Lorenzaccio, drame romantique écrit par Alfred de Musset en 1834, raconte l’histoire de Lorenzo de Médicis, surnommé Lorenzaccio, un jeune homme partagé entre ses idéaux de liberté et le cynisme de ses actions. L’intrigue se déroule dans la Florence de la Renaissance, sous le joug du tyrannique duc Alexandre de Médicis, dont Lorenzo est le confident et complice apparent. Dissimulant ses véritables intentions sous un masque de débauche et de frivolité, Lorenzo élabore un plan pour assassiner le duc et libérer Florence de sa tyrannie.
Cependant, à mesure que l’histoire avance, Lorenzo se heurte à l’inaction et à la corruption de ses concitoyens, qui préfèrent la sécurité à la révolte. Désabusé par l’hypocrisie de son entourage et hanté par ses propres doutes, il en vient à s’interroger sur le sens de son geste. Malgré ses scrupules, il assassine finalement le duc, mais son acte, loin de provoquer une révolte, laisse Florence plongée dans le chaos, révélant l’impuissance des idéaux face à la réalité politique.
À travers Lorenzaccio, Musset explore les thèmes de la trahison, de la quête de liberté, de la corruption morale et des contradictions d’un héros romantique. Cette œuvre, à la fois intime et politique, est un portrait tragique d’un homme déchiré entre ses aspirations à changer le monde et la désillusion face à la nature humaine.
(Un jardin. - Clair de lune ; un pavillon dans le fond, un autre sur le devant.ENTRENT LE DUC ET LORENZO, COUVERTS DE LEURS MANTEAUX; GIOMO, UNE LANTERNE À LA MAIN.)LE DUCQu'elle se fasse attendre encore un quart d'heure, et...
(Une rue. – Le point du jour. Plusieurs masques sortent d'une maison illuminée.UN MARCHAND DE SOIERIES ET UN ORFÈVRE OUVRENT LEURS BOUTIQUES.)LE MARCHAND DE SOIERIESHé, hé, père Mondella, voilà bien du vent pour mes étoffes.(Il étale ses pièces de soie.)L'ORFÈVRE(bâillant...
(Chez le marquis Cibo.LE MARQUIS, EN HABIT DE VOYAGE; LA MARQUISE; ASCANIO; LE CARDINAL CIBO, ASSIS.)LE MARQUIS(embrassant son fils ) Je voudrais pouvoir t'emmener, petit, toi et ta grande épée qui te traîne entre les jambes. Prends patience ; Massa...
(Une cour du palais du duc.LE DUC ALEXANDRE SUR UNE TERRASSE; DES PAGES EXERCENT DES CHEVAUX DANS LA COUR. ENTRENT VALORI ET SIRE MAURICE.)LE DUC(à Valori ) Votre Eminence a-t-elle reçu ce matin des nouvelles de la cour de Rome ...
(Devant l'église de Saint-Miniato à Montolivet. LA FOULE SORT DE L'ÉGLISE.)FEMME(à sa voisine ) Retournez-vous ce soir à Florence ?VOISINEJe ne reste jamais plus d'une heure ici, et je n'y viens jamais qu'un seul vendredi ; je ne suis pas...
(MARIE SODERINI, CATHERINE.Le bord de l'Arno.)CATHERINELe soleil commence à baisser. De larges bandes de pourpre traversent le feuillage, et la grenouille fait sonner sous les roseaux sa petite cloche de cristal. C'est une singulière chose que toutes les harmonies du...
(Chez les Strozzi.)PHILIPPE(dans son cabinet ) Dix citoyens bannis dans ce quartier-ci seulement ! le vieux Galeazzo et le petit Maffio bannis, sa sœur corrompue, devenue une fille publique en une nuit ! Pauvre petite ! Quand l'éducation des basses...
(Le portail d'une église. ENTRENT LORENZO ET VALORI.)VALORIComment se fait-il que le Duc n'y vienne pas ? Ah ! monsieur, quelle satisfaction pour un chrétien que ces pompes magnifiques de l'Église romaine ! Quel homme peut y être insensible ?...
