(Les précédents, PAULINE, GODARD, VERNON, NAPOLÉON, FERDINAND, M. ET MADAME de GRANDCHAMP.)
(Gertrude se précipite sur Marguerite et lui arrache le coussin des mains.)
GERTRUDE
Marguerite, vous savez bien que c'est me causer de la peine que de ne pas me laisser faire tout ce qui regarde monsieur ; d'ailleurs, il n'y a que moi qui sache les lui bien arranger, ses coussins.
MARGUERITE (à Pauline.)
Quelles giries!
GODARD
Tiens, tiens, M. le procureur du roi !
LE GÉNÉRAL
Le procureur du roi chez moi?
GERTRUDE
Lui!
LE GÉNÉRAL (à Ramel.)
Monsieur, par quelle raison?
RAMEL
J'avais prié mon ami… M. Ferdinand Mar… (Ferdinand fait un geste, Gertrude et Pauline laissent échapper un mouvement.)
GERTRUDE (à part.)
C'est son ami Eugène Ramel.
RAMEL
Ferdinand de Charny, à qui j'ai dit le sujet de mon arrivée, de le cacher pour vous laisser dîner tranquillement.
LE GÉNÉRAL
Ferdinand est votre ami?
RAMEL
Mon ami d'enfance, et nous nous sommes rencontrés dans votre avenue. Après onze ans, on a tant de choses à dire quand on se revoit, que je suis la cause de son retard.
LE GÉNÉRAL
Mais, Monsieur, à quoi dois-je votre présence ici ?
RAMEL
À Jean Nicot, dit Champagne, votre contre-maître, inculpé d'un crime.
GERTRUDE
Mais, Monsieur, notre ami, le docteur Vernon, a reconnu que la femme à Champagne était morte naturellement.
VERNON
Oui, oui, du choléra, Monsieur le procureur du roi.
RAMEL
La justice, Monsieur, ne croit qu'à ses expertises et à ses convictions… Vous avez eu tort de procéder avant nous.
FÉLIX
Madame, faut-il servir le café ?
GERTRUDE
Attendez ! (À part.)
Comme il est changé ! Cet homme, devenu procureur du roi, n'est pas reconnaissable… Il me glace.
LE GÉNÉRAL
Mais, Monsieur, comment le prétendu crime de Champagne, un vieux soldat que je cautionnerais, peut-il vous amener ici ?
RAMEL
Dès que le juge d'instruction sera venu, vous le saurez.
LE GÉNÉRAL
Prenez la peine de vous asseoir.
FERDINAND ( à Ramel en montrant Pauline.)
Tiens ! la voilà.
RAMEL
On peut se faire tuer pour une si adorable fille !
GERTRUDE (à Ramel.)
Nous ne nous connaissons pas ? vous ne m'avez jamais vue ! Ayez pitié de moi, de lui.
RAMEL
Comptez sur moi.
LE GÉNÉRAL (qui a vu Ramel et Gertrude causant.)
Ma femme est-elle donc nécessaire à cette instruction ?
RAMEL
Précisément, général. C'est pour que madame ne fût pas avertie de ce que nous avons à lui demander, que je suis venu moi-même.
LE GÉNÉRAL
Ma femme mêlée à ceci ?… C'est abuser !…
VERNON
Du calme, mon ami.
FÉLIX
Monsieur le juge d'instruction !
LE GÉNÉRAL
Faites entrer.
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