(Un salon à l'hôtel de Montsorel.)(LA DUCHESSE DE MONTSOREL, MADEMOISELLE DE VAUDREY.)LA DUCHESSEAh ! vous m'avez attendue, combien vous êtes bonne !MADEMOISELLE DE VAUDREYQu'avez-vous, Louise ? Depuis douze ans que nous pleurons ensemble, voici le premier moment où je vous vois joyeuse ; et...
MADEMOISELLE DE VAUDREY ( seule.)Elle ne voit pas qu'il faudrait un miracle pour qu'elle retrouvât son fils. Les mères croient toutes à des miracles. Veillons sur elle ! Un regard, un mot la perdraient ; car si elle avait raison,...
(MADEMOISELLE DE VAUDREY FÉLICITÉ.)MADEMOISELLE DE VAUDREYDéjà ?FÉLICITÉMadame la duchesse avait bien hâte de me renvoyer.MADEMOISELLE DE VAUDREYMa nièce ne vous a pas donné d'ordres pour ce matin ?FÉLICITÉNon, Mademoiselle.MADEMOISELLE DE VAUDREYIl viendra pour moi, vers midi, un jeune homme nommé...
FÉLICITÉ (, seule.)Un jeune homme pour elle ? Non, non. Je me disais bien que la retraite de Madame devait avoir un motif : elle est riche, elle est belle, le duc ne l'aime pas ; voici la première fois...
(JOSEPH, VAUTRIN.)(Vautrin paraît avec un surtout couleur de tan, garni de fourrures, dessous noir ; Il a la tenue d'un ministre diplomatique étranger en soirée.)JOSEPHMaudite fille ! nous étions perdus.VAUTRINTu étais perdu. Ah ! ça ! mais tu tiens donc...
JOSEPH (seul.)Voilà un vieil ami, c'est bien ce qu'il y a de pis au monde… il me fera perdre ma place. Ah ! si je n'avais pas peur d'être empoisonné comme un chien par Jacques Collin, qui le ferait, je...
LA DUCHESSE (DE MONTSOREL)Où cacher l'acte de naissance de mon fils ?… (Elle lit.) "Valence… juillet 1793." Ville de malheur pour moi ! Fernand est bien né sept mois après mon mariage, par une de ces fatalités qui justifient d'infâmes...
(LA DUCHESSEDE MONTSOREL, MADEMOISELLE DE VAUDREY.)LA DUCHESSEIl ne vous est donc pas plus possible qu'à moi de dormir ?MADEMOISELLE DE VAUDREYLouise ! mon enfant, si je reviens, c'est pour dissiper un rêve dont le réveil sera funeste. Je regarde comme...
(les mêmes, LE DUC.)(Il est entré pendant que la duchesse prononçait les dernières paroles.)LE DUCC'est pour me le remettre, Madame.LA DUCHESSEDepuis quand, Monsieur, entrez-vous chez moi sans vous faire annoncer et sans ma permission ?LE DUCDepuis que vous manquez à...
(les mêmes, excepté LE DUC.)MADEMOISELLE DE VAUDREYLouise, vous aimez l'enfant que vous n'avez jamais vu, vous haïssez celui qui est sous vos yeux. Ah ! vous me direz vos raisons de haine contre Albert, à moins que vous ne teniez...
(Même décoration que dans l'acte précédent.)(JOSEPH LE DUC.)(Joseph achève de faire le salon.)JOSEPH (à part.)Couché si tard, levé si matin, et déjà chez Madame : il y a quelque chose. Ce diable de Jacques aurait-il raison ?LE DUCJoseph, je ne suis visible...
(JOSEPH LE DUC, FÉLICITÉ.)(Le duc examine par contenance ce qu'il y a sur la table et trouve une lettre dans un livre.)LE DUC"À mademoiselle Inès de Christoval." (Il se lève.) Pourquoi ma femme a-t-elle caché une lettre si peu importante ...
