(Les mêmes, SARPI.)
SARPI (à Lothundiaz.)
Vous et avec votre fille, Seigneur Lothundiaz ?
LOTHUNDIAZ
Elle a mis pour prix de son obéissance à se rendre au couvent, de venir lui dire adieu.
SARPI
La compagnie est assez nombreuse pour que je ne m'offense point de cette condescendance.
FONTANARÈS
Ah ! voilà le plus ardent de mes persécuteurs. Eh bien ! Seigneur, venez-vous mettre de nouveau ma constance à l'épreuve ?
SARPI
Je représente ici le vice-roi de Catalogne, Monsieur, et j'ai droit à vos respects. (À don Ramon.)
Êtes-vous content de lui ?
DON RAMON
Avec mes conseils, nous arriverons.
SARPI
Le vice-roi espère beaucoup de votre savant concours.
FONTANARÈS
Rêvé-je ? Voudrait-on me donner un rival ?
SARPI
Un guide, Monsieur, pour vous sauver.
FONTANARÈS
Qui vous dit que j'en aie besoin ?
MARIE
Alfonso, s'il pouvait vous faire réussir ?
FONTANARÈS
Ah ! jusqu'à elle qui doute de moi.
MARIE
On le dit si savant !
LOTHUNDIAZ
Le présomptueux ! il croit en savoir plus que tous les savants du monde.
SARPI
Je suis amené par une question qui a éveillé la sollicitude du vice-roi : vous avez depuis bientôt dix mois un vaisseau de l'État, et vous en devez compte.
FONTANARÈS
Le roi n'a pas fixé de terme à mes travaux.
SARPI
L'administration de la Catalogne a le droit d'en exiger un, et nous avons reçu des ministres un ordre à cet égard. (Mouvement de surprise chez Fontanarès.)
Oh ! prenez tout votre temps ; nous ne voulons pas contrarier un homme tel que vous. Seulement, nous pensons que vous ne voulez pas éluder la peine qui pèse sur votre tête, en gardant le vaisseau jusqu'à la fin de vos jours.
MARIE
Quelle peine ?
FONTANARÈS
Je joue ma tête.
MARIE
La mort ! et vous me refusez.
FONTANARÈS
Dans trois mois, comte Sarpi, et sans aide, j'aurai fini mon œuvre. Vous verrez alors un des plus grands spectacles qu'un homme puisse donner à son siècle.
SARPI
Voici votre engagement, signez-le.
(Fontanarès va signer.)
MARIE
Adieu, mon ami ! Si vous succombiez dans cette lutte, je crois que je vous aimerais encore davantage.
LOTHUNDIAZ
Venez, ma fille, cet homme est fou.
DON RAMON
Jeune homme ! lisez mes traités.
SARPI
Adieu, futur grand d'Espagne.
À MADAME LA COMTESSE NATALIE DE MANERVILLE.« Je cède à ton désir. Le privilége de la femme que nous aimons plus qu’elle ne nous aime est de nous faire oublier...
DÉDICACE.Et nunc et semper dilectae dicatum.Louis Lambert naquit, en 1797, à Montoire, petite ville du Vendômois, où son père exploitait une tannerie de médiocre importance et comptait faire de lui...
(Un salon à l'hôtel de Montsorel.)(LA DUCHESSE DE MONTSOREL, MADEMOISELLE DE VAUDREY.)LA DUCHESSEAh ! vous m'avez attendue, combien vous êtes bonne !MADEMOISELLE DE VAUDREYQu'avez-vous, Louise ? Depuis douze ans que nous pleurons ensemble,...
(Le théâtre représente une mansarde et l'atelier d'une fleuriste. Au lever du rideau Paméla travaille, et Joseph Binet est assis. La mansarde va vers le fond du théâtre ; la porte...
"La Marâtre" est une tragédie en cinq actes écrite par Honoré de Balzac, moins connu pour son travail dramatique que pour ses romans et nouvelles. La pièce, qui date de...