À Charles Lassis
Le bonheur suit sa pente et rit
Sans témoins, comme un ruisseau coule :
Celui qu’une amante chérit
N’en parle jamais à la foule.
Ô bruit connu d’un léger pas,
Clair baiser d’une bouche rose,
Soupir qui ne se note pas,
Accent qui n’est ni vers ni prose !
Quel chant, quel trouble aérien
Est assez frais pour vous redire ?
Ah ! l’amour est un si grand bien
Que ses heureux n’ont pas de lyre !
Mais celui qui n’est pas aimé,
Qui ne peut embrasser personne,
Étreint un luth inanimé
Qui prenant sa vie en frissonne ;
Dans la gloire il cherche l’oubli
De sa solitude profonde,
Et d’un cœur qui n’est pas rempli
Tend la coupe infinie au monde.
Un oiseau solitaire aux bizarres couleursEst venu se poser sur une enfant ; mais elle,Arrachant son plumage où le prisme étincelle,De toute sa parure elle fait des douleurs ;Et le...