JOURNEE 3 - SCENE 2



(Jane se colle avec effroi contre l'autel, et attache sur La Reine un regard de stupeur et d'épouvante.)

La Reine(Elle se tient quelques instans en silence sur le devant du théâtre, l'œil fixe, pâle, comme absorbée dans une sombre rêverie. Enfin elle pousse un profond soupir.)
Oh ! Le peuple !
(Elle promène autour d'elle avec inquiétude son regard qui rencontre Jane.)
—quelqu'un là ! —c'est toi, jeune fille ! C'est vous, lady Jane ! Je vous fais peur. Allons, ne craignez rien.
Le guichetier Éneas nous a trahies, vous savez ? Ne craignez donc rien. Enfant, je te l'ai déjà dit, tu n'as rien à
craindre de moi, toi. Ce qui faisait ta perte il y a un mois fait ton salut aujourd'hui. Tu aimes Fabiano.
Il n'y a que toi et moi sous le ciel qui ayons le cœur fait ainsi, que toi et moi qui l'aimions. Nous sommes sœurs.

Jane
Madame…

La Reine
Oui, toi et moi, deux femmes, voilà tout ce qu'il a pour lui, cet homme. Contre lui tout le reste !
Toute une cité, tout un peuple, tout un monde ! Lutte inégale de l'amour contre la haine ! L'amour pour Fabiano, il est triste,
épouvanté, éperdu ; il a ton front pâle, il a mes yeux en larmes ; il se cache près d'un autel funèbre ; il prie par ta bouche,
il maudit par la mienne. La haine contre Fabiani, elle est fière, radieuse, triomphante, elle est armée et victorieuse,
elle a la cour, elle a le peuple, elle a des masses d'hommes plein les rues, elle mâche à la fois des cris de mort et des cris de joie, elle est superbe, et hautaine, et toute puissante ; elle illumine toute une ville autour d'un échafaud !
L'amour, le voici, deux femmes vêtues de deuil dans un tombeau. La haine, la voilà !
(Elle tire violemment le drap blanc du fond, qui, en s'écartant, laisse voir un balcon, et au-delà de ce balcon, à perte de vue, dans une nuit noire, toute la ville de Londres splendidement illuminée. Ce qu'on voit de la tour de Londres est illuminé également. Jane fixe des yeux étonnés sur tout ce spectacle éblouissant dont la réverbération éclaire le théâtre.)

La Reine
Oh ! Ville infâme ! Ville révoltée ! Ville maudite ! Ville monstrueuse qui trempe sa robe de fête dans le sang et qui tient la torche au bourreau ? Tu en as peur, Jane, n'est-ce pas ? Est-ce qu'il ne te semble pas comme à moi qu'elle nous nargue lâchement toutes deux, et qu'elle nous regarde avec ses cent mille prunelles flamboyantes, faibles femmes abandonnées que nous sommes, perdues et seules dans ce sépulcre ! Jane ! L'entends-tu rire et hurler, l'horrible ville ! Oh ! L'Angleterre ! L'Angleterre à qui détruira Londres ! Oh ! Que je voudrais pouvoir changer ces flambeaux en brandons, ces lumières en flammes, et cette ville illuminée en une ville qui brûle !(Une immense rumeur éclate au dehors.) (Applaudissements. Cris confus)
—le voilà ! Le voilà ! Fabiani à mort ! (on entend tinter la grosse cloche de la tour de Londres. À ce bruit, La Reine se met à rire d'un rire terrible.)

Jane
Grand dieu ! Voilà le malheureux qui sort… — vous riez, madame !

La Reine
Oui, je ris !
(Elle rit.)
—oui, et tu vas rire aussi ! Mais d'abord il faut que je ferme cette tenture, il me semble toujours que nous ne sommes pas
seules et que cette affreuse ville nous voit et nous entend.
(Elle ferme le rideau blanc et revient à Jane.)
—maintenant qu'il est sorti, maintenant qu'il n'y a plus de danger, je puis te dire cela. Mais ris donc, rions toutes deux de
cet exécrable peuple qui boit du sang. Oh ! C'est charmant ! Jane ! Tu trembles pour Fabiano, sois tranquille ! Et ris avec moi, te dis-je !
Jane ! L'homme qu'ils ont, L'homme qui va mourir, L'homme qu'ils prennent pour Fabiano, ce n'est pas Fabiano !
(Elle rit.)

Jane
Ce n'est pas Fabiano !

La Reine
Non !

Jane
Qui est-ce donc ?

La Reine
C'est l'autre.

Jane
Qui ? L'autre ?

