ACTE II - Scène XXVI
(ANGELE PUIS LES RESERVISTES PUIS LEDOUX CHAMPIGNOL LAVALANCHE ET BADIN)
ANGELE
Ah ! mon Dieu ! C'est encore une grâce du ciel que j'aie pu être prévenue à temps !
(On entend la sonnerie de la soupe. Les réservistes sortent en courant de la première baraque de droite, et disparaissent, troisième plan, par le passage entre la cantine et le corps de garde. )
LES RESERVISTES
À la soupe, au rata, la classe !
LEDOUX(entrant de droite, deuxième plan, entrée du baraquement, et bousculé par les réservistes. )
Faites donc attention, vous ! (À Angèle.)
Voici le soldat Champignol, Madame.
ANGELE
Merci, Monsieur.
LEDOUX(à Champignol qui est hors de vue. )
Allons, venez !
(Champignol entre de droite, deuxième plan, Ledoux sort après son entrée. )
CHAMPIGNOL
Comment, une dame me demande ?…
ANGELE
Mon mari !
CHAMPIGNOL(descendant au n° 2. )
Ma femme ! Toi, ici. Ah ! cette chère Angèle ! Ah ! que c'est gentil à toi d'être venue !
ANGELE
Oui ! j'avais pensé… On m'avait dit (À part.)
Ah ! mon Dieu ! je sens que je défaille !…
CHAMPIGNOL
justement, j'allais t'écrire… mais qu'est-ce que tu as à me regarder comme ça !… Ah ! c'est pour mes cheveux… (Enlevant son képi.)
Crois-tu qu'ils m'ont mis dans un état ! je suis chauve… ma chère amie, je suis chauve !…
ANGELE( avec un rire forcé. )
Ah ! Ah ! c'est drôle !… (À part.)
Mon Dieu, il va connaître la vérité.
(Pendant ce qui précède, les soldats sont revenus peu à peu avec leurs gamelles et se sont installés sur les bancs du fond, tandis que les autres entrent dans la chambrée. )
CHAMPIGNOL
Ah ! cette chère Angèle !… Tiens, laisse-moi t'embrasser.
LAVALANCHE(au fond, assis sur le banc de la cantine, aux réservistes. )
Ah ! mais, regardez donc ! regardez donc ! Ce territorial qui embrasse madame Champignol ! Ah ! chouette !
TOUS(au fond, groupés. )
Oh !
BADIN
Eh bien ! et le mari !