17, rue de Milan. La garçonnière de Constantin SLOVITCHINE. La scène est divisée en deux par une cloison double, de façon à donner une épaisseur de mur. Cette cloison sépare le salon, à droite, de la chambre à coucher, à gauche, et est percée entre le 1er et le 2e plan d'une ouverture que ferme une porte à un seul vantail, ouvrant de l'avant-scène vers le fond, dans la chambre à coucher, et un tambour en cuir rouge ouvrant de même façon dans le salon. Une vraie serrure ferme la porte de la chambre à coucher, mais la clef est mise du côté extérieur; la porte tambour n'a pas de serrure.
Côté droit de la scène : un salon fumoir, pièce carrée, meublée à l'anglaise. Au fond, à gauche, la cheminée avec glace et sa garniture. A droite de la cheminée, porte à deux vantaux donnant sur le vestibule, dont la porte d'entrée non visible au public est à droite. A droite, grand panneau de mur orné de panoplies, et contre lequel s'adosse un de ces grands canapés anglais en cuir rouge.
2e plan, fenêtre. De chaque côté de la cheminée un fauteuil. Devant le canapé, mais assez distante pour permettre à une personne de passer entre, une table carrée anglaise en acajou. A droite de la cheminée, une poire pneumatique à un tube de caoutchouc longeant la glace, puis la corniche, jusqu'à la cloison qu'elle traverse, et aboutissant dans la pièce de gauche à un instrument qui laisse échapper un lamento lugubre et prolongé chaque fois que l'on presse sur la poire pneumatique.
Côté gauche de la scène. La chambre à coucher. 1er plan une alcôve d'où émerge le pied d'un lit de milieu. Au fond, face au public, une armoire en laqué blanc, dont tous les rayons sont chargés de linge, de cartons à chapeaux; une rangée de bottines sur le rayon du bas. Contre le mur du, fond, à gauche de l'armoire, un miroir accroché au mur. Contre la cloison, entre l'avant-scène et la porte de séparation, une table à coiffer avec sa psyché et sa garniture; une chaise devant la table. Un tout petit canapé canné adossé au pied du lit. Contre le petit panneau du mur qui précède l'alcôve, une chaise. Dans ledit panneau, , un bouton de sonnette électrique. Tout le mobilier est laqué blanc Louis XVI. Sur le petit canapé, la robe de ville et le chapeau que LA
DUCHESSE vient de quitter.
STANISLAS
(terminant une explication qu'il était en train de donner.)
Et voilà, c'est pas plus malin que ça !… Grâce à ce moyen aussi simple qu'ingénieux, ni vu ni connu ! Un mari peut venir, ffutt !… passez muscade, la colombe est envolée.
(Il referme les battants.)
LA DUCHESSE
(assise.)
C'est très ingénieux !
STANISLAS
(allant à elle.)
Surtout précieux pour les femmes du monde !… Pour toi, évidemment !…
LA DUCHESSE
Non, mais je t'en prie !…
STANISLAS
Enfin, quoi ! tu n'as pas la prétention…
LA DUCHESSE
(lui envoyant un baiser.)
Oui, amour !
STANISLAS
(souriant.)
Va pour amour ! Et tiens ! c'est pas tout ! En cas d'alerte !… (Passant dans l'autre pièce dont il laisse les portes ouvertes et pressant sur la poire.)
Ecoute ça !
(Il se dégage un son plaintif et prolongé.)
LA DUCHESSE
Oh ! là ! là ! qu'on a donc du chagrin, madame !
STANISLAS
(rentrant toujours sans fermer les portes.)
Eh bien ! ça veut dire : "Sauvez-vous, v'là le mari ! "
LA DUCHESSE
Tout est prévu !
STANISLAS
Ah ! qu'est-ce que tu veux ! Si on veut marcher dans la femme mariée, ça exige un matériel de prudence. Je te montre tout ça à titre de curiosité, parce que pour toi… avec le
Roi…
LA DUCHESSE
Evidemment !…
STANISLAS
Mais, dis donc, à propos de roi, Sa Majesté ne saurait tarder. (Blagueur.)
Je ne te ferai pas les dernières recommandations de la mère à la mariée, tu n'en es pas à ton premier conjungo !… (Remontant au-dessus du lit et tapant sur le sommier.)
Ça !… tu sais que c'est ?…
C'est un lit !…
LA DUCHESSE
(qui est remontée au pied du lit.)
T'es bête !
(Elle gagne l'extrême gauche.)
STANISLAS
Maintenant, pour le service, tu n'as qu'à sonner, j'ai fait venir mon valet de chambre. (Avisant les vêtements de LA DUCHESSE.)
Tiens ! même, sonne donc, qu'on lui fasse enlever tes vêtements de ville, là, qui traînent ! (LA DUCHESSE sonne. STANISLAS descend en scène.)
Le roi doit s'imaginer aller à une conquête. Il ne faut pas lui laisser voir qu'on a d'avance déposé les armes.
(Il remonte au pied du lit, face à la porte.)
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(Au lever du rideau, la scène est vide.)(Il fait à peine jour. Étienne entre par la porte de droite, deuxième plan.)(Il tient un balai, un plumeau, une serviette, tout ce...
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Un salon élégant. Au fond, une porte donnant sur un vestibule : à gauche, premier plan, une fenêtre ; — à droite, second plan, une cheminée, surmontée d'une glace ; ...