La Reine
Tu sais bien, tu le connais, cet ouvrier, cet homme… —d'ailleurs qu'importe ?

Jane (tremblant de tout son corps.)
Gilbert ?

La Reine
Oui, Gilbert, c'est ce nom-là.

Jane
Madame ! Oh non, madame ! Oh ! Dites que cela n'est pas, madame ! Gilbert ! Ce serait trop horrible ! Il s'est évadé !

La Reine
Il s'évadait quand on l'a saisi, en effet. On l'a mis à la place de Fabiano sous le voile noir. C'est une exécution de nuit.
Le peuple n'y verra rien. Sois tranquille.

Jane (avec un cri effrayant.)
Ah ! Madame ! Celui que j'aime, c'est Gilbert !

La Reine
Quoi ? Que dis-tu ? Perds-tu la raison ? Est-ce que tu me trompais aussi, toi ? Ah ! C'est ce Gilbert que tu aimes !
Eh bien, que m'importe ?
Jane (brisée, aux pieds de La Reine, sanglotant, se traînant sur les genoux, les mains jointes.) (La grosse cloche tinte pendant toute cette scène.)
 :
Madame, par pitié ! Madame, au nom du ciel ! Madame, par votre couronne, par votre mère, par les anges ! Gilbert !
Gilbert ! Cela me rend folle, madame, sauvez Gilbert ! Cet homme, c'est ma vie, cet homme, c'est mon mari, cet homme…
je viens de vous dire qu'il a tout fait pour moi, qu'il m'a élevée, qu'il m'a adoptée, qu'il a remplacé près de mon
berceau mon père qui est mort pour votre mère. Madame, vous voyez bien que je ne suis qu'une pauvre misérable et qu'il
ne faut pas être sévère pour moi. Ce que vous venez de me dire m'a donné un coup si terrible que je ne sais vraiment pas
comment j'ai la force de vous parler. Je dis ce que je peux, voyez-vous. Mais il faut que vous fassiez suspendre l'exécution.
Tout de suite. Suspendre l'exécution. Remettre la chose à demain. Le temps de se reconnaître, voilà tout. Ce peuple peut
bien attendre à demain. Nous verrons ce que nous ferons. Non, ne secouez pas la tête. Pas de danger pour votre Fabiano.
C'est moi que vous mettrez à la place. Sous le voile noir, la nuit, qui le saura ? Mais sauvez Gilbert ! Qu'est-ce que cela
vous fait, lui ou moi ? Enfin ! Puisque je veux bien mourir, moi ! —oh mon dieu ! Cette cloche, cette affreuse cloche ! Chacun
des coups de cette cloche est un pas vers l'échafaud. Chacun des coups de cette cloche frappe sur mon cœur. —faites cela, madame,
ayez pitié ! Pas de danger pour votre Fabiano. Laissez-moi baiser vos mains. Je vous aime, madame, je ne vous l'ai pas encore dit ;
mais je vous aime bien. Vous êtes une grande reine. Voyez comme je baise vos belles mains. Oh ! Un ordre pour suspendre l'exécution.
Il est encore temps. Je vous assure que c'est très-possible. Ils vont lentement. Il y a loin de la tour au vieux-marché. L'homme du balcon a dit qu'on passerait par Charing-Cross. Il y a un chemin plus court. Un homme à cheval arriverait encore à temps. Au nom du ciel, madame, ayez pitié ! Enfin, mettez-vous à ma place, supposez que je sois La Reine et vous la pauvre fille, vous pleureriez comme moi, et je ferais grâce. Faites grâce, madame ! Oh ! Voilà ce que je craignais, que les larmes ne m'empêchassent de parler. Oh ! Tout de suite. Suspendre l'exécution. Cela n'a pas d'inconvénient, madame. Pas de danger pour Fabiano, je vous jure ! Est-ce que vraiment vous ne trouvez pas qu'il faut faire ce que je dis, madame ?

La Reine (attendrie et la relevant.)
Je le voudrais, malheureuse. Ah ! Tu pleures, oui, comme je pleurais ; ce que tu éprouves je viens de l'éprouver. Mes angoisses me font compatir aux tiennes. Tiens, tu vois que je pleure aussi. C'est bien malheureux, pauvre enfant ! Sans doute, il semble bien qu'on aurait pu en prendre un autre, Tyreonnel, par exemple ; mais il est trop connu, il fallait un homme obscur. On n'avait que celui-là sous la main. Je t'explique cela pour que tu comprennes, vois-tu. Oh ! Mon dieu ! Il y a de ces fatalités-là. On se trouve pris. On n'y peut rien.

