ACTE DEUXIÈME - Scène I
drink (, seul, un paquet de lettres à la main. Il se retourne en entrant, et crie au facteur qui s'en va :)
À moi seul, entendez-vous ? (Il avance dans le salon.)
Un homme averti en vaut deux, dit-on. Voyons ce que le facteur vient de me remettre. Il faut servir un maître qui rosse aussi fort qu'il récompense bien. (Il lit une adresse.)
Hem, m, m, À monsieur, monsieur le baron Hartley. Voilà pour le père. Quelque sanglier forcé, quelque chien éreinté, etc., etc. (Il en lit une autre.)
Hem, m, m,… Armée d'Irlande : c'est du fils. Ceci doit encore passer ; l'ordre ne porte pas d'arrêter les paquebots. (Il en regarde une troisième.)
Hem, m, m, Lancastre : voici qui paraît suspect. (Il lit.)
À madame, madame Murer, près du parc Saint-James… Pour la tante… c'est l'écriture de M. Williams, notre marieur, l'intendant de milord… main basse sur celle-ci. Peste ! la jeune personne eût appris… À propos, il se meurt, dit mon maître. Voyons un peu ce qu'il écrit : puisque je ne dois pas la remettre, je puis bien la lire. Il n'y a pas plus de mal à l'un qu'à l'autre, et l'on apprend quelquefois… (Il hésite un peu, et enfin, rompant le cachet, il lit.)
"Madame, je touche au moment terrible où je vais rendre compte de toutes les actions de ma vie." (Il parle.)
Un intendant !… le compte sera long. (Il lit.)
"Les remords me pressent, et je veux réparer, autant qu'il est en moi, par cet avis tardif, le crime dont je me suis rendu coupable, en portant le jeune lord comte de Clarendon à tromper votre malheureuse nièce par un mariage simulé." (Il parle.)
Mon maître s'était douté de cette lettre !… C'est un vrai démon pour les précautions.