en Dieu, ni en l’enfer.

Mais sa démesure le conduit à sa perte. Après avoir invité ironiquement à dîner la statue du Commandeur qu’il a autrefois tué, il voit la statue accepter et venir réellement à son festin. Fidèle à son arrogance, Dom Juan refuse de se repentir jusqu’au bout. La statue l’invite à se repentir une dernière fois : il s’y refuse et est englouti par les flammes, puni par le Ciel. La pièce s’achève sur la moralisation de Sganarelle, qui déplore de ne pas être payé.

Personnages principaux

  • Dom Juan : noble libertin, séducteur cynique et athée, incarnation de la révolte contre la morale et la religion.

  • Sganarelle : valet de Dom Juan, peureux et bavard, défenseur de la morale et de la foi, mais souvent ridicule et impuissant.

  • Done Elvire : femme trompée, sincère et pieuse, symbole de la vertu blessée et de la vengeance divine.

  • Le Commandeur : statue animée représentant la justice céleste, instrument de la punition finale.

  • Charlotte et Mathurine : jeunes paysannes naïves séduites et dupées par Dom Juan.

  • Don Carlos et Don Alonse : frères de Done Elvire, porteurs du devoir d’honneur et de vengeance.

Thèmes principaux

  • La séduction et l’inconstance amoureuse.

  • L’impiété et la révolte contre la religion.

  • Le libertinage moral et philosophique.

  • La critique de l’hypocrisie sociale et religieuse.

  • La justice divine et la punition du vice.

  • Le conflit entre raison, foi et morale.

Registre et style

  • Registre comique (dialogues vifs, ironie, satire) mêlé au registre tragique et fantastique.

  • Langage soutenu de Dom Juan opposé au parler populaire de Sganarelle.

  • Usage de l’ironie, de la tirade philosophique et du double sens.

  • Structure en cinq actes, alternant scènes comiques, philosophiques et morales.

Message de l’auteur

  • Molière dénonce le libertinage et l’hypocrisie religieuse de son époque.

  • À travers Dom Juan, il peint un homme d’esprit perverti par son orgueil et sa sensualité.

  • La pièce met en garde contre l’impiété et le refus de toute autorité morale ou divine.

  • Mais Molière laisse planer l’ambiguïté : Dom Juan fascine autant qu’il effraie, incarnant à la fois la liberté et la damnation.

Contexte historique

  • Écrite en 1665, sous le règne de Louis XIV, Dom Juan provoqua un scandale en raison de son ton jugé blasphématoire.

  • L’œuvre s’inscrit dans le contexte des débats sur la religion, la morale et le libertinage au XVIIᵉ siècle.

  • Inspirée d’un mythe espagnol popularisé par Tirso de Molina (El Burlador de Sevilla), Molière en donne une version française mêlant comédie et tragédie.

  • La pièce fut censurée peu après sa création et remplacée par une version adoucie en prose.

Questions pour la compréhension de l'œuvre

  1. Qu’est-ce qui caractérise le libertinage de Dom Juan ?

  2. Quel rôle joue Sganarelle dans la pièce ?

  3. Pourquoi le personnage du Commandeur est-il essentiel ?

  4. Comment Molière mêle-t-il comédie et tragédie dans cette œuvre ?

  5. En quoi Dom Juan peut-il être lu comme une critique sociale et religieuse ?

Réponses aux questions

  1. Le libertinage de Dom Juan est à la fois moral (séduction et inconstance) et intellectuel (refus de Dieu et de toute autorité).

  2. Sganarelle incarne la conscience populaire, la morale naïve et la superstition, servant de contrepoint comique et moral au cynisme de son maître.

  3. Le Commandeur symbolise la justice divine et marque le retour de l’ordre moral à la fin de la pièce.

  4. Molière mêle comédie et tragédie par l’alternance de scènes comiques (valet, paysannes) et de moments solennels (le festin, la damnation).

  5. La pièce critique la corruption morale des grands, la religion de façade et l’orgueil humain qui défie le Ciel.



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