(Les précédents, PAULINE, appuyée sur FERDINAND.)
PAULINE
On m'a tout dit! Cette femme est innocente du crime dont elle est accusée. La religion m'a fait comprendre qu'on ne peut pas trouver le pardon là-haut, en ne le laissant pas ici-bas. J'ai pris à Madame la clef de son secrétaire, je suis allée chercher moi-même le poison, j'ai déchiré moi-même cette feuille de papier pour l'envelopper, car j'ai voulu mourir.
GERTRUDE
Oh! Pauline! prends ma vie, prends tout ce que j'aime… Oh! docteur, sauvez-la !
LE JUGE
Mademoiselle, est-ce la vérité?
PAULINE
La vérité?… les mourants la disent…
LE JUGE
Nous ne saurons décidément rien de cette affaire-là.
PAULINE (à Gertrude.)
Savez-vous pourquoi je viens vous retirer de l'abîme où vous êtes? c'est que Ferdinand vient de me dire un mot qui m'a fait sortir de mon cercueil. Il a tellement horreur d'être avec vous dans la vie, qu'il me suit, moi, dans la tombe, où nous reposerons ensemble, mariés par la mort.
GERTRUDE
Ferdinand !… Ah ! mon Dieu à quel prix suis-je sauvée ?
LE GÉNÉRAL
Mais malheureuse, enfant, pourquoi meurs-tu ? ne suis-je pas, ai-je cessé un seul instant d'être un bon père ? On dit que c'est moi qui suis coupable…
FERDINAND
Oui, général. Et c'est moi seul qui peux vous donner le mot de l'énigme, et qui vous expliquerai comment vous êtes coupable.
LE GÉNÉRAL
Vous, Ferdinand, vous à qui j'offrais ma fille, et qui l'aimez…
FERDINAND
Je m'appelle Ferdinand, comte de Marcandal, fils du général Marcandal… Comprenez-vous ?
LE GÉNÉRAL
Ah ! fils de traître, tu ne pouvais apporter sous mon toit que mort et trahison !… Défends-toi !
FERDINAND
Vous battrez-vous, général, contre un mort ? (Il tombe.)
GERTRUDE (s'élance vers Ferdinand en jetant un cri.)
Oh ! (Elle recule devant le général, qui s'avance vers sa fille, puis elle tire un flacon qu'elle jette aussitôt.)
Oh ! non, je me condamne à vivre pour ce pauvre vieillard ! (Le général s'agenouille près de sa fille morte.)
Docteur, que fait-il ?… perdrait-il la raison ?…
LE GÉNÉRAL (bégayant comme un homme qui ne peut trouver les mots.)
Je… je… je…
LE DOCTEUR
Général, que faites-vous ?
LE GÉNÉRAL
Je… je cherche à dire des prières pour ma fille !
(Le rideau tombe.)
(Fin de la Marâtre.)
À MADAME LA COMTESSE NATALIE DE MANERVILLE.« Je cède à ton désir. Le privilége de la femme que nous aimons plus qu’elle ne nous aime est de nous faire oublier...
DÉDICACE.Et nunc et semper dilectae dicatum.Louis Lambert naquit, en 1797, à Montoire, petite ville du Vendômois, où son père exploitait une tannerie de médiocre importance et comptait faire de lui...
(Un salon à l'hôtel de Montsorel.)(LA DUCHESSE DE MONTSOREL, MADEMOISELLE DE VAUDREY.)LA DUCHESSEAh ! vous m'avez attendue, combien vous êtes bonne !MADEMOISELLE DE VAUDREYQu'avez-vous, Louise ? Depuis douze ans que nous pleurons ensemble,...
(Le théâtre représente une mansarde et l'atelier d'une fleuriste. Au lever du rideau Paméla travaille, et Joseph Binet est assis. La mansarde va vers le fond du théâtre ; la porte...
(La scène est à Valladolid, dans le palais du roi d'Espagne. Le théâtre représente la galerie qui conduit à la chapelle. L'entrée de la chapelle est à gauche du spectateur,...