(Léon, Bégearss.)
Léon (, lui barrant la porte )
Il vous convient peut-être mieux de vous battre que de parler. Vous êtes le maître du choix ; mais je n'admettrai rien d'étranger à ces deux moyens.
Bégearss (froidement )
Léon ! un homme d'honneur n'égorge pas le fils de son ami. Devais-je m'expliquer devant un malheureux valet, insolent d'être parvenu à presque gouverner son maître ?
Léon (, s'asseyant )
Au fait, Monsieur, je vous attends…
Bégearss
Oh ! que vous allez regretter une fureur déraisonnable !
Léon
C'est ce que nous verrons bientôt.
Bégearss ( affectant une dignité froide )
Léon ! vous aimez Florestine ; il y a longtemps que je le vois… Tant que votre frère a vécu, je n'ai pas cru devoir servir un amour malheureux qui ne vous conduisait à rien. Mais depuis qu'un funeste duel, disposant de sa vie, vous a mis en sa place, j'ai eu l'orgueil de croire mon influence capable de disposer Monsieur votre père à vous unir à celle que vous aimez. Je l'attaquais de toutes les manières ; une résistance invincible a repoussé tous mes efforts. Désolé de le voir rejeter un projet qui me paraissait fait pour le bonheur de tous… Pardon, mon jeune ami, je vais vous affliger ; mais il le faut en ce moment, pour vous sauver d'un malheur éternel. Rappelez bien votre raison, vous allez en avoir besoin. — J'ai forcé votre père à rompre le silence, à me confier son secret. "O mon ami ! m'a dit enfin le Comte, je connais l'amour de mon fils ; mais puis-je lui donner Florestine pour femme ? Celle que l'on croit ma pupille… elle est ma fille ; elle est sa soeur."
Léon (, reculant vivement )
Florestine ?… ma sœur ?…
Bégearss
Voilà le mot qu'un sévère devoir… Ah ! je vous le dois à tous deux : mon silence pouvait vous perdre. Eh bien ! Léon, voulez-vous vous battre avec moi ?
Léon
Mon généreux ami ! je ne suis qu'un ingrat, un monstre ! oubliez ma rage insensée…
Bégearss (bien tartuffe )
Mais c'est à condition que ce fatal secret ne sortira jamais… Dévoiler la honte d'un père, ce serait un crime…
Léon (, se jetant dans ses bras )
Ah ! jamais.
"Le Mariage de Figaro" est une pièce de théâtre comique en cinq actes écrite par le célèbre dramaturge français Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Créée en 1784, cette œuvre est la...
"Le Barbier de Séville" est l'une des pièces de théâtre les plus célèbres écrites par le dramaturge français Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Créée en 1775, elle a connu un succès...
(le baron HARTLEY, madame MURER, EUGÉNIE, BETSY.)(Le théâtre représente un salon à la française, du meilleur goût. Aux deux côtés du fond, on voit deux portes : celle à droite...