Acte II - Scène XVIII
Duchotel, Gontran dans le placard, puis Moricet, les Deux Agents, puis Léontine
Duchotel(affolé, allant à droite, à gauche, comme un animal traqué qui cherche une issue.)
Au moment de s'enfuir, s'apercevant qu'il est en caleçon. Ah ! mon Dieu ! mon pantalon ! j'ai oublié mon pantalon ! Je ne puis pas m'enfuir comme ça. (Apercevant le pantalon de Moricet.)
Le pantalon de Moricet ! Ah ! je suis sauvé. (Il s'assied sur le fauteuil et enfile le pantalon à la hâte sans s'occuper des bretelles qui pendent sur ses talons.)
(Il se dirige en courant vers la porte de sortie qu'il ouvre en tournant la clé laissée à la serrure par Moricet.)
Gontran(ouvrant doucement la porte du placard et se disposant à sortir de sa cachette.)
Voyons ! Je n'entends plus rien ! (Apercevant Duchotel)
Mon oncle !
(Il referme brusquement la porte du placard sur lui.)
Duchotel(qui l'a reconnu.)
Gontran !
(Il se sauve précipitamment. À ce moment, on entend un brouhaha de voix sur le balcon d'où débusquent deux agents en bourgeois ; au même moment Moricet, attiré par le bruit, sort vivement de la chambre de droite.)
Moricet
Quel est ce bruit ?
Bridois(indiquant Moricet (n° 1) et s'élançant à sa poursuite.)
L'homme au caleçon, le voilà ! c'est bien notre individu !
Moricet
Qu'est-ce que c'est que ces gens-là ?
Bridois(s'élançant sur lui.)
Venez, vous !
Moricet(se sauvant, poursuivi par les agents.)
Qu'est-ce que vous me voulez ? Voulez-vous me laisser !
(Poursuite générale)
(Enfin, après une course dans tous les sens, au moment où Moricet, ayant fait le tour de la table de gauche pour échapper au premier agent qui court après lui, remonte vers le fond de la scène, il est happé au passage par le deuxième agent qui le saisit à bras-le-corps.)
Bridois
Je le tiens !
Moricet(hurlant.)
Voulez-vous me lâcher !
Bridois(essayant ainsi que le deuxième agent d'entraîner Moricet.)
C'est bon ! on vous apprendra à vous enfuir en caleçon par les balcons !…
Moricet(se débattant dans les bras du deuxième agent qui le porte littéralement.)
Mais voulez-vous me lâcher ? vous êtes fous ! au secours !… au secours !
Ils entraînent Moricet malgré sa résistance.
Léontine(sortant, affolée, de la chambre de droite.)
Ah ! mon Dieu ! mais qu'est-ce qui se passe ?
Gontran(sortant du placard comme il l'a fait précédemment, reconnaissant Léontine.)
Ma tante !
Léontine(reconnaissant Gontran.)
Gontran !
(Elle se sauve affolée.)