ACTE V - Scène III
(Florestine, Suzanne, Les Précédents.)
Florestine (, accourant )
Mon Dieu ! Maman, qu'avez-vous donc ?
La Comtesse
Rien que d'agréable à t'apprendre ; et ton parrain va t'en instruire.
Le Comte
Hélas ! ma Florestine ! je frémis du péril où j'allais plonger ta jeunesse. Grâce au Ciel, qui dévoile tout, tu n'épouseras point Bégearss ! Non ; tu ne seras point la femme du plus épouvantable ingrat !…
Florestine
Ah ! Ciel ! Léon !…
Léon
Ma sœur, il nous a tous joués !
Florestine (, au Comte )
Sa sœur !
Le Comte
Il nous trompait. Il trompait les uns par les autres ; et tu étais le prix de ses horribles perfidies. Je vais le chasser de chez moi.
La Comtesse
L'instinct de ta frayeur te servait mieux que nos lumières. Aimable enfant ! rends grâce au Ciel, qui te sauve d'un tel danger !
Léon
Ma sœur, il nous a tous joués !
Florestine (, au Comte )
Monsieur, il m'appelle sa sœur !
La Comtesse (, exaltée )
Oui, Floresta, tu es à nous. C'est là notre secret chéri. Voilà ton père ; voilà ton frère ; et moi, je suis ta mère pour la vie. Ah ! garde-toi de l'oublier jamais ! (Elle tend la main au Comte.)
Almaviva ! pas vrai qu'elle est ma fille ? Le Comte, exalté : Et lui, mon fils ; voilà nos deux enfants.
(Tous se serrent dans les bras l'un de l'autre.)