(LE DUC JOSEPH, SAINT-CHARLES, FÉLICITÉ.)(Joseph et Saint-Charles arrivent par la porte du fond en s'étudiant attentivement.)JOSEPH (à part.)Le regard de cet homme est bien malsain pour moi. (Au duc.) M. le chevalier de Saint-Charles.(Le duc fait signe que Saint-Charles peut...
(LE DUC SAINT-CHARLES.)SAINT-CHARLESC'est fait, monsieur le duc. Désirez-vous savoir ce que contient la lettre ?LE DUCMais, mon cher, vous exercez une puissance terrible et miraculeuse.SAINT-CHARLESVous nous remettez un pouvoir absolu, nous en usons avec adresse.LE DUCEt si vous en abusez ...
(les mêmes, LE MARQUIS.)LE DUC ( continuant.)Si M. de Frescas est gentilhomme, si la princesse d'Arjos le préfère décidément à mon fils, le marquis se retirera.LE MARQUISMais j'aime Inès, mon père.LE DUC (à Saint-Charles.)Adieu, mon cher.SAINT-CHARLES (à part.)Il ne s'intéresse...
(LE DUC LE MARQUIS.)LE DUCÉpouser une femme qui ne nous aime pas est une faute, Albert, que, moi vivant, vous ne commettrez jamais.LE MARQUISMais rien ne dit encore, mon père, qu'Inès repousse mes vœux ; et d'ailleurs, une fois qu'elle...
(LE MARQUIS LA DUCHESSE DE MONTSOREL, LE DUC.)LA DUCHESSEDes excuses ! Mais, Albert, je suis trop heureuse. Quelle surprise vous venez embrasser votre mère avant d'aller au château, uniquement par tendresse. Ah ! si jamais une mère pouvait douter de...
(les mêmes, JOSEPH.)JOSEPH (annonçant.)Madame la duchesse de Christoval et la princesse d'Arjos.LA DUCHESSE (à part.)Quelle affreuse contrariété…LE DUC (, à son fils.)Reste, je prends tout sur moi. Nous sommes joués.
(les mêmes, LA DUCHESSE DE CHRISTOVAL, LA PRINCESSE D'ARJOS.)LA DUCHESSE ( DE MONTSOREL.)Ah ! Madame, c'est bien gracieux à vous de m'avoir devancée.LA DUCHESSE DE CHRISTOVALJe suis venue ainsi pour qu'il ne soit jamais question d'étiquette entre nous.LA DUCHESSE (DE...
(les mêmes, JOSEPH, RAOUL)JOSEPH (à la duchesse de Montsorel.)Mademoiselle de Vaudrey n'y est pas, M. de Frescas se présente, madame la duchesse veut-elle le recevoir ?LA DUCHESSE DE CHRISTOVALRaoul, ici !LE DUCDéjà chez elle !LE MARQUIS (, à son père.)Ma...
(les mêmes, excepté RAOUL.)LA DUCHESSE (DE MONTSOREL, à la duchesse de Christoral.)Vous avez été bien sévère.LA DUCHESSE DE CHRISTOVALVous ignorez, Madame, que ce jeune homme s'est pendant trois mois trouvé partout où allait ma fille, et que sa présentation s'est...
(LE MARQUIS LE DUC.)LE MARQUISMon père, l'apparition de cet aventurier vous cause, ainsi qu'à ma mère, des émotions bien violentes on dirait qu'au lieu d'un mariage compromis, vos existences elles-mêmes sont menacées. La duchesse et sa fille s'en vont frappées…LE...
(les mêmes, VAUTRIN.)(Vautrin est babillé tout en noir ; il affecte un air de componction et d'humilité pendant une partie de la scène.)VAUTRINMonsieur le duc, daignez m'excuser d'avoir forcé votre porte, mais (bas et à lui seul) nous venons d'être...
(Un salon chez Raoul de Frescas.)LAFOURAILLE (seul.)Feu mon digne père, qui me recommandait de ne voir que la bonne compagnie, aurait-il été content hier ? toute la nuit avec des valets de ministres, des chasseurs d'ambassade, des cochers de prince, de...
