Les Caprices de Marianne, drame romantique en deux actes écrit par Alfred de Musset en 1833, explore les tourments de l'amour non partagé et les jeux de séduction dans la société napolitaine. L'histoire met en scène Marianne, une jeune femme mariée à Claudio, un juge sévère et rigide, qui mène une vie austère et monotone. Coelio, un jeune homme rêveur et passionné, tombe éperdument amoureux d'elle et tente de lui déclarer sa flamme, mais elle rejette ses avances, fidèle à son mariage malgré l'absence d'amour.
Pour conquérir Marianne, Coelio demande l’aide de son ami Octave, un libertin désabusé et cynique, qui accepte à contrecœur d’intercéder en sa faveur. Cependant, les sentiments se compliquent lorsque Marianne, charmée par la vivacité et l’esprit d’Octave, commence à s’éprendre de lui, ignorant les souffrances de Coelio. Cette situation mène à un enchaînement de malentendus, de frustrations et de décisions fatales, révélant la fragilité et la cruauté des jeux amoureux.
À travers cette pièce à la fois poétique et tragique, Alfred de Musset explore la complexité des désirs, la tension entre devoir et passion, et les blessures que l'amour peut infliger à ceux qui le recherchent. Les Caprices de Marianne est une œuvre qui oscille entre légèreté et gravité, où la quête du bonheur se heurte aux caprices du destin et des émotions humaines.
(Comédie en deux actes et en prose)d'Alfred de MussetPremière édition le 15 mai 1833 dans la Revue des deux Mondes, première représentation à laComédie-Française le 14 juin 1851.La version proposée est la version adaptée par l'auteur pour la scène :...
Le théâtre représente une place publique. A droite, au premier plan, une grille de jardin, attenant à une maison dont la porte d'entrée est près de la grille. Un balcon en saillie est au premier étage, ente la porte et...
CÉLIO, PIPPO.Ils entrent par la droite, du plan au-dessus de la maison.CÉLIOEh bien ! Pippo tu viens de voir Marianne?PIPPOOui, monsieur.CÉLIOQue t'a-t-elle dit ?PIPPOPlus dévote et plus orgueilleuse que jamais. Elle instruira son mari, dit-elle, si on la poursuit plus...
CLAUDIO, TIBIA.Claudio et Tibia entrent par la grille ; Claudio est en longue ribe rouge ; Tibia le suit en portant la queue de sa robe.CLAUDIOEs-tu mon fidèle serviteur, mon valet de chambre dévoué ? Apprends que j'ai à me...
CÉLIO, SEUL, RENTRANT PAR LE FOND À DROITE.CÉLIOMalheur à celui qui, au milieu de la jeunesse, s'abandonne à un amour sans espoir !… Malheur à celui qui se livre à une douce rêverie, avant de savoir où sa chimère le...
Octave entre du fond à droite ;il a par-dessus son habit un long domino tout ouvert, un loup sur son visage et une batte d'Arlequin à la main.OCTAVE (s'adressant aux gens de la mascarade, qu'on ne voit pas)Assez, mes amis,...
OCTAVE, MARIANNE, VENANT DU JARDIN.Octave va au-devant de Marianne et la salue.OCTAVENe vous détournez pas, princesse de beauté ; laissez tomber vos regards sur le plus humble de vos serviteurs.MARIANNEQui êtes-vous ?OCTAVEMon nom est Octave ; je suis cousin de...
OCTAVE, SEUL.OCTAVEMa foi ! ma foi ! Elle a de beaux yeux.(Voyant entrer Claudio par le fond, à droite et prenant son domino et sa batte sur la table, puis passant à l'extrême droite.) Ah ! voici Claudio. Ce n'est...
TIBIA, CLAUDIO, OCTAVE.CLAUDIO (en entrant à Tibia.)Tu as raison.OCTAVE (à Claudio.)Bonsoir, cousin.CLAUDIOBonsoir.(À Tibia) Tu as raison…OCTAVEConsin, bonsoir.(Il sort à droite.)CLAUDIOBonsoir, bonsoir.
TIBIA, CLAUDIO.CLAUDIOTu as raison, et ma femme est un trésor de pureté. Que te dirai-je de plus ? C'est une vertu solide.TIBIAVous croyez, monsieur ?CLAUDIOPeut-elle empêcher qu'on ne chante sous ses croisées ? Les signes d'impatience qu'elle peut donner dans...
TIBIA, MARIANNE, CLAUDIO.MARIANNE (qui est entrée par la gauche)Savez-vous ce qui m'arrive pendant que vous courez les champs ? J'ai reçu la visite de votre cousin.CLAUDIOQui cela peut-il être ? Nommez-le par son nom.MARIANNEOctave, qui m'a fait une déclaration d'amour...
