(LE GÉNÉRAL GERTRUDE, puis PAULINE.)
LE GÉNÉRAL
Une conférence de si grand matin avec Ferdinand ! De quoi s'agit-il donc ? de la fabrique !
GERTRUDE
De quoi il s'agit ? je vais vous le dire ; car… vous êtes bien comme votre fils : quand vous vous mettez dans vos questions, il faut vous répondre absolument. Je me suis imaginé que Ferdinand est pour quelque chose dans le refus de Pauline d'épouser Godard.
LE GÉNÉRAL
Tiens ! tu pourrais avoir raison.
GERTRUDE
J'ai fait venir M. Ferdinand pour éclaircir mes soupçons, et vous avez interrompu notre entretien, au moment où j'allais peut-être savoir quelque chose.
(Pauline entr'ouvre sa porte.)
LE GÉNÉRAL
Mais si ma fille aime M. Ferdinand…
PAULINE
Écoutons.
LE GÉNÉRAL
Je ne vois pas pourquoi hier, quand je la questionnais d'un ton paternel, avec douceur, elle m'aurait caché, libre comme je la laisse, un sentiment si naturel.
GERTRUDE
C'est que vous vous y êtes mal pris, où vous l'avez questionnée dans un moment où elle hésitait… Le cœur des jeunes filles, mais c'est plein de contradictions.
LE GÉNÉRAL
Au fait, pourquoi pas ? ce jeune homme travaille comme un lion, il est honnête, il est probablement d'une bonne famille.
PAULINE
Oh ! j'y suis !
(Elle rentre.)
LE GÉNÉRAL
Il nous donnera des renseignements. Il est là-dessus d'une discrétion ; mais tu dois la connaître sa famille, car c'est toi qui nous a trouvé ce trésor.
GERTRUDE
Je te l'ai proposé, sur la recommandation de la vieille madame Morin.
LE GÉNÉRAL
Elle est morte !
GERTRUDE (à part.)
C'est bien pour cela que je la cite… (Haut.)
Elle m'a dit qu'il a sa mère, madame de Charny, pour laquelle il est d'une piété filiale admirable ; elle est en Bretagne, et d'une vieille famille de ce pays-là… les Charny.
LE GÉNÉRAL
Les Charny… Enfin, s'il aime Pauline et si Pauline l'aime, moi, malgré la fortune de Godard, je le lui préférerais pour gendre… Ferdinand connaît la fabrication ; il m'achèterait mon établissement avec la dot de Pauline, ça irait tout seul. Il n'a qu'à nous dire d'où il vient, ce qu'il est, ce qu'était son père… Mais nous verrons sa mère.
GERTRUDE
Madame Charny ?
LE GÉNÉRAL
Oui, madame Charny… N'est-elle pas près de Saint-Malo ?… ce n'est pas au bout du monde.
GERTRUDE
Mettez-y de la finesse, un peu de votre ruse de vieux soldat, de la douceur, et vous saurez si cette enfant.
LE GÉNÉRAL
Et pourquoi me fâcherais-je ?… Voilà, sans doute, Pauline.
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