(LE MARQUIS RAOUL, puis VAUTRIN.)
LE MARQUIS
Acceptez-vous une rencontre à mort et sans témoins ?
RAOUL
Sans témoins, Monsieur ?
LE MARQUIS
Ne savez-vous pas qu'un de nous est de trop en ce monde ?
RAOUL
Votre famille est puissante en cas de succès, votre proposition m'expose à sa vengeance, permettez-moi de ne pas échanger l'hôtel de Christoval contre une prison, (Vautrin paraît.)
À mort, soit ! mais avec des témoins.
LE MARQUIS
Les vôtres n'arrêteront point le combat ?
RAOUL
Nous avons chacun une garantie dans notre haine.
VAUTRIN (à part.)
Ah çà, mais nous trébucherons donc toujours dans le succès ! À mort ? cet enfant joue sa vie comme si elle lui appartenait.
LE MARQUIS
Eh bien ! Monsieur, demain à huit heures, sur la terrasse de Saint-Germain, nous irons dans la forêt.
VAUTRIN
Vous n'irez pas. (À Raoul.)
Un duel ? la partie est-elle égale ? Monsieur est-il comme vous le fils unique d'une grande maison ? Votre père, don Inigo, Juan, Varago des los Amoagos de Cardaval, las Frescas, y Péral vous le permettrait-il, don Raoul ?
LE MARQUIS
Je consentais à me battre avec un inconnu, mais la grande maison de Monsieur ne gâte rien à l'affaire.
RAOUL (au marquis.)
Il me semble que maintenant, Monsieur, nous pouvons nous traiter avec courtoisie et en gens qui s'estiment assez l'un l'autre pour se haïr et se tuer.
LE MARQUIS (regardant Vautrin.)
Peut-on savoir le nom de votre mentor ?
VAUTRIN
À qui aurais-je l'honneur de répondre ?
LE MARQUIS
Au marquis de Montsorel, monsieur.
VAUTRIN (le toisant.)
J'ai le droit de me taire ; mais je vous dirai mon nom, une seule fois, bientôt, et vous ne le répéterez pas. Je serai le témoin de M. de Frescas. (À part.)
Et Buteux sera l'autre.
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