Jane
Oui, je vous écoute bien, madame. C'est comme moi, j'aurais encore plusieurs choses à vous dire ; mais je voudrais que l'ordre de suspendre l'exécution fût signé et L'homme parti. Ce sera une chose faite, voyez-vous. Nous parlerons mieux après.
Oh ! Cette cloche ! Toujours cette cloche !

La Reine
Ce que tu veux est impossible, lady Jane.

Jane
Si, c'est possible. Un homme à cheval. Il y a un chemin très-court. Par le quai. J'irais, moi. C'est possible.
C'est facile. Vous voyez que je parle avec douceur.

La Reine
Mais le peuple ne voudrait pas, mais il reviendrait tout massacrer dans la tour, et Fabiano y est encore, mais comprends donc.
Tu trembles, pauvre enfant, moi je suis comme toi, je tremble aussi. Mets-toi à ma place à ton tour.
Enfin, je pourrais bien ne pas prendre la peine de t'expliquer tout cela. Tu vois que je fais ce que je peux.
Ne songe plus à ce Gilbert, Jane ! C'est fini. Résigne-toi !

Jane
Fini ! Non, ce n'est pas fini ! Non, tant que cette horrible cloche sonnera, ce ne sera pas fini ! Me résigner à la mort de Gilbert ! Est-ce que vous croyez que je laisserai mourir Gilbert ainsi ? Non, madame. Ah ! Je perds mes peines ! Ah ! Vous ne m'écoutez pas. Eh bien ! Si La Reine ne m'entend pas, le peuple m'entendra ! Ah ! Ils sont bons, ceux-là, voyez-vous ! Le peuple est encore dans cette cour.
Vous ferez de moi ensuite ce que vous voudrez. Je vais lui crier qu'on le trompe, et que c'est Gilbert, un ouvrier comme eux,
et que ce n'est pas Fabiani.

La Reine
Arrête, misérable enfant !
(Elle lui saisit le bras et la regarde fixement d'un air formidable.)
—ah ! Tu le prends ainsi ? Ah ! Je suis bonne et douce, et je pleure avec toi, et voilà que tu deviens folle et furieuse !
Ah ! Mon amour est aussi grand que le tien, et ma main est plus forte que la tienne. Tu ne bougeras pas. Ah, ton amant !
Que m'importe ton amant ? Est-ce que toutes les filles d'Angleterre vont venir me demander compte de leurs amants, maintenant !
Pardieu ! Je sauve le mien comme je peux et aux dépens de qui se trouve là. Veillez sur les vôtres !

Jane
Laissez-moi ! oh ! Je vous maudis, méchante femme !

La Reine
Silence !

Jane
Non, je ne me tairai pas. Et voulez-vous que je vous dise une pensée que j'ai à présent ? Je ne crois pas que celui qui va mourir soit Gilbert.

La Reine
Que dis-tu ?

Jane
Je ne sais pas. Mais je l'ai vu passer sous ce voile noir. Il me semble que si ç'avait été Gilbert, quelque chose aurait remué en moi, quelque chose se serait révolté, quelque chose se serait soulevé dans mon cœur, et m'aurait crié : Gilbert ! C'est Gilbert !
Je n'ai rien senti, ce n'est pas Gilbert !

La Reine
Que dis-tu là ? Ah ! Mon dieu ! Tu es insensée, ce que tu dis là est fou, et cependant cela m'épouvante.
Ah ! Tu viens de remuer une des plus secrètes inquiétudes de mon cœur. Pourquoi cette émeute m'a-t-elle empêchée de surveiller tout moi-même !
Pourquoi m'en suis-je remise à d'autresqu'à moi du salut de Fabiano ? Éneas Dulverton est un traître.
Simon Renard était peut-être là. Pourvu que je n'aie pas été trahie une deuxième fois par les ennemis de Fabiano !
Pourvu que ce ne soit pas Fabiano en effet… ! —quelqu'un ! Vite quelqu'un ! Quelqu'un !
(Deux geôliers paraissent. Au premier.)
Vous, courez. Voici mon anneau royal. Dites qu'on suspende l'exécution. Au vieux-marché ! Au vieux-marché !
Il y a un chemin plus court, disais-tu, Jane ?

Jane
Par le quai.

