ACTE I - Scène 10
Truffaldino, puis Silvio
Truffaldino
Il y a tant de valets qui cherchent un maître et moi j'en ai trouvé deux. Ce serait une bonne chose de gagner deux salaires et de manger le double…mais s'ils s'en rendent compte ? Et puis après ? S'ils s'en rendent compte, qu'est-ce que j'y perds ? Rien. Si l'un me renvoie, je reste avec l'autre. Foi de galant homme, je veux essayer même si ça ne dure qu'un jour. Au bout du compte, j'aurai toujours accompli un bel exploit. Courage, allons à la poste pour tous les deux. (Il s'apprête à sortir.)
Silvio (à part)
Voici le valet de Federigo Rasponi. (à Truffaldino)
Brave homme.
Truffaldino
Monsieur ? (Aux spectateurs)
J'ai déjà vu cet homme.
Silvio
Où se trouve ta seigneurie ?
Truffaldino
Ma seigneurie ? (Aux spectateurs)
Laquelle ? l'une ou l'autre ? (à Silvio)
Elle est dans l'auberge.
Silvio
Vas tout de suite me la chercher, dis-lui que je veux lui parler ; Si c'est une personne d'honneur, qu'elle descende, je l'attends.
Truffaldino
Mais Monseigneur…
Silvio (criant)
Dépêche-toi !
Truffaldino
Mais vous devez savoir que cette personne et ma seigneurie ne font pas qu'un et…
Silvio
… Ne réplique rien ou je te donne des coups de bâton !
Truffaldino (aux spectateurs)
Qui dois-je faire venir ? … Je vais envoyer la première seigneurie que je trouve. (Il entre dans l'auberge.)
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