Scène III


Follbraguet (adossé au bureau.)
Pourquoi brusques-tu cette fille parce qu'elle me dit un mot aimable ?

Marcelle
Oui, oh ! naturellement ! tu te laisses prendre à ça, si tu ne vois pas que c'est encore une impertinence à mon égard… par déduction…

Follbraguet
Oh ! tu vois toujours du machiavélisme dans tout !

Marcelle
Et toi, tu es mou ! tu es mou ! ah ! quelle chiffe !

Follbraguet
C'est entendu ! quand on est pas de ton avis, on est une chiffe. (Entendant frapper.)
Entrez !

Adrien
Monsieur n'oublie pas qu'il a toujours une personne qui attend au salon.

Follbraguet
Eh bien ! qu'est-ce que vous voulez ? Madame ne veut pas me laisser tranquille un moment.

Marcelle
Voilà qui est du tact ! Voilà qui est du tact !

Follbraguet
Mais c'est vrai ! (A Adrien :)
Faites entrer la personne.

Marcelle
Quelle chiffe !
(Elle sort à gauche.)

Follbraguet
Oui, oui, c'est convenu. (Voyant entrer Mme Dingue.)
Entrez, madame !

Mme Dingue (à Adrien qui s'efface.)
Pardon !
(Adrien sort.)

Follbraguet
Vous ne venez pas sur rendez-vous ?

Mme Dingue
Non, Docteur. C'est la première fois que je viens. Mon dentiste habituel est malheureusement décédé. Je n'ai d'ailleurs pas de chance avec les dentistes, c'est le troisième que je perds !

Follbraguet
-Ah !…ce n'est pas encourageant.

Mme Dingue
-Oh ! ça ne prouve rien ! d'ailleurs, nous verrons bien !

Follbraguet
Merci, madame.

Mme Dingue
Je sais que vous êtes le dentiste d'un de mes bons amis. C'est de lui que je me recommande, Monsieur Bienassis.

Follbraguet
Certainement, je suis en procès avec lui.

Mme Dingue
Ah ! il ne me l'avait pas dit.

Follbraguet
Oh ! il me doit de l'argent, voilà tout !

Mme Dingue
Oh ! alors, ça n'est pas grave ! l'argent ne fait pas le bonheur.

Follbraguet
Oui, c'est même à se demander pourquoi les riches y tiennent tant !

Mme Dingue
Ah ! ça ! mais, nous bavardons, je vous prends votre temps ! Voici, mon cher docteur, ce qui m'est arrivé. Oh ! un petit accident, en mangeant des lentilles, les domestiques sont si peu consciencieux dans leur travail. On avait laissé une petite pierre, je me suis cassé une dent.

Follbraguet
Ah ! c'est dommage ! si vous voulez prendre la peine de vous asseoir.

Mme Dingue
Très volontiers.
(Elle s'assied sur le fauteuil opératoire.)

Follbraguet (s'apprêtant à regarder.)
Quelle est la dent cassée ?
(Il monte le fauteuil.)

Mme Dingue
Je vais vous montrer ça. (Tirant un râtelier de son réticule.)
Tenez, voici !

Follbraguet
Aha !

Mme Dingue
Bien entendu, tout ça entre nous !

Follbraguet
Oh ! secret professionnel !

Mme Dingue (contemplant son râtelier.)
Elles sont jolies, n'est-ce pas ? (Geste approbatif de la tête chez Follbraguet)
C'est le dernier travail du pauvre défunt.

Follbraguet
Ah, oui ! le dernier dentiste…avant moi

Mme Dingue
Oui. Je lui avais demandé de l'extra, parce que je ne sais pas si vous êtes de mon avis, je trouve que le premier attrait d'une femme, c'est d'avoir de jolies dents.

Follbraguet
Du moment qu'on peut y mettre le prix.

Mme Dingue
N'est-ce pas ?

Follbraguet
Ce n'est pas un dentiste qui vous dira le contraire.
(Il baisse le fauteuil.)