La Reine (au geôlier.)
Par le quai. Un cheval ! Cours vite !(Le geôlier sort. Au deuxième geôlier)
.
—vous, allez sur-le-champ à la tourelle d'Édouard-le-confesseur. Il y a là les deux cachots des condamnés à mort.
Dans l'un de ces cachots, il y a un homme. Amenez-le-moi sur-le-champ.
(Le geôlier sort.)
Ah ! Je tremble ! Mes pieds se dérobent sous moi ; je n'aurais pas la force d'y aller moi-même. Ah ! Tu me rends folle comme toi !
Ah ! Misérable fille, tu me rends malheureuse comme toi ! Je te maudis, comme tu me maudis ! Mon dieu ! L'homme aura-t-il le temps d'arriver ?
Quelle horrible anxiété ! Je ne vois plus rien. Tout est trouble dans mon esprit. Cette cloche, pour qui sonne-t-elle ?
Est-ce pour Gilbert ? Est-ce pour Fabiano ?

Jane
La cloche s'arrête.

La Reine
C'est que le cortége est sur la place de l'exécution. L'homme n'aura pas eu le temps d'arriver.
(On entend un coup de canon éloigné.)

Jane
Ciel !

La Reine
Il monte sur l'échafaud.
(Deuxième coup de canon.)
—il s'agenouille.

Jane
C'est horrible !
(Troisième coup de canon.)

Toutes Deux
Ah !…

La Reine
Il n'y en a plus qu'un de vivant. Dans un instant nous saurons lequel. Mon dieu ! Celui qui va entrer, faites que ce soit Fabiano !

Jane
Mon dieu ! Faites que ce soit Gilbert !
(Le rideau du fond s'ouvre. Simon Renard paraît, tenant Gilbert par la main.)

Jane
Gilbert !
(Ils se précipitent dans les bras l'un de l'autre.)

La Reine
Et Fabiano ?

Simon Renard
Mort.

La Reine
Mort ?… mort ! Qui a osé… ?

Simon Renard
Moi. J'ai sauvé La Reine et l'Angleterre.
Fin.

La Reine
Gilbert, Simon Renard.

Gilbert
Devant qui suis-je ?

Simon Renard
Devant La Reine.

Gilbert
La Reine
La Reine
C'est bien, oui, La Reine. Je suis La Reine. Nous n'avons pas le temps de nous étonner. Vous, monsieur, vous êtes Gilbert,
un ouvrier ciseleur. Vous demeurez quelque part par là au bord de l'eau avec une nommée Jane dont vous êtes le fiancé, et qui
vous trompe, et qui a pour amant un nommé Fabiano qui me trompe, moi. Vous voulez vous venger, et moi aussi. Pour cela, j'ai besoin de disposer de votre vie à ma fantaisie. J'ai besoi n que vous disiez ce que je vous commanderai de dire, quoi que ce soit. J'ai besoin qu'il n'y ait plus pour vous ni faux ni vrai, ni bien ni mal, ni juste ni injuste, rien que ma vengeance et ma volonté. J'ai besoin que vous me laissiez faire et que vous vous laissiez faire. Y consentez-vous ?

Gilbert
Madame…

La Reine
La vengeance, tu l'auras. Mais je te préviens qu'il faudra mourir. Voilà tout. Fais tes conditions. Si tu as une vieille mère, et qu'il faille couvrir sa nappe de lingots d'or, parle, je le ferai. Vends-moi ta vie aussi cher que tu voudras.

Gilbert
Je ne suis plus décidé à mourir, madame.

La Reine
Comment !

Gilbert
Tenez, majesté, j'ai réfléchi toute la nuit, rien ne m'est prouvé encore dans cette affaire. J'ai vu un homme qui s'est vanté d'être l'amant de Jane. Qui me dit qu'il n'a pas menti ? J'ai vu une clef. Qui me dit qu'on ne l'a pas volée ? J'ai vu une lettre. Qui me dit qu'on ne l'a pas fait écrire de force. D'ailleurs je ne sais même plus si c'était bien son écriture. Il faisait nuit. J'étais troublé. Je n'y voyais pas. Je ne puis donner ma vie qui est la sienne comme cela. Je ne crois à rien, je ne suis sûr de rien, je n'ai pas vu Jane.

La Reine
On voit bien que tu aimes ! Tu es comme moi, tu résistes à toutes les preuves. Et si tu la vois, cette Jane, si tu l'entends avouer le crime, feras-tu ce que je veux ?

Gilbert
Oui. À une condition.

La Reine
Tu me la diras plus tard.
(à Simon Renard.)
Cette femme ici tout de suite.(Simon Renard sort.) (La Reine place Gilbert derrière un rideau qui occupe une partie du fond de l'appartement.)
Mets-toi là.
(Entre Jane, pâle et tremblante.)

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