(VAUTRIN LAFOURAILLE.)(Vautrin paraît en pantalon a pieds de molleton blanc, avec un gilet rond de pareille étoffe, pantoufles de maroquin rouge, enfin, la tenue d'un homme d'affaires, le matin.)VAUTRINLafouraille ?LAFOURAILLEMonsieur.VAUTRINOù vas-tu ?LAFOURAILLEChercher vos lettres.VAUTRINJe les ai. As-tu encore quelque chose...
(les mêmes, BUTEUX, PHILOSOPHE et FIL-DE-SOIE.)BUTEUXPrésent ! est-ce le feu ?FIL-DE-SOIEEst-ce un curieux ?PHILOSOPHEJ'aime mieux le feu, ça s'éteint !BUTEUXL'autre, ça s'étouffe.LAFOURAILLEBah ! il s'est fâché pour des niaiseries.BUTEUXEncore de la morale, merci !FIL-DE-SOIECe n'est pas pour moi, je ne...
VAUTRIN ( seul.)Il suffit, pour les mener, de leur faire croire qu'ils ont de l'honneur et un avenir. Ils n'ont pas d'avenir ! que deviendront-ils ? Bah ! si les généraux prenaient leurs soldats au sérieux, on ne tirerait pas...
(VAUTRIN LAFOURAILLE.)VAUTRINQue me veut-on ? ne puis-je être un moment seul ? ai-je appelé ?LAFOURAILLELa griffe de la justice va nous chatouiller les épaules.VAUTRINQuelle nouvelle sottise avez-vous faite ?LAFOURAILLEEh bien ! la petite Nini a laissé entrer un monsieur bien...
(LAFOURAILLE SAINT-CHARLES.)LAFOURAILLEMeinherr ti Vraissegasse n'y être basse, menne sire, hai zon haindandante, le paron de Fieil-Chêne, il être oguipai afecque ein hargidecde ki toite pattir eine crante odelle à nodre maidre.SAINT-CHARLESPardon, mon cher, vous dites ?…LAFOURAILLEChé tis paron de Fié-Chêne.SAINT-CHARLESBaron ...
SAINT-CHARLES (seul.)Mal débuté ! dix louis dans l'eau. Espionner ?… appeler les choses tout de suite par leur nom, c'est trop bête pour ne pas être très-spirituel. Si le prétendu intendant, car il n'y a plus d'intendant, si le baron...
(SAINT-CHARLES VAUTRIN, LAFOURAILLE.)LAFOURAILLEFoilà, mennesir, le paron te Fieille-Chêne !(Vautrin paraît vêtu d'un habit marron très-clair d'une coupe très-antique, à gros boutons de métal ; il a une culotte de soie noire, des bas de soie noire, des souliers à boucles...
(VAUTRIN LAFOURAILLE.)LAFOURAILLEMonsieur Vautrin !VAUTRINEh bien !LAFOURAILLEVous le laissez aller ?VAUTRINS'il ne se croyait pas libre, que pourrions-nous savoir ? Mes instructions sont données : on va lui apprendre à ne pas mettre de cordes chez les gens à pendre. Quand...
(VAUTRIN RAOUL DE FRESCAS.)(Vautrin rentre vers la fin du monologue : Raoul, qui est sur devant de la scène, ne le voit pas.)RAOULAvoir entrevu le ciel et rester sur la terre, voilà mon histoire ! je suis perdu : Vautrin,...
(La scène est à l'hôtel de Christoval.)(LA DUCHESSE DE CHRISTOVAL INÈS.)INÈSSi la naissance de M. de Frescas est obscure, je saurai, ma mère, renoncer à lui ; mais, de votre côté, soyez assez bonne pour ne plus insister sur mon mariage...