Mme Dingue
Oh ! où vais-je ?

Follbraguet
Ne vous inquiétez pas ! Vous êtes arrivée.

Mme Dingue
C'est exquis !

Follbraguet
Eh bien ! mon Dieu, madame, c'est une dent à remettre. Seulement ça demandera quelques jours. En êtes-vous pressée ?

Mme Dingue
Oh ! j'ai mon numéro deux, celui de tous les jours, et en attendant…

Follbraguet
Oui, celui-là, c'est les dents du dimanche.

Mme Dingue
Oh ! non, j'ai horreur de m'endimancher, mais quand je vais en soirée ou dans un grand dîner…Je n'ai pas de soirée ni de grand dîner en perspective.

Follbraguet
Parfait, alors ! (Ouvrant la porte sous tenture.)
Monsieur Jean, s'il vous plaît.(Voix de M. Jean)
 :
Voilà Monsieur, tout de suite.

Follbraguet (derrière son bureau ouvrant son agenda.)
Si vous voulez me donner votre nom et votre adresse.

Mme Dingue
Madame Dingue… Iza… Iza Dingue… 8, rue Bugeaud.

Follbraguet (achevant d'écrire.)
Mme Iza Dingue… 8, rue Bugeaud…"Mniam, mniam, mniam" à réparer.

Mme Dingue
Comment "Mniam, mniam, mniam" à réparer ?

Follbraguet
Oui, c'est pour moi que je mets ça ; je me comprends. Vous ne tenez pas, n'est-ce pas, à ce que si quelqu'un ouvre mon livre par hasard, il trouve "Mme Dingue, râtelier à réparer."

Mme Dingue
Ah ! non !…

Follbraguet
Alors "mniam, mniam, mniam", je sais ce que ça veut dire, et les profanes ne comprennent pas.

Mme Dingue
Ah ! c'est très ingénieux.

Follbraguet
Oui, toujours dans ces cas-là !… Il n'y a pas que vous comme ça. (Feuilletant son agenda.)
Tenez là…Madame Rethel Pajon. "Mniam, mniam"… une incisive à ajouter.

Mme Dingue
Mme Armand Rethel-Pajon ?

Follbraguet
Oui.

Mme Dingue
Oh ! mais je la connais très bien. Comment, elle a un râtelier ?

Follbraguet (affolé.)
Oui…hein ? non ! non !

Mme Dingue
Comment, mais "mniam, mniam, mniam" ?

Follbraguet (vivement.)
C'est une erreur, ce n'est pas elle.

Mme Dingue
Oh ! n'ayez crainte, je serai discrète.

Follbraguet
Oh ! je vous en prie, n'abusez pas d'une étourderie. D'ailleurs, discrétion pour discrétion… vous entendez bien.

Mme Dingue
Oui, oui ! ah bien ! je n'aurais jamais cru, moi qui admirais toujours ses dents !…

Follbraguet (s'inclinant.)
Vous êtes vraiment trop indulgente.

Mme Dingue
Ah ! elles sont de vous ?

Follbraguet
Elles sont de moi.

Mme Dingue
Quel artiste !

M. Jean
Vous me demandez, Monsieur Follbraguet ?

Follbraguet (tout en pressant sur le bouton électrique)
- Oui, c'est pour madame, où les ai-je donc mises ?

Mme Dingue
Quoi ?

Follbraguet
Vos dents… (Il cherche dans ses poches.)
Ah ! je les avais dans ma poche. (Présentant le râtelier à M. Jean)
Voici !

M. Jean (sans aucune malice.)
Aha ?

Mme Dingue
Quoi "aha" ?

Follbraguet
Deuxième molaire supérieure gauche à remettre…

M. Jean
Parfait !

Follbraguet
Et quelque chose de soigné, n'est-ce pas ? C'est le dentier de gala.

M. Jean
Bien, monsieur. Madame n'a pas un jour spécial pour son bridge ?

Mme Dingue
Mon bridge ! quel bridge ?… je ne joue pas au bridge…

M. Jean
Non, c'est pour le…

Follbraguet (à Mme Dingue.)
Oui, cela s'appelle aussi un bridge.

