ACTE I - SCENE XX
LES MEMES, MAURICE, L'ABBE
MAURICE
(sortant de la chambre et se dirigeant vers la sienne.)
Là ! Eh bien ! maintenant qu'il n'y a plus d'inquiétude à avoir, je vais me rhabiller.
L'ABBE
(qui le suit.)
C'est ça ! Ne prenez pas froid.
LA COMTESSE
(qui est remontée, vivement à son fils.)
Oh ! vilain enfant ! Tu n'aimes donc pas ta mère pour lui infliger des transes pareilles ?
MAURICE
Mais maman, il fallait bien !…
LA COMTESSE
(entre lui et la porte de sa chambre.)
Promets-moi, promets-moi que plus jamais…
MAURICE
Oui, maman ! seulement. , je vais prendre froid.
LE MARQUIS
Mais oui, laisse-le donc aller !…
LA COMTESSE
Ah ! On voit que ce n'est pas ton fils à toi !… (A MAURICE.)
Va, mon enfant, va !… (A L'ABBE.)
Monsieur l'abbé, accompagnez-le ! Veillez à ce qu'il ne manque de rien.
MAURICE
(tout en entrant dans sa chambre dont il laisse la porte ouverte.)
Oh ! ce n'est pas la peine.
LA COMTESSE
Si, si ! Je vous en prie M. l'abbé.
L'ABBE
Mais comment donc, madame ! (Il entre dans la pièce, et parlant à MAURICE qu'on ne voit plus, comme pour l'exhorter, et en se donnant de petites tapes d'une main dans l'autre.)
Allons ! allons !
LA COMTESSE
(au moment de refermer la porte. Apercevant LA CLAUDIE qui sort de droite, avec une partie du linge dans les bras.)
Eh bien ! voyons, le linge ! le linge de M. Maurice.
LA CLAUDIE
Mais j'étais là avec la dame noyée.
LA COMTESSE
(nerveuse.)
Eh ! "la dame ! la dame ! ", elle pouvait attendre; tandis que M. Maurice peut attraper froid.
LE MARQUIS
(avec logique.)
Mon Dieu, la dame aussi !
LA COMTESSE
(avec un superbe égoïsme.)
Oui, oh ! mais la dame…! (A LA CLAUDIE.)
Eh ! bien courez, voyons.
LA CLAUDIE
Oui, madame.
(Elle entre chez MAURICE.)
EUGENIE
(apercevant le docteur qui sort de chez ETIENNETTE.)
Ah ! le docteur.