(Le salon.)
(RAMEL LE JUGE, LE GREFFIER, VERNON.)
RAMEL
Ainsi, voilà qui demeure établi. Comme le prétendent Félix et Marguerite, hier madame de Grandchamp a d'abord administré à sa belle-fille une dose d'opium ; et vous, monsieur Vernon, vous étant aperçu de cette manœuvre criminelle, vous auriez pris et serré la tasse.
VERNON
C'est vrai, Messieurs, mais…
RAMEL
Comment, monsieur Vernon, vous qui avez été témoin de cette coupable entreprise, n'avez-vous pas arrêté madame de Grandchamp dans la voie funeste où elle s'engageait ?
VERNON
Croyez, Monsieur, que tout ce que la prudence exige, que tout ce qu'une vieille expérience peut suggérer a été tenté de ma part.
LE JUGE
Votre conduite, Monsieur, est singulière, et vous aurez à l'expliquer. Vous avez fait votre devoir hier en conservant cette preuve ; mais pourquoi vous êtes-vous arrêté dans cette voie ?…
RAMEL
Permettez, monsieur Cordier : monsieur est un vieillard sincère et loyal (Il prend Vernon à part.)
Vous avez dû pénétrer la cause de ce crime ?
VERNON
C'est la rivalité de deux femmes, poussées aux dernières extrémités par des passions impitoyables… et je dois me taire.
RAMEL
Je sais tout.
VERNON
Vous ? Monsieur !
RAMEL
Et, comme vous, sans doute, j'ai tout fait pour prévenir cette catastrophe ; car Ferdinand devait partir cette nuit. J'ai connu mademoiselle Gertrude de Meilhac autrefois chez mon ami.
VERNON
Oh ! Monsieur, soyez clément ! ayez pitié d'un vieux soldat, criblé de blessures et plein d'illusions… Il va perdre sa fille et sa femme… qu'il ne perde pas son honneur.
RAMEL
Nous nous comprenons ! Tant que Gertrude ne fera pas d'aveux qui nous forcent à ouvrir les yeux, je tâcherai de démontrer au juge d'instruction, et il est bien fin, bien intègre, il a dix ans de pratique ; eh bien, je lui ferai croire que la cupidité seule a guidé la main de madame Grandchamp ! Aidez-moi. (Le juge s'approche, Ramel fait un signe à Vernon et prend un air sévère.)
Pourquoi madame de Grandchamp aurait-elle endormi sa belle-fille ? Allons, vous devez le savoir, vous, l'ami de la maison.
VERNON
Pauline devait me confier ses secrets, sa belle-mère a deviné que j'allais savoir des choses qu'elle avait intérêt à tenir cachées ; et voilà, Monsieur, pourquoi, sans doute, elle m'a fait partir pour aller soigner un ouvrier bien portant, et non pour éloigner les secours à donner à Pauline, car Louviers n'est pas si loin…
LE JUGE
Quelle préméditation !… (À Ramel.)
Elle ne pourra pas s'en tirer si nous trouvons les preuves du crime dans le secrétaire… Elle ne nous attend pas, elle sera foudroyée !…
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