Mme Dingue
Ah ! je ne savais pas.

Follbraguet (le renvoyant.)
C'est bien, monsieur Jean…Je prendrai jour avec Madame…
(M. Jean sort en emportant le dentier.)

Adrien (entrant.)
Monsieur m'a sonné ?

Follbraguet (à Adrien qui parait à la porte de gauche.)
— C'est pour accompagner Madame.

Adrien
Bien Monsieur.

Mme Dingue
Merci, Docteur.
(Elle va prendre son manchon sur le bureau.)

Follbraguet
Encore du monde par là ?

Adrien
Personne pour le moment, mais Hortense attend dans le vestibule pour parler à Monsieur.

Follbraguet (avec un geste d'humeur.)
- Ah !… (Après un temps.)
C'est bien, quand Madame sera partie.

Mme Dingue
- Et alors, docteur quand l'aurai-je ?

Follbraguet
Quoi donc, madame ? -

Mme Dingue
Mon "mniam, mniam, mniam"

Follbraguet (comprenant.)
Ah !

Adrien (entre ses dents, ironiquement.)
Tiens !

Follbraguet
Oh ! il faut compter sept ou huit jours, je vous l'enverrai chez vous.

Mme Dingue
C'est ça, docteur, au revoir.

Follbraguet
Mes respects, Madame. (Sur le pas de la porte.)
Entrez, vous !
scène IV[modifier]

Hortense
J'apporte mon livre à Monsieur.

Follbraguet
C'est bien, donnez !
(Il prend le livre et va s'asseoir à sa table.)

Hortense
Monsieur verra. Il est arrêté au 30 janvier, alors il y a le compte du 1er au 9.

Follbraguet (tout en parcourant le livre.)
Bon, bon !

Hortense
Plus, alors, mon mois, qui part du 16, ça fait un mois moins sept jours, plus mes huit jours auxquels j'ai droit, ça fait un mois et un jour, en tout soixante deux francs…

Follbraguet
C'est effrayant, ce qu'il y a de choses inutiles là-dedans.

Hortense (pincée.)
Dame ! c'est des dépenses pour Madame.

Follbraguet
Oui, oh ! je sais bien…

Hortense
Oh ! je sais bien que Monsieur sait bien !

Follbraguet
Regardez-moi ça ! tulle, tulle, voilettes, tulle, tulle, tulle, voilettes, tulle, tulle. Mais qu'est-ce qu'elle peut faire de tout ce tulle ?

Hortense
Des affutiaux !

Follbraguet
Qu'est-ce qu'il y a là ?

Hortense (allant près de Follbraguet)
Pardon… (Lisant.)
Eaudanum.

Follbraguet (un peu ironique.)
Ah !

Hortense
Je n'ai pas une très belle écriture.

Follbraguet
Oh ! c'est pas ça !

Hortense
Dans ma condition, n'est-ce pas ?…

Follbraguet
Laudanum, oui, oui. Pourquoi en a-t-on acheté, il y en a ici.

Hortense
C'est un soir que Monsieur était sorti. Madame avait un cataplasme à faire, alors, comme elle n'avait pas d'eaudanum, elle m'a envoyée chez le pharmacien.

Follbraguet
Oui, enfin (Lisant.)
Lavande 75 centimes ; amidon, 80 ; euh quoi ?… qu'est-ce que vous avez mis là ?

Hortense (jetant les yeux.)
Son.

Follbraguet
Ah !… ça s'écrit avec un S !

Hortense
Ah ?… C'est possible.

Follbraguet
En tout, ça fait quatre-vingt-six francs vingt plus soixante-deux, cent quarante-huit francs vingt. Ecrivez "Reçu pour solde de tout compte, cent quarante-huit francs vingt ; pour acquit" et votre signature.

