(PAULINE MARGUERITE.)
MARGUERITE
Mademoiselle se trouve-t-elle bien ?
PAULINE
Oui, de corps ; mais d'esprit… Oh ! je suis au désespoir. Ma pauvre Marguerite, une fille est bien malheureuse quand elle a perdu sa mère…
MARGUERITE
Et que son père s'est remarié avec une femme comme madame de Grandchamp. Mais, Mademoiselle, ne suis-je donc pas pour vous une humble mère, une mère dévouée ? car mon affection de nourrice s'est accrue de toute la haine que vous porte cette marâtre.
PAULINE
Toi, Marguerite !… tu le crois ! mais tu t'abuses. Tu ne m'aimes pas tant que ça !
MARGUERITE
Oh Mademoiselle mettez-moi à l'épreuve.
PAULINE
Voyons ?… quitterais-tu pour moi la France ?
MARGUERITE
Pour aller avec vous, j'irais aux Grandes-Indes.
PAULINE
Et sur-le-champ ?
MARGUERITE
Sur-le-champ !… Ah mon bagage n'est pas lourd.
PAULINE
Eh bien, Marguerite, nous partirons cette nuit, secrètement.
MARGUERITE
Nous partirons, et pourquoi ?
PAULINE
Pourquoi ? Tu ne sais pas que madame de Grandchamp m'a endormie.
MARGUERITE
Je le sais, Mademoiselle, et M. Vernon aussi ; car Félix m'a dit qu'il a mis sous clef la tasse où vous avez bu votre thé… mais pourquoi ?
PAULINE
Pas un mot là-dessus, si tu m'aimes ! Et, si tu m'es dévouée comme tu le prétends, va chez toi, rassemble tout ce que tu possèdes, sans que personne puisse soupçonner que tu fais des préparatifs de voyage. Nous partirons après minuit. Tu prendras ici, et tu porteras chez toi, mes bijoux, enfin tout ce dont je puis avoir besoin pour un long voyage… Mets-y beaucoup d'adresse ; car si ma belle-mère avait le moindre indice, je serais perdue.
MARGUERITE
Perdue !… Mais, Mademoiselle, que se passe-t-il ? songez donc quitter la maison ?
PAULINE
Veux-tu me voir mourir ?
MARGUERITE
Mourir… Oh ! Mademoiselle j'obéis.
PAULINE
Marguerite, tu prieras M. Ferdinand de m'apporter mes revenus de l'année ; qu'il vienne à l'instant.
MARGUERITE
Il était sous vos fenêtres quand je suis venue.
PAULINE (à part.)
Sous mes fenêtres… Il croyait ne plus me revoir… Pauvre Ferdinand !
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