TIBIA, CLAUDIO.CLAUDIOQue penses-tu de cette aventure, Tibia ? Il y a quelque ruse là-dessous.TIBIAVous croyez, monsieur ?CLAUDIOPourquoi n'a-t-elle pas voulu dire ce qu'elle a répondu ? La déclaration est impertinente, il est vrai ; mais la réponse méritait d'être connue....
MALVOLIO, HERMIA, DEUX VALETS.Hermia entre par la gauche, suivie de Malvolio et de deux valets qui restent au fond.HERMIAA-ton-fait ce que j'ai ordonné ? A-t-on dit aux musiciens de venir ?UN DOMESTIQUEOui, madame ; ils seront ce soir à vos...
HERMIA, CÉLIO.HERMIAEh bien ! mon cher enfant, quels seront vos plaisirs aujourd'hui ?CÉLIOLes vôtres, ma mère.HERMIA (lui prenant le bras et se promenant avec lui sur le devant à gauche.)Eh quoi ! les plaisirs communs, et non les peines communes ...
PIPPO, OCTAVE.Ils entrent par le fond, à droite.OCTAVEIl y renonce, dites-vous ?PIPPOHélas ! pauvre jeune homme ! il aime plus que jamais. Je croirais presque qu'il se défie de vous, de moi, de tout ce qui l'entoure.OCTAVENon, de par le...
OCTAVE, CÉLIO, VENANT DU FOND À DROITE.OCTAVEComment, Célio, tu abandonnes la partie ?CÉLIO (tenant un livre à la main.)Que veux-tu que je fasse ?OCTAVETe défies-tu de moi ? Te voilà pâle comme la neige. D'où viens-tu ?CÉLIODe chez ma mère.OCTAVEPourquoi...
OCTAVE, SEUL.OCTAVECélio, écoute donc ! Nous te trouverons une Marianne bien gentille, douce comme un agneau. — En vérité, voilà qui est étrange ! N'importe, je ne céderai pas. Je suis comme un homme qui tient la banque d'un pharaon...
OCTAVE, MARIANNE, VENANT DU JARDIN.OCTAVEBelle Marianne, vous dormirez tranquille. Le cœur de Célio est à une autre, et ce n'est plus sous vos fenêtres qu'il donnera ses sérénades.MARIANNEQuel dommage et quel grand malheur de n'avoir pu partager un amour comme...
OCTAVE, PUIS UN GARÇON D'AUBERGE.OCTAVE (seul.)Tra, tra, poum, poum ! tra deri la la ! Quelle drôle de petite femme !(Appelant à l'auberge.) Hai ! Holà !(À un garçon qui sort de l'auberge.) Apportez-moi ici, sous cette tonnelle, une bouteille...
OCTAVE, PUIS CLAUDIO, TIBIA.OCTAVE (seul.)Je me sais ce que j'ai dans la gorge ; je suis triste comme un lendemain de fête. Je ferais aussi bien de dîner ici. Est-ce que j'ai envie de dormir ? Je me sens tout...
OCTAVE, LE GARÇON VENANT DU FOND À GAUCHE.LE GARÇONMonsieur, la demoiselle rousse n'est point à sa fenêtre ; elle ne peut se rendre à votre invitation.OCTAVEQue le diable l'emporte, et toi aussi.LE GARÇONEt le monsieur au manteau sombre n'est pas...
OCTAVE, ASSIS, MARIANNE, VENANT PAR LA GAUCHE.MARIANNE (se retournant au bruit.)Encore ici, seigneur Octave ? et déjà à table ? C'est un peu triste de s'enivrer tout seul.OCTAVELe monde entier m'a abandonné ; je tâche d'y voir double, afin de...
CLAUDIO, MARIANNE.Claudio, venant de la droite, est entré un peu avant la sortie d'Octave.CLAUDIOPensez-vous que je sois un mannequin, et que je me promène sur la terre pour servir d'épouvantail aux oiseaux ?MARIANNED'où vous vient cette gracieuse idée ?CLAUDIOPensez-vous qu'un...
MARIANNE, SEULE, APPELANT DU CÔTÉ DU JARDIN.MARIANNEHolà ! quelqu'un !(À un domestique qui entre.) Voyez-vous là, dans cette maison, ce jeune homme assis devant une table, sous cette tonnelle ? Allez lui dire que j'ai à lui parler, et qu'il...
OCTAVE, MARIANNE.MARIANNEApprochez, octave, j'ai à vous parler. J'ai réfléchi à ce que vous m'avez dit sur le compte de votre ami Célio. Dites-moi, pourquoi ne s'explique-t-il pas lui-même ?OCTAVEPar une raison assez simple : — il vous a écrit, et...
