(Le théâtre représente la terrasse de l'hôtel de ville de Barcelone, de chaque côté duquel sont des pavillons. La terrasse qui donne sur la mer est terminée par un balcon régnant au fond de la scène. On voit la haute mer, les mâts du vaisseau du port. On entre par la droite et par la gauche.)(Un grand fauteuil, des sièges et une table se trouvent à la droite du spectateur)
(On entend le bruit des acclamations d'une foule immense.)
(Faustine regarde, appuyée au balcon, le bateau à vapeur. Lothundiaz est à gauche, plongé dans la stupéfaction ; don Frégose est à droite avec le secrétaire qui a dressé le procès-verbal de l'expérience. Le grand inquisiteur occupe le milieu de la scène.)
(LOTHUNDIAZ LE GRAND INQUISITEUR, DON FRÉGOSE.)
DON FRÉGOSE
Je suis perdu, ruiné, déshonoré ! Aller tomber aux pieds du roi, je le trouverais impitoyable.
LOTHUNDIAZ
À quel prix ai-je acheté la noblesse ! Mon fils est mort en Flandre dans une embuscade, et ma fille se meurt ; son mari, le gouverneur du Roussillon, n'a pas voulu lui permettre d'assister au triomphe de ce démon de Fontanarès. Elle avait bien raison de me dire que je me repentirais de mon aveuglement volontaire.
LE GRAND INQUISITEUR (à don Frégose.)
Le saint-office a rappelé vos services au roi ; vous irez comme vice-roi au Pérou, vous pourrez y rétablir votre fortune mais achevez votre ouvrage : écrasons l'inventeur pour étouffer cette funeste invention.
DON FRÉGOSE
Et comment ? Ne dois-je pas obéir aux ordres du roi, du moins ostensiblement.
LE GRAND INQUISITEUR
Nous vous avons préparé les moyens d'obéir à la fois au saint-office et au roi. Vous n'avez qu'à m'obéir. (À Lothundiaz.)
Comte Lothundiaz, en qualité de premier magistrat municipal de Barcelone, vous offrirez au nom de la ville une couronne d'or à don Ramon, l'auteur de la découverte dont le résultat assure à l'Espagne la domination de la mer.
LOTHUNDIAZ (étonné.)
À don Ramon ?
LE GRAND INQUISITEUR et DON FRÉGOSE
À don Ramon.
DON FRÉGOSE
Vous le complimenterez.
LOTHUNDIAZ
Mais…
LE GRAND INQUISITEUR
Ainsi le veut le saint-office.
LOTHUNDIAZ ( pliant le genou.)
Pardon !
DON FRÉGOSE
Qu'entendez-vous crier par le peuple ?
(On crie : vive don Ramon.)
LOTHUNDIAZ
Vive don Ramon. Eh bien ! tant