Hortense
Oh ! oh ! si Monsieur voulait écrire ça lui-même, avec tous ces mots étrangers… jamais je n'en sortirai.

Follbraguet
Soit…
(Il écrit.)

Hortense
Est-ce que Monsieur pourra me faire mon certificat ?

Follbraguet (tout en écrivant.)
Oh ! pas aujourd'hui, vous le ferez prendre demain (Achevant d'écrire.)
cent quarante-huit francs vingt ! Neuf février 1915. Là, écrivez en dessous, "pour acquit", et signez.

Hortense (prenant la plume.)
Oui, Monsieur.

Follbraguet
Non, non, "pour acquit", pas en trois mots, c'est pas une interrogation. (Epelant.)
P-o-u-r, plus loin… a-c-q-u-i-t !…

Hortense
J'ai oublié de mettre les traits d'oignon.

Follbraguet
Ce n'est pas utile. Signez.

Hortense (elle signe.)
Voilà.

Follbraguet (se levant.)
Je vais vous chercher ce qui vous est dû.

Hortense
J'espère que Monsieur ne me gardera pas rancune.

Follbraguet
Oui… ah ! vous aviez bien besoin de m'amener toute cette histoire !

Hortense
Je le regrette bien, mais si Madame ne m'avait pas dit…

Follbraguet
Ne vous avait pas dit quoi ?

Hortense
Que c'était ma chatte qui avait fait…

Follbraguet
Ah ! votre chatte. Qu'est-ce que ça vous fait, votre chatte ? Vous n'allez pas avoir de l'amour-propre pour votre chatte ! Ce n'est ni votre mère, ni votre sœur. Vous n'allez pas nous en faire une affaire Dreyfus !

Hortense
Qu'est-ce que Monsieur veut ! Ce n'est pas parce qu'on est domestique qu'on doit se laisser dire n'importe quoi !

Follbraguet
La belle affaire ! mais non, c'est plus fort que vous ! Il faut toujours que vous répondiez.

Hortense
Enfin, Monsieur sait pourtant bien comment est Madame. Elle a toujours un ton pour vous parler.

Follbraguet
Je ne dis pas…

Hortense
On dirait que Monsieur ne le sait pas par lui-même. Quand on voit la façon dont souvent elle traite Monsieur.

Follbraguet
Oui, oh ! ben, moi…

Hortense
Et cela devant nous, vrai, qu'on en est gêné.

Follbraguet
Oui, oh ! je sais bien…

Hortense
Nous en parlions encore dernièrement à l'office Adrien était indigné.

Follbraguet
Ah !

Hortense
Il disait - parce qu'Adrien, c'est un homme qui ne dit rien comme ça, mais qui voit très juste - il disait "Vraiment, j'admire Monsieur. Avec une femme comme Madame, je ne serais pas resté vingt-quatre heures."

Follbraguet
Qu'est-ce que vous voulez…

Hortense
Cette façon, encore hier, à table, pendant le service, d'appeler Monsieur de tous les noms… de le traiter de chapon…

Follbraguet
Et c'est faux !

Hortense
Mais je n'en sais rien, Monsieur, je n'ai pas à le savoir.

Hortense
Chapon ! est-ce que c'est des choses à dire devant les domestiques ?

Follbraguet
Ça… !

Hortense
Comment monsieur veut-il que les domestiques le respectent après ça "chapon" !

Follbraguet
Oui, ça va bien…

Hortense
Ah ! si les maîtres savaient le tort qu'ils se font comme ça !… Est-ce que les domestiques s'en vont parler de leurs petites affaires devant leurs patrons ?… ah ! non ! pas si bêtes !

Follbraguet
Oui. Ah ! c'est malheureux, tenez, que vous ne puissiez pas dire ça à ma femme.

Hortense
C'est difficile !

