ACTE II - Scène XXI
(Le Comte, Figaro, Léon, Bégearss.)
Figaro (accourant )
Les voilà, les voilà.
Le Comte
Dans les bras l'un de l'autre ! Eh ! vous perdez l'esprit ?
Figaro (stupéfait )
Ma foi ! Monsieur… on le perdrait à moins.
Le Comte (, à Figaro )
M'expliquerez-vous cette énigme ?
Léon (, tremblant )
Ah ! c'est à moi, mon père, à l'expliquer. Pardon ! je dois mourir de honte ! Sur un sujet assez frivole, je m'étais… beaucoup oublié. Son caractère généreux, non seulement me rend à la raison, mais il a la bonté d'excuser ma folie en me la pardonnant. Je lui en rendais grâce lorsque vous nous avez surpris.
Le Comte
Ce n'est pas la centième fois que vous lui devez de la reconnaissance. Au fait, nous lui en devons tous. (Figaro, sans parler, se donne un coup de poing au front. Bégearss l'examine et sourit.)
Le Comte (, à son fils )
Retirez-vous, Monsieur. Votre aveu seul enchaîne ma colère.
Bégearss
Ah ! Monsieur, tout est oublié.
Le Comte (, à Léon )
Allez vous repentir d'avoir manqué à mon ami, au vôtre, à l'homme le plus vertueux…
Léon (, s'en allant )
Je suis au désespoir !
Figaro (à part, avec colère )
C'est une légion de diables enfermés dans un seul pourpoint.