Bel-Ami (1885) de Guy de Maupassant raconte l’ascension sociale fulgurante de Georges Duroy, un ancien soldat pauvre et ambitieux, dans le Paris du XIXᵉ siècle. Au début du roman, Duroy mène une vie misérable, employé dans les chemins de fer, jusqu’à ce qu’il rencontre par hasard un ancien camarade, Charles Forestier, devenu journaliste. Celui-ci l’introduit dans le monde du journalisme et de la haute société.
Grâce à son charme et à son habileté à séduire les femmes, Duroy – surnommé « Bel-Ami » – gravit peu à peu tous les échelons de la réussite. Il séduit d’abord Madeleine Forestier, la femme de son ami, qui l’aide à rédiger ses premiers articles. Après la mort de Charles Forestier, il l’épouse et gagne en influence. Mais son ambition ne connaît pas de limites : il enchaîne les conquêtes, de Mme de Marelle à Mme Walter, épouse de son patron, avant d’épouser enfin la fille de ce dernier, Suzanne Walter, pour accéder à la richesse et au pouvoir.
Duroy devient alors un homme respecté et puissant, mais sans scrupules, ayant trahi, manipulé et utilisé tous ceux qui l’ont aidé. Maupassant, à travers ce personnage cynique, dresse un portrait impitoyable de la société parisienne où l’argent, l’apparence et la séduction valent plus que la morale et le mérite.
Georges Duroy (Bel-Ami) : héros du roman, ambitieux, séduisant et opportuniste, symbole de l’arriviste sans scrupules.
Madeleine Forestier : femme intelligente et cultivée, épouse de Forestier puis de Duroy, elle l’aide à réussir mais finit trahie.
Charles Forestier : journaliste malade et ami de Duroy, qui lui ouvre les portes du journalisme.
Clotilde de Marelle : maîtresse fidèle et sincère de Duroy, elle représente l’amour véritable mais reste reléguée à l’ombre.
M. Walter : directeur du journal La Vie Française, homme d’affaires influent manipulé par Duroy.
Madame Walter : épouse pieuse et dévote, passionnément amoureuse de Duroy, qu’il finit par humilier.
Suzanne Walter : jeune fille naïve, dernière conquête de Duroy, qu’il épouse pour asseoir son ascension sociale.
La réussite sociale et l’ambition dans une société dominée par l’argent et les apparences.
Le pouvoir de la presse et la corruption du monde journalistique.
Le rôle des femmes, instruments ou victimes dans la réussite masculine.
La sexualité et la séduction comme armes sociales.
Le cynisme, la perte des valeurs morales et la vanité du pouvoir.
Registre réaliste et naturaliste : description précise de Paris, des milieux bourgeois et journalistiques.
Style clair et fluide, souvent ironique, avec une narration objective et distanciée.
Utilisation du discours indirect libre pour rendre la pensée du personnage sans la commenter.
Dialogues vifs et scènes de séduction typiques de la comédie sociale.
Maupassant dénonce l’hypocrisie et la corruption morale d’une société dominée par l’argent et la réussite à tout prix.
Il montre comment les médias manipulent l’opinion publique et servent les intérêts politiques et économiques.
À travers Duroy, il peint l’homme moderne comme un être calculateur, sans scrupules, qui ne croit qu’à la force du désir et du profit.
Le roman illustre aussi la fragilité des valeurs morales face à la tentation du pouvoir.
Publié en 1885, à l’époque de la Troisième République, Bel-Ami s’inscrit dans le courant réaliste et naturaliste.
Maupassant y critique la société bourgeoise parisienne en pleine expansion, marquée par le capitalisme et la presse à scandales.
Le roman reflète les transformations du journalisme au XIXᵉ siècle, où l’information devient une arme de pouvoir.
Il s’inspire de la vie politique et mondaine de Paris, où le succès repose plus sur les relations et les intrigues que sur le mérite.
Comment Georges Duroy parvient-il à s’élever dans la société parisienne ?
Quel rôle jouent les femmes dans la réussite de Bel-Ami ?
En quoi la presse est-elle un instrument de pouvoir dans le roman ?
Pourquoi peut-on considérer Duroy comme un antihéros ?
Quel regard Maupassant porte-t-il sur la société de son temps ?
Grâce à son charme et à ses manipulations, Duroy séduit les femmes influentes et utilise leurs relations pour progresser.
Les femmes sont à la fois les tremplins et les victimes de son ambition ; il les utilise pour accéder à la richesse et au pouvoir.
La presse devient un moyen de propagande et d’influence sociale ; elle façonne les réputations et soutient les intérêts politiques.
Duroy est un antihéros car il triomphe par le mensonge et la trahison, sans aucune morale ni remords.
Maupassant critique une société matérialiste et opportuniste où l’apparence et la réussite importent plus que la vertu.