Follbraguet
Ce que je me suis tué à le lui répéter… Mais c'est plus fort qu'elle… Dès qu'il y a de la galerie, on dirait que ça l'aiguillonne… Si j'ai le malheur de lui dire une chose qui lui déplaît, je ne sais pas, que je n'aime pas sa robe ou qu'elle est mal coiffée. Ah ! là là, ce qu'elle peut m'en sortir sur moi, sur les miens "Ah ! naturellement, tu aimerais mieux que j'aie l'air d'une grue, comme ta sœur ! "

Hortense
Et Dieu sait que la sœur de Monsieur…

Follbraguet
Enfin, vous étiez là, l'autre jour, quand elle m'a fait cette scène… (Sans transition.)
Asseyez-vous donc !

Hortense
Oui, Monsieur.

Follbraguet
A propos de sa toilette… que je ne lui donnais jamais d'argent pour s'habiller, qu'elle n'avait rien à se mettre.

Hortense
C'est insensé !

Follbraguet
Enfin, vous en savez quelque chose. Vous savez tout ce que je paie, à tous moments, toutes les factures… et pourquoi ?… pour des futilités, des fanfreluches, comme dans votre livre.

Hortense
Tulle, tulle, tulle, voilettes, tulle, tulle, tulle.

Follbraguet
Oui.

Hortense
Mais aussi, pourquoi Monsieur se laisse-t-il faire ?

Follbraguet
Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?

Hortense
Dire une bonne fois "En voilà assez ! je te donne tant pour ta toilette, et pas un sou de plus ! "

Follbraguet
C'est très joli, mais quand les notes arrivent, les choses sont achetées.

Hortense
Eh bien ! on dit "Je regrette, je ne paie pas." A la seconde fois, Madame se le tiendra pour dit.

Follbraguet (rêveur.)
Evidemment…

Hortense
Monsieur est trop bon, alors il est mangé !

Follbraguet
Qu'est-ce que vous voulez ? Pour avoir la paix, vaut encore mieux y mettre du sien…

Hortense
Ah ! à ce compte-là !…

Follbraguet
Eh bien ! c'est ce que vous auriez dû faire aussi… au lieu de vous entêter à discuter.

Hortense
Evidemment, Monsieur a meilleur caractère que moi.

Follbraguet
Madame, au fond, elle est soupe au lait, mais si on ne lui tient pas tête… Je suis persuadé que demain… elle vous verra là, à votre service… elle ne se rappellera même pas qu'elle vous a congédiée.

Hortense
Oui, mais que Monsieur comprenne… servir dans ces conditions-là…

Follbraguet
Non, écoutez ! écoutez ! là, vous avez tort ! C'est vous, en ce moment qui avez la mauvaise tête !

Hortense
Sentir qu'on ne vous est reconnaissant de rien ! Enfin, un exemple, Monsieur ; quand je suis entrée au service de Madame, je demandais soixante-dix francs… Madame m'a dit "Non, soixante et, si, au bout de six mois, je suis contente de vous, je vous augmenterai de dix francs." Pour ne pas discuter, j'ai accepté.

Follbraguet
Eh bien ?

Hortense
Eh bien, il y a huit mois que je suis ici et Madame ne m'a pas augmentée.

Follbraguet
C'est qu'elle a oublié.

Hortense
Non, non ! je le lui ai rappelé, elle m'a répondu "Bon, bon, nous avons le temps d'en parler ! "

Follbraguet
Oh ! bien, si c'est pour une affaire de dix francs.

Hortense
Oh ! je sais bien que ce n'est pas Monsieur qui me les refusera !

Follbraguet
Evidemment. Dix francs, ce n'est pas une somme.

Hortense
Merci, bien, Monsieur.

Follbraguet
De quoi ?

Hortense
Pour les dix francs.

Follbraguet
Ah ! oui… enfin… Seulement, je vous en prie, observez-vous !… évitez-moi les scènes ; ça me met en colère, et j'aime mieux tout que ça !

Hortense
Oui, Monsieur !

Follbraguet
Je vais toujours vous chercher votre argent, puisque vous avez acquitté votre livre…

Hortense
Si Monsieur veut… On frappe à la porte.

Follbraguet (au moment de sortir.)
Entrez !

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