(LES MÊMES, MARÉCHAL, un manuscrit à la main.)
MARÉCHAL
Ah! je vous cherchais, monsieur Gérard. — Bonjour, Fernande. (Elle lui tend son front sans quitter son ouvrage; il l'embrasse.)
Voici de la besogne, mon je une ami.
MAXIMILIEN
Tant mieux, monsieur. Je me plaignais de mon inutilité.
MARÉCHAL
Dorénavant vous ne chômerez plus, soyez tranquille.
FERNANDE
Qu'y a-t-il donc?
MARÉCHAL
Ce qu'il y a?… N'as-tu pas remarqué, depuis trois jours, que j'ai l'air sombre et préoccupé?
FERNANDE
Non.
MARÉCHAL
Cela m'étonne! Je croyais l'avoir…, et on l'aurait à moins. Je viens d'écrire un discours qui sera un coup de canon.
FERNANDE (se lovant et allant à son père.)
Un discours? Tu vas parler?
MARÉCHAL
Il le faut.
FERNANDE
Ah! père, la parole est d'argent, mais le silence est d'or.
MARÉCHAL
Il y a des circonstances, ma fille, il y a des positions où le silence est une défection, pour ne pas dire une complicilé… N'est-ce pas, Aglaé?
MADAME MARÉCHAL
Sans doute; votre père doit des gages à son parti, à ses hautes amitiés et, j'ose le dire, à son alliance avec une la Vertpillière.
FERNANDE
C'est vous, madame, qui le poussez?
MADAME MARÉCHAL
Êtes-vous fâchée de le voir sortir de son obscurité?
FERNANDE
Hélas! sa vie tranquille ne tenait pas ma vanité en souffrance… son nom sans éclat me suffisait, à moi qui l'aime, (A Maréchal.)
Quelle ambition te prend? Je ne vivrai pas le jour où lu monteras à cette maudite tribune.
MARÉCHAL
Ce n'est pas l'ambition, ma fille, c'est le devoir! Ne cherche pas à m'ébranler; ce serait en vain. L'honneur parle, il doit être écouté. (Fernande retourne à sa tapisserie.)
Mon cher Gérard, vous allez me faire le plaisir de me recopier mon griffonnage de votre plus belle main ; car je ne m'y reconnaîtrais pas moi-même.
FERNANDE
Ah! tu liras?
MAXIMILIEN
Je vais me mettre tout de suite à l'ouvrage.
MARÉCHAL
Parcourez un peu d'abord, pour voir si vous me déchiffrez, (A Fernande.)
Oui, je lirai; c'est moins inquiétant, hein? petite défiante! je lirai mon premier discours; pour le Second, IlOUS verrons. (Lui donnant une petite tape sur la joue.)
Nous prenons donc ce père pour une ganache?
(Fernande lui baise la main.)
(Maximilien s'assied dans un coin et parcourt le manuscrit.)
LE DOMESTIQUE (annonçant.)
Madame la baronne Pfeffers.
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