(les mêmes, UN VALET, puis VAUTRIN.)(Le valet apporte a la duchesse une carte enveloppée et cachetée.)LA DUCHESSE DE CHRISTOVAL (à Inès.)Le général Crustamente, envoyé secret de Sa Majesté don Augustin Ier, empereur du Mexique. Qu'est-ce que cela veut dire ?INÈSDu...
(LA DUCHESSE DE CHRISTOVAL VAUTRIN.)VAUTRIN (à part.)Si le Mexique se voyait représenter comme ça, il serait capable de me condamner aux ambassades à perpétuité. (Haut.) Oh ! excusez-moi, Madame, j'ai tant de sujets de réflexions !LA DUCHESSESi les préoccupations sont...
VAUTRIN (seul.)Le majordome est à moi, les véritables lettres, s'il en vient, me seront remises. Raoul est trop fier pour revenir ici ; d'ailleurs, il m'a promis d'attendre. Me voilà maître du terrain ; Raoul, une fois prince, ne manquera...
(VAUTRIN LA DUCHESSE DE CHRISTOVAL, INÈS.)LA DUCHESSE (à sa fille.)Mon enfant, vous avez des remercîments à faire au général.(Elle lit sa lettre pendant une partie de la scène.)INÈSDes remercîments, Monsieur ? Et mon père me dit que dans le nombre...
(les mêmes, RAOUL.)(Raoul salue les deux dames, Vautrin va vers lui.)VAUTRIN (à Raoul.)Don Raoul de Cardaval.RAOULVautrin !VAUTRINNon, le général Crustamente.RAOULCrustamente !VAUTRINBien. Envoyé du Mexique. Retiens bien le nom de ton père : Amoagos, un seigneur d'Aragon, un ami du duc...
(INÈS près de la porte où elle a quitté sa mère, RAOUL, de l'autre côté du théâtre.)RAOUL (à part.)L'honneur veut que je parle, la reconnaissance veut que je me taise ; eh bien ! j'accepte mon rôle d'homme heureux, jusqu'à...
(les mêmes, LE MARQUIS DE MONTSOREL.)UN VALET (, annonçant.)M. le marquis de Montsorel.RAOUL (à part.)Ah ! ce nom me rappelle à moi-même. (À Inès.) Quoi qu'il arrive, Inès, attendez pour juger ma conduite l'heure où je vous la soumettrai moi-même,...
(LE MARQUIS RAOUL, puis VAUTRIN.)LE MARQUISAcceptez-vous une rencontre à mort et sans témoins ?RAOULSans témoins, Monsieur ?LE MARQUISNe savez-vous pas qu'un de nous est de trop en ce monde ?RAOULVotre famille est puissante en cas de succès, votre proposition m'expose...
(RAOUL VAUTRIN, LE MARQUIS, LA DUCHESSE DE MONTSOREL ; puis LA DUCHESSE DE CHRISTOVAL, INÈS.)UN VALET (, annonçant.)Madame la duchesse de Montsorel,VAUTRIN (à Raoul.)Pas d'enfantillage : de l'aplomb et au pas ! je suis devant l'ennemi.LE MARQUISAh ! ma mère,...
(LA DUCHESSE DE CHRISTOVAL LA DUCHESSE DE MONTSOREL, RAOUL, VAUTRIN.)VAUTRIN (à la duchesse de Christoval.)Ne soupçonnez-vous donc pas quel intérêt amène ici madame ?LA DUCHESSE DE CHRISTOVALDepuis hier je n'ose me l'avouer.VAUTRINMoi, j'ai deviné cet amour à l'instant.RAOUL ( à...
(RAOUL VAUTRIN, LAFOURAILLE.)VAUTRINJ'ai cru que notre étoile pâlissait, mais elle brille.RAOULSuis-je assez humilié ? Je n'avais au monde que mon honneur, je te l'ai livré. Ta puissance est infernale, je le vois. Mais à compter de cette heure, je m'y...
(La scène se passe à l'hôtel de Montsorel, dans un salon du rez-de-chaussée.)JOSEPH (seul.)Il a fait ce soir la maudite marque blanche à la petite porte du jardin. Ça ne peut pas aller longtemps comme ça, le diable sait seul...