OCTAVE, SEUL.OCTAVEVous êtes bien jolie, Marianne, et votre petit caprice de colère est un charmant traité de paix. Il ne me faudrait pas beaucoup d'orgueil pour le comprendre : un peu de perfidie suffirait. Ce sera pourtant Célio qui en...
CÉLIO, OCTAVE.CÉLIO (venant de la gauche.)Tu m'as fait demander, mon ami ; eh bien, quelle nouvelle ?OCTAVEPique ce ruban à ton bonnet, Célio ; prends ta guitare et ton épée… notre cause est à moitié gagnée.CÉLIOAu nom du ciel, ne...
CLAUDIO, TIBIA, MARIANNE, SUR SON BALCON, DEUX SPADASSINS.Tibia et Claudio, suivis de deux spadassins, viennent du fond, à droite, ils descendent la scène en longeant la maison de Claudio.CLAUDIOLaissez-le entrer, et jetez-vous sur lui dès qu'il sera parvenu à ce...
CÉLIO, MASQUÉ, MARIANNE, SUR LE BALCON.CÉLIO (s'approchant du balcon.)Marianne ! Marianne ! êtes-vous là ? MARIANNE, Fuyez, fuyez, Octave !CÉLIOSeigneur, mon Dieu ! quel nom ai-je entendu ?MARIANNELa maison est entourée d'assassins ; mon mari a écouté notre conversation, et...
CÉLIO, TIBIA.CÉLIO (se démasquant et tirant son épée.)Ô mort ! puisque tu es là, viens donc à mon secours. Octave, traître Octave ! puisse mon sang retomber sur toi ! Dans quel but, dans quel intérêt tu m'as envoyé dans...
OCTAVE, SEUL, SORTANT DE L'AUBERGE.OCTAVEAh ! où vais-je aller à présent ? J'ai fait quelque chose pour le bonheur d'autrui, qu'inventerai-je pour mon plaisir ? Ma foi, voilà une belle nuit, et vraiment celle-ci doit m'être comptée. En vérité, cette...
OCTAVE, CLAUDIO.CLAUDIO (ouvrant la grille.)Que voulez-vous ?OCTAVEOù est Célio ?CLAUDIOJe ne pense pas que son habitude soit de coucher dans cette maison.OCTAVESi tu l'as assassiné, Claudio, prends garde à toi ; je te tordrai le cou de ces mains que...
MARIANNE, SEULE, VENANT DE LA MAISON.MARIANNECela est certain ; je ne me trompe pas : j'ai bien entendu. Derrière la maison, à travers les arbres, j'ai vu des ombres, dispersées ça et là, se joindre tout à coup et fondre...
MARIANNE, OCTAVE.Octave vient du jardin l'épée à la main et remonte le théâtre jusqu'au fond en regardant de tous côtés.MARIANNEOctave ! est-ce vous ?OCTAVEC'est moi, Marianne… Célio n'est plus !…MARIANNECélio, dites-vous ? Comment se peut-il ?…OCTAVEIl n'est plus !…MARIANNEÔ ciel ...
Un caprice, comédie en un acte écrite par Alfred de Musset en 1837, explore les subtilités des sentiments et les jeux d’amour dans un cadre bourgeois. L’histoire met en scène...
On ne saurait penser à tout, comédie en un acte écrite par Alfred de Musset en 1849, explore les petites absurdités de la vie conjugale et les quiproquos liés aux...
On ne badine pas avec l’amour, drame en trois actes écrit par Alfred de Musset en 1834, raconte une histoire d'amour tragique où les jeux de séduction et de fierté...
Louison, comédie en un acte écrite par Alfred de Musset en 1849, met en scène une situation légère et pleine de malice autour des thèmes de l’amour, de la jalousie...
Lorenzaccio, drame romantique écrit par Alfred de Musset en 1834, raconte l’histoire de Lorenzo de Médicis, surnommé Lorenzaccio, un jeune homme partagé entre ses idéaux de liberté et le cynisme...
Le Chandelier, comédie en trois actes écrite par Alfred de Musset en 1835, explore les thèmes de l'amour, de la trahison et des jeux de pouvoir au sein des relations...
L'Âne et le Ruisseau, comédie en trois actes écrite par Alfred de Musset en 1832, est une fable théâtrale qui mêle légèreté et réflexion sur la destinée humaine. L'histoire se...
La Nuit vénitienne, comédie en un acte écrite par Alfred de Musset en 1830, se déroule dans la Venise mystérieuse et romantique de l'époque. L’histoire met en scène deux couples...
Il ne faut jurer de rien, comédie en trois actes écrite par Alfred de Musset en 1836, explore les caprices de l'amour et la confrontation entre la jeunesse insouciante et...
Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée, comédie en un acte écrite par Alfred de Musset en 1845, est une pièce courte et pleine d’esprit qui explore les jeux...