ACTE II - Scène XI
(Léon, La Comtesse, Florestine, Bégearss.)
Léon (, avec chagrin )
Mon père s'en va quand j'arrive ! il m'a traité avec une rigueur…
La Comtesse (, sévèrement )
Mon fils, quels discours tenez-vous ? dois-je me voir toujours froissée par l'injustice de chacun ? Votre père a besoin d'écrire à la personne qui échange ses terres.
Florestine (, gaiement )
Vous regrettez votre papa ? nous aussi nous le regrettons. Cependant, comme il sait que c'est aujourd'hui votre fête, il m'a chargée, Monsieur, de vous présenter ce bouquet. (Elle lui fait une grande révérence.)
Léon (, pendant qu'elle l'ajuste à sa boutonnière )
Il n'en pouvait prier quelqu'un qui me rendît ses bontés aussi chères… (Il l'embrasse.)
Florestine (, se débattant )
Voyez, Madame, si on peut jamais badiner avec lui, sans qu'il abuse au même instant…
La Comtesse (, souriant )
Mon enfant, le jour de sa fête, on peut lui passer quelque chose.
Florestine (, baissant les yeux )
Pour l'en punir, Madame, faites-lui lire le discours qui fut, dit-on, tant applaudi hier à l'assemblée.
Léon
Si Maman juge que j'ai tort, j'irai chercher ma pénitence.
Florestine
Ah ! Madame, ordonnez-le-lui.
La Comtesse
Apportez-nous, mon fils, votre discours : moi, je vais prendre quelque ouvrage, pour l'écouter avec plus d'attention.
Florestine (, gaiement )
Obstiné ! c'est bien fait ; et je l'entendrai malgré vous.
Léon (, tendrement )
Malgré moi, quand vous l'ordonnez ? Ah ! Florestine, j'en défie !
(La Comtesse et Léon sortent chacun de leur côté.)