(JOSEPH LAFOURAILLE, BUTEUX ; puis VAUTRIN.)(On entend pendant un instant faire prrrrrr.)JOSEPHAllons, bon ! v'là notre air national, ça me fait toujours trembler. (Lafouraille entre.) Qui êtes-vous ? (Lafouraille fait un signe.) Un nouveau ?LAFOURAILLEUn vieux.JOSEPHIl est là.LAFOURAILLEEst-ce qu'il attendrait ...
VAUTRIN (seul.)Tout est sauvé, il n'y avait de suspect chez nous que le personnel, je le changerai. Le Blondet en est pour ses frais de trahison, et comme les mauvais comptes font les bons amis, je le signalerai au duc...
(VAUTRIN JOSEPH.)JOSEPHVos hommes sont casés dans la serre, mais vous ne comptez sans doute pas rester là ?VAUTRINNon, je vais étudier dans le cabinet de M. de Montsorel.JOSEPHEt s'il arrive, vous ne craignez pas…VAUTRINSi je craignais quelque chose, serais-je votre...
JOSEPH (seul.)Le voilà chambré pour l'instant, ses deux hommes aussi ; je les tiens, et comme je ne veux pas tremper la-dedans, je vais…
(JOSEPH UN VALET ; puis SAINT-CHARLES.)UN VALETMonsieur Joseph, quelqu'un vous demande.JOSEPHÀ cette heure ?SAINT-CHARLESC'est moi.JOSEPHLaisse-nous, mon garçon.SAINT-CHARLESMonsieur le duc ne peut revenir qu'après le coucher du roi. La duchesse va rentrer, je veux lui parler en secret, et je l'attends...
SAINT-CHARLES (seul.)Oh ! le trembleur ! Ce duel est un excellent prétexte pour parler à la duchesse. Le duc ne m'a pas compris, il n'a vu en moi qu'un instrument qu'on prend et qu'on laisse à volonté. M'ordonner le silence...
(SAINT-CHARLES LA DUCHESSE DE MONTSOREL, MADEMOISELLE DE VAUDREY.)(Saint-Charles s'efface pour laisser passer les deux femme, Il reste en haut de la scène pendant qu'elles la descendent.)MADEMOISELLE DE VAUDREYVous êtes bien abattue.LA DUCHESSE (DE MONTSOREL.) (se laissant aller dans un fauteuil.)Morte ...
(les mêmes, LE DUC, UN VALET.)LE DUCEh bien ! vous triomphez, Madame : il n'est bruit que de la fortune et du mariage de M. de Frescas ; mais il a sa famille… (Bas à madame de Montsorel et pour...
(LA DUCHESSE MADEMOISELLE DE VAUDREY, VAUTRIN.)MADEMOISELLE DE VAUDREYSi Raoul est votre fils, dans quelle infâme compagnie se trouve-t-il ?LA DUCHESSE (DE MONTSOREL.)Un seul ange purifierait l'enfer.VAUTRINa entrouvert avec précaution une des portes-fenêtres du jardin. (À part.)Je sais tout. Deux frères...
(LA DUCHESSE VAUTRIN.)LA DUCHESSE (DE MONTSOREL.)Toute la maison est sur pied ! Que dira-t-on en me sachant ici ?VAUTRINEspérons que ce bâtard sera sauvé.LA DUCHESSE (DE MONTSOREL.)Mais on sait qui vous êtes, et M. de Montsorel est avec…VAUTRINLe chevalier de...
(les mêmes, MADEMOISELLE DE VAUDREY, d'un côté ; SAINT-CHARLES, de l'autre ; domestiques.)MADEMOISELLE DE VAUDREYLe voici ! sauvez-la.LA DUCHESSE (DE MONTSOREL.) (à mademoiselle de Vaudrey.)Vous perdez tout.SAINT-CHARLES (aux gens.)Voici leur chef et leur complice, quoi qu'il dise, emparez-vous de lui.LA...
