Clarté du temps, Kypris au sourire innombrable
Je t’offre, afin qu’aux bras du berger, aujourd’hui,
Je demeure joyeuse, ardente et désirable,
Ma lampe, confidente aimable de la nuit.
— Vois, je t’apporte aussi ces herbes odorantes ;
La sauge humide où boit l’abeille dans l’été,
Et le cerfeuil plus frais aux mains que l’eau courante
Mêleront leurs parfums d’onde et de crudité.
Mon sein est puéril, mais mon cœur est farouche,
Damélas le sait bien à l’heure de l’accord,
Car la flûte est moins vive et chaude sur sa bouche
Que ne l’est mon baiser qui s’appuie et qui mord.
Le soleil de midi couché dans la luzerne
s’abat moins lourdement sur la plaine et les champs
Que ne pèse l’amour sur les corps qu’il gouverne
De son désir jaloux et de ses jeux méchants…
La paix des jours légers et doux s’en est allée ;
— Ô Vénus Cypria qui naquis de la mer
Je t’offre à toi qui prends plaisir aux eaux salées
Les larmes de ma joue et de mon cœur amer…
À L’AMITIÉ, Sentiment divin par qui, selon la présence ou l’absence, nous sommes vivants ou tués, je dédie ces poèmes d’imagination sur l’amour, passion cruelle et vaine. A. N.ICe fut...