(Les mêmes, LE GÉNÉRAL, VERNON.)
LE GÉNÉRAL
Enfermées toutes deux ! Pourquoi ce cri, Pauline ?
VERNON
Votre figure est bien altérée, mon enfant ! Voyons votre pouls ?
LE GÉNÉRAL
Toi aussi, tu es bien émue !
GERTRUDE
C'est une plaisanterie, nous étions à rire. N'est-ce pas, Pauline… tu riais, ma petite ?
PAULINE
Oui, papa. Ma chère maman et moi, nous étions en train de rire.
VERNON ( bas, à Pauline.)
Un bien gros mensonge !
LE GÉNÉRAL
Vous n'entendiez pas frapper ?…
PAULINE
Nous avons bien entendu, papa ; mais nous ne savions pas que c'était toi.
LE GÉNÉRAL (à Vernon.)
Comme elles s'entendent contre moi ! (Haut.)
Mais de quoi s'agissait-il donc ?
GERTRUDE
Eh ! mon Dieu, mon ami, vous voulez tout savoir : les tenants, les aboutissants, à l'instant !… Laissez-moi aller sonner pour le thé.
LE GÉNÉRAL
Mais enfin !
GERTRUDE
C'est d'une tyrannie ! Eh bien ! nous nous sommes enfermées pour ne pas être surprises, est-ce clair ?
VERNON
Dame ! c'est très-clair.
GERTRUDE (bas.)
Je voulais tirer de votre fille ses secrets, car elle en a, c'est évident et vous êtes venu, vous dont je m'occupe, car ce n'est pas mon enfant ; vous arrivez, comme si vous chargiez sur des ennemis, nous interrompre au moment où j'allais savoir quelque chose.
LE GÉNÉRAL
Madame la comtesse de Grandcbamp, depuis l'arrivée de Go dard…
GERTRUDE
Allons, voilà Godard, maintenant.
LE GÉNÉRAL
Ne ridiculisez pas ce que je vous dis ! Depuis hier, rien ne se passe ici comme à l'ordinaire ! Et, sacrebleu je veux savoir…
GERTRUDE
Oh ! des jurons, c'est la première fois que j'en entends, Monsieur… Félix, le thé… Vous lassez-vous donc de douze ans de bonheur ?
LE GÉNÉRAL
Je ne suis pas et ne serai jamais un tyran. Tout à l'heure, j'arrivais mal à propos quand vous causiez avec Ferdinand ! J'arrive encore mal à propos quand vous causez avec ma fille… Enfin, cette nuit…
VERNON
Allons, général, vous querellerez Madame tant que vous voudrez, excepté devant du monde. (On entend Godard.)
J'entends Godard. (Bas au général.)
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