(VAUTRIN LA DUCHESSE DE MONTSOREL.)VAUTRIN (à part.)Il a un père, une famille, une mère. Quel désastre ! À qui puis-je maintenant m'intéresser, qui pourrais-je aimer ? Douze ans de paternité, ça ne se refait pas.LA DUCHESSE (venant à Vautrin.)Eh bien ...
(les mêmes, LE DUC, LAFOURAILLE, BUTEUX, SAINT-CHARLES, tous les domestiques.)LE DUC ( désignant Vautrin.)Emparez-vous de lui ! (Il montre Saint-Charles.) et n'obéissez qu'à Monsieur.LA DUCHESSEMais vous lui devez la vie de votre Albert ! Il a donné l'alarme.LE DUCLui !BUTEUX...
(les mêmes, LA DUCHESSE DE CHRISTOVAL, INÈS, MADEMOISELLE DE VAUDREY.)MADEMOISELLE DE VAUDREYLes voici !LA DUCHESSE DE CHRISTOVALMa fille a reçu, Madame, une lettre de M. Raoul, où ce noble jeune homme aime mieux renoncer à Inès que de nous tromper ...
(les mêmes, RAOUL et LAFOURAILLE, qui sort aussitôt.)RAOUL (à Vautrin.)M'enfermer pour m'empêcher de me battre !LE DUCAvec ton frère ?RAOULMon frère ?LA DUCHESSE (DE MONTSOREL.)Tu étais donc bien mon enfant ! Mesdames, (elle saisit Raoul) voici Fernand de Montsorel, mon...
(les mêmes, UN COMMISSAIRE.)(Les portes-fenêtres s'ouvrent : on voit un commissaire, un officier : dans le fond, des gendarmes.)UN COMMISSAIRE (, au duc.)Au nom du roi, de la loi, j'arrête Jacques Collin, convaincu d'avoir rompu…(Tous les personnages se jettent entre...
(Le théâtre représente une mansarde et l'atelier d'une fleuriste. Au lever du rideau Paméla travaille, et Joseph Binet est assis. La mansarde va vers le fond du théâtre ; la porte...
(La scène est à Valladolid, dans le palais du roi d'Espagne. Le théâtre représente la galerie qui conduit à la chapelle. L'entrée de la chapelle est à gauche du spectateur,...
"La Marâtre" est une tragédie en cinq actes écrite par Honoré de Balzac, moins connu pour son travail dramatique que pour ses romans et nouvelles. La pièce, qui date de...
AU GRAND ET ILLUSTRE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE.Comme un témoignage d’admiration de ses travaux et de son génie.Madame Vauquer, née de Coflans, est une vieille femme qui, depuis quarante ans, tient à Paris...
Il se trouve dans certaines provinces des maisons dont la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les cloîtres les plus sombres, les landes les plus ternes ou...
Vers la fin du mois d’octobre dernier, un jeune homme entra dans le Palais-Royal au moment où les maisons de jeu s’ouvraient, conformément à la loi qui protège une passion...
À HENRI DE BALZAC, Son frère Honoré.Le comte de Fontaine, chef de l’une des plus anciennes familles du Poitou, avait servi la cause des Bourbons avec intelligence et courage pendant la...
DÉDIÉ À PUTTINATI, SCULPTEUR MILANAIS.En 1800, vers la fin du mois d’octobre, un étranger, suivi d’une femme et d’une petite fille, arriva devant les Tuileries à Paris, et se tint...
A MARTINEZ DE LA ROZALe clocher de la petite ville de Menda venait de sonner minuit. En ce moment, un jeune officier français, appuyé sur le parapet d’une longue terrasse...
DÉDIÉ À MADEMOISELLE MARIE DE MONTHEAUAu milieu de la rue Saint-Denis, presque au coin de la rue du Petit-Lion, existait naguère une de ces maisons précieuses qui donnent aux historiens...