(PAULINE FERDINAND.)
PAULINE
Ah ! mon ami, mon Ferdinand !
FERDINAND
Moi qui croyais ne plus te voir ! Marguerite sait donc tout ?
PAULINE
Elle ne sait rien encore ; mais cette nuit, elle apprendra notre fuite, car nous serons libres : tu emmèneras ta femme.
FERDINAND
Oh ! Pauline, ne me trompe pas !
PAULINE
Je comptais bien te rejoindre là où tu serais exilé mais cette odieuse femme vient de précipiter ma résolution… Je n'ai plus de mérite, Ferdinand… il s'agit de ma vie !
FERDINAND
De ta vie !… Mais qu'a-t-elle fait ?
PAULINE
Elle a failli me tuer, elle m'a endormie afin de me prendre ses lettres que je portais sur moi ! Par ce qu'elle a osé, pour te conserver, je juge de ce qu'elle ferait encore. Donc, si nous voulons être l'un à l'autre, il n'y a plus pour nous d'autre moyen que la fuite. Ainsi, plus d'adieux ! Cette nuit, nous serons réfugiés… Où ?… Cela te regarde.
FERDINAND
Ah ! c'est à devenir fou de joie !
PAULINE
Oh ! Ferdinand prends bien toutes les précautions ; cours à Louviers, chez ton ami, le procureur du roi, car ne faut-il pas une voiture, des passe-ports ?… Oh ! que mon père, excité par cette marâtre, ne puisse pas nous rejoindre ! il nous tuerait ; car je viens de lui dire dans cette lettre le fatal secret qui m'oblige à le quitter ainsi.
FERDINAND
Sois tranquille. Depuis hier, Eugène a tout préparé pour mon départ. Voici la somme que ton père me devait. (Il montre un portefeuille.)
Fais-moi ta quittance (il met de l'or sur un guéridon)
, car je n'ai plus que le compte de la caisse à présenter pour être libre… Nous serons à Rouen à trois heures ; et au Havre pour l'heure à laquelle part un navire américain qui retourne aux États-Unis. Eugène a dépêché quelqu'un de discret pour arrêter mon passage à bord. Les capitaines de ce pays-là trouvent tout naturel qu'un homme emmène sa femme, ainsi nous ne rencontrerons aucun obstacle.
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