(Chez la marquise Cibo.)LE CARDINAL(seul ) Oui, je suivrai tes ordres, Farnèse ! Que ton commissaire apostolique s'enferme avec sa probité dans le cercle étroit de son office, je remuerai d'une main ferme la terre glissante sur laquelle il n'ose...
(MARIE SODERINI, CATHERINE, LORENZO ASSIS.Au palais des Soderini. )CATHERINE(tenant un livre ) Quelle histoire vous lirai-je, ma mère ?MARIEMa Cattina se moque de sa pauvre mère. Est-ce que je comprends rien à tes livres latins ?CATHERINECelui-ci n'est point en latin,...
(Une salle du palais des Strozzi.PHILIPPE STROZZI; LE PRIEUR; LOUISE, OCCUPÉE À TRAVAILLER; LORENZO, COUCHÉ SUR UN SOFA.)PHILIPPEDieu veuille qu'il n'en soit rien ! Que de haines inextinguibles, implacables, n'ont pas commencé autrement ! Un propos ! la fumée d'un...
(Au palais du duc. LEDUC, À DEMI NU; TEBALDEO, FAISANT SON PORTRAIT; GIOMO JOUE DE LA GUITARE.)GIOMO(chantant.) Quand je mourrai, mon échanson, Porte mon cœur à ma maîtresse ; Qu'elle envoie au diable la messe, La prêtraille et les oraisons....
(Devant le palais. ENTRE SALVIATI, COUVERT DE SANG ET BOITANT; DEUX HOMMES LE SOUTIENNENT.)SALVIATI(criant. ) Alexandre de Médicis ! ouvre ta fenêtre, et regarde un peu comme on traite tes serviteurs.LE DUC(à la fenêtre. ) Qui est là dans la...
(La chambre à coucher de Lorenzo. LORENZO, SCORONCONCOLO, FAISANT DES ARMES.)SCORONCONCOLOMaître, as-tu assez du jeu ?LORENZONon, crie plus fort. Tiens, pare celle-ci ! tiens, meurs ! tiens, misérable !SCORONCONCOLOÀ l'assassin ! on me tue ! on me coupe la gorge ...
(Au palais Strozzi. ENTRENT PHILIPPE ET PIERRE.)PIERREQuand je pense à cela, j'ai envie de me couper la main droite. Avoir manqué cette canaille ! Un coup si juste, et l'avoir manqué ! A qui n'était-ce pas rendre service que de...
(Une rue. UN OFFICIER ALLEMAND ET DES SOLDATS; THOMASSTROZZI AU MILIEU D'EUX.)OFFICIERSi nous ne le trouvons pas chez lui, nous le trouverons chez les Pazzi.THOMASVa ton train, et ne sois pas en peine ; tu sauras ce qu'il en coûte.OFFICIERPas...
(Au palais Soderini.Entre CATHERINE, lisant un billet.)CATHERINE"Lorenzo a dû vous parler de moi, mais qui pourrait vous parler dignement d'un amour pareil au mien ? Que ma plume vous apprenne ce que ma bouche ne peut vous dire et ce...
(Chez la Marquise.)LA MARQUISE(parée, devant un miroir ) Quand je pense que cela est, cela me fait l'effet d'une nouvelle qu'on m'apprendrait tout à coup. Quel précipice que la vie ! Comment ! il est déjà neuf heures, et c'est...
(Le boudoir de la Marquise. LA MARQUISE, LE DUC.)LA MARQUISEC'est ma façon de penser ; je t'aimerais ainsi.LE DUCDes mots, des mots, et rien de plus.LA MARQUISEVous autres hommes, cela est si peu pour vous ! Sacrifier le repos de...
