(Les mêmes, RAMEL, LE JUGE D'INSTRUCTION, LE GREFFIER, UN MÉDECIN, UN BRIGADIER, MARGUERITE.)
MARGUERITE
Monsieur Vernon, les magistrats sont là… Monsieur Ferdinand, retirez-vous !
(Ferdinand sort à gauche.)
RAMEL
Veillez, brigadier, à ce que toutes les issues de cette maison soient observées, et tenez-vous à nos ordres !… Docteur, pouvons-nous rester ici quelques instants sans danger pour la malade ?
VERNON
Elle dort, monsieur ; et c'est du dernier sommeil.
MARGUERITE
Voici la tasse où se trouvent les restes de l'infusion, et qui contient de l'arsenic ; je m'en suis aperçue au moment où j'allais la prendre.
LE MÉDECIN (, examinant la tasse et goûtant le reste.)
Il est évident qu'il y a une substance vénéneuse.
LE JUGE
Vous en ferez l'analyse ! (Il aperçoit Marguerite ramassant un petit papier à terre.)
Quel est ce papier ?
MARGUERITE
Oh ! ce n'est rien.
RAMEL
Rien n'est insignifiant en des cas pareils pour des magistrats !… Ah ! ah ! Messieurs, plus tard nous aurons à examiner ceci. Pourrions-nous éloigner M. de Grandchamp !
VERNON
Il est au presbytère ; mais il n'y restera pas longtemps.
LE JUGE (au médecin.)
Voyez, Monsieur ?… (Les deux médecins causent au chevet du lit.)
RAMEL (au juge.)
Si le général revient, nous agirons avec lui selon les circonstances.
(Marguerite pleure, agenouillée au pied du lit. Les deux médecins, le juge et Ramel se groupent sur le devant du théâtre.)
RAMEL (au médecin.)
Ainsi, Monsieur, votre avis est que la maladie de mademoiselle de Grandchamp, que nous avons vue avant-hier pleine de santé, de bonheur même, est l'effet d'un crime ?
LE MÉDECIN
Les symptômes d'empoisonnement sont de la dernière évidence.
RAMEL
Et le reste de poison que contient cette tasse est-il assez visible, assez considérable pour fournir une preuve légale ?…
LE MÉDECIN
Oui, Monsieur.
LE JUGE (à Vernon.)
La femme que voici prétend, Monsieur, qu'hier, à quatre heures, vous avez ordonné à mademoiselle de Grandchamp une infusion de feuilles d'oranger, pour calmer une irritation survenue après une explication entre la belle-fille et sa belle-mère ; elle ajoute que madame de Grandchamp, qui vous aurait aussitôt envoyé à quatre lieues d'ici, sous un vain prétexte, a insisté pour tout préparer et tout donner à sa belle-fille ; est-ce vrai ?
VERNON
Oui, Monsieur !
MARGUERITE
Mon insistance à vouloir soigner mademoiselle a été l'occasion d'un reproche de la part de mon pauvre maître.
RAMEL (à Vernon.)
Où madame de Grandchamp vous a-t-elle envoyé ?
VERNON
Tout est fatal, Messieurs, dans cette affaire mystérieuse. Madame de Grandchamp a si bien voulu m'éloigner, que l'ouvrier chez qui l'on m'envoyait à trois lieues d'ici, était au cabaret. J'ai grondé Champagne d'avoir trompé madame de Grandchamp, et Champagne m'a dit qu'effectivement l'ouvrier n'était pas venu, mais qu'il ne savait rien de cette prétendue maladie.
FÉLIX
Messieurs, le clergé se présente.
RAMEL
Nous pouvons emporter les deux pièces à conviction dans le salon, et nous y transporter pour dresser le procès-verbal.
VERNON
Par ici, Messieurs par ici !
(Ils sortent. La scène change.)
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