(Chez les Strozzi. LES QUARANTE STROZZI, À SOUPER.)PHILIPPEMes enfants, mettons-nous à table.LES CONVIVESPourquoi reste-t-il deux sièges vides ?PHILIPPEPierre et Thomas sont en prison.LES CONVIVESPourquoi ?PHILIPPEParce que Salviati a insulté ma fille, que voilà, à la foire de Montolivet, publiquement, et...
(Au palais du Duc. ENTRENT LEDUC)(ETLORENZO.)LE DUCJ'aurais voulu être là ; il devait y avoir plus d'une face en colère. Mais je ne conçois pas qui a pu empoisonner cette Louise.LORENZONi moi non plus, à moins que ce ne soit...
(Une rue. PIERRE ET THOMAS STROZZI, SORTANT DE PRISON.)PIERREJ'étais bien sûr que les Huit me renverraient absous, et toi aussi. viens, frappons à notre porte, et allons embrasser notre père. Cela est singulier ; les volets sont fermés !PORTIER(ouvrant. )...
(Une rue. LORENZO, SCORONCONCOLO.)LORENZORentre chez toi, et ne manque pas de venir à minuit ; tu t'enfermeras dans mon cabinet jusqu'à ce qu'on vienne t'avertir.SCORONCONCOLOOui, monseigneur.(Il sort.)LORENZO(seul. ) De quel tigre a rêvé ma mère enceinte de moi ? Quand...
(Chez le marquis Cibo. ENTRENT LE CARDINAL ET LA MARQUISE.)LA MARQUISEComme vous voudrez, Malaspina.LE CARDINALOui, comme je voudrai. Pensez-y à deux fois, marquise, avant de vous jouer à moi. Etes-vous une femme comme les autres, et faut-il qu'on fait une...
(La chambre de Lorenzo. LORENZO, DEUX DOMESTIQUES.)LORENZOQuand vous aurez placé ces fleurs sur la table, celles-ci au pied du lit, vous ferez un bon feu, mais de manière à ce que cette nuit la flamme ne flambe pas, et que...
(Une vallée ; un couvent dans le fond. ENTRENT PHILIPPE STROZZI ET DEUX MOINES; DES NOVICES PORTENT LE CERCUEIL DE LOUISE; ILS) LE POSENT DANS UN TOMBEAU.PHILIPPEAvant de la mettre dans son dernier lit, laissez-moi l'embrasser. Lorsqu'elle était couchée, c'est...
(Le bord de l'Arno, un quai. On voit une longue suite de palais.ENTRE LORENZO )LORENZOVoilà le soleil qui se couche ; je n'ai pas de temps à perdre, et cependant tout ressemble ici à du temps perdu. (Il frappe à...
(Une plaine. ENTRENT PIERRE STROZZI ET DEUX BANNIS.)PIERREMon père ne veut pas venir. Il m'a été impossible de lui faire entendre raison.PREMIER BANNIJe n'annoncerai pas cela à mes camarades. Il y a de quoi les mettre en déroute.PIERREPourquoi ? Montez...
(Une place ; il est nuit. ENTRE LORENZO )LORENZOJe lui dirai que c'est un motif de pudeur, et j'emporterai la lumière ; – cela se fait tous les jours ; – une nouvelle mariée, par exemple, exige cela de son...
(Chez Le Duc. LEDUC, À SOUPER; GIOMOENTRE LE CARDINAL CIBO.)LE CARDINALAltesse, prenez garde à Lorenzo.LE DUCVous voilà, Cardinal ! asseyez-vous donc, et prenez donc un verre.LE CARDINALPrenez garde à Lorenzo, duc. Il a été demander ce soir à l'évêque de...
(La chambre de Lorenzo. ENTRENT LE DUC ET LORENZO.)LE DUCJe suis transi, – il fait vraiment froid.(Il ôte son épée.) Eh bien ! mignon, qu'est-ce que tu fais donc ?LORENZOJe roule votre baudrier autour de votre épée, et je la...
(Au palais du Duc. ENTRENT VALORI, SIRE MAURICE ET GUICCIARDINI. UNE FOULE DE COURTISANS CIRCULENT DANS LA SALLE ET DANS LES ENVIRONS.)SIRE MAURICEGiomo n'est pas revenu encore de son message ; cela devient de plus en plus inquiétant.GUICCIARDINILe voilà qui...
(À Venise.)PHILIPPE(STROZZI)(dans son cabinet ) J'en étais sûr. – Pierre est en correspondance avec le roi de France ; le voilà à la tête d'une espèce d'armée, et prêt à mettre le bourg à jeu et à sang. C'est donc...
(Florence - une rue. ENTRENT DEUX GENTILHOMMES.)PREMIER GENTILHOMMEN'est-ce pas le marquis Cibo qui passe là ? il me semble qu'il donne le bras à sa femme.(Le marquis et la marquise passent.)DEUXIÈME GENTILHOMMEIl paraît que ce bon marquis n'est pas d'une...
(Une auberge. ENTRENT PIERRE STROZZI ET UN MESSAGER.)PIERRECe sont ses propres paroles ?LE MESSAGEROui, Excellence ; les paroles du roi lui-même.PIERREC'est bon. (Le messager sort. ) Le roi de France protégeant la liberté de l'Italie, c'est justement comme un voleur...
(Une place - Florence. L'ORFÈVRE ET LE MARCHAND DE SOIE, ASSIS.)LE MARCHANDObservez bien ce que je dis ; faites attention à mes paroles. Le feu duc Alexandre a été tué l'an 1536, qui est bien l'année où nous sommes. Suivez-moi...
(Venise. Le cabinet de Strozzi. PHILIPPE, LORENZO TENANT UNE LETTRE.)LORENZOVoilà une lettre qui m'apprend que ma mère est morte. Venez donc faire un tour de promenade, Philippe.PHILIPPEJe vous en supplie, mon ami, ne tentez pas la destinée. Vous allez et...
(Florence. LA GRANDE PLACE; DES TRIBUNES PUBLIQUES SONT REMPLIES DE MONDE.)DES GENS DU PEUPLE(courent de tous côtés.) Vive Médicis ! Il est duc, duc ! il est duc.UN SOLDATSGare, canaille !LE CARDINAL(CIBO)(sur une estrade, à Côme de Médicis ) Seigneur,...
Un caprice, comédie en un acte écrite par Alfred de Musset en 1837, explore les subtilités des sentiments et les jeux d’amour dans un cadre bourgeois. L’histoire met en scène...
On ne saurait penser à tout, comédie en un acte écrite par Alfred de Musset en 1849, explore les petites absurdités de la vie conjugale et les quiproquos liés aux...
On ne badine pas avec l’amour, drame en trois actes écrit par Alfred de Musset en 1834, raconte une histoire d'amour tragique où les jeux de séduction et de fierté...
Louison, comédie en un acte écrite par Alfred de Musset en 1849, met en scène une situation légère et pleine de malice autour des thèmes de l’amour, de la jalousie...
Les Caprices de Marianne, drame romantique en deux actes écrit par Alfred de Musset en 1833, explore les tourments de l'amour non partagé et les jeux de séduction dans la...
Le Chandelier, comédie en trois actes écrite par Alfred de Musset en 1835, explore les thèmes de l'amour, de la trahison et des jeux de pouvoir au sein des relations...
L'Âne et le Ruisseau, comédie en trois actes écrite par Alfred de Musset en 1832, est une fable théâtrale qui mêle légèreté et réflexion sur la destinée humaine. L'histoire se...
La Nuit vénitienne, comédie en un acte écrite par Alfred de Musset en 1830, se déroule dans la Venise mystérieuse et romantique de l'époque. L’histoire met en scène deux couples...
Il ne faut jurer de rien, comédie en trois actes écrite par Alfred de Musset en 1836, explore les caprices de l'amour et la confrontation entre la jeunesse insouciante et...
Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée, comédie en un acte écrite par Alfred de Musset en 1845, est une pièce courte et pleine d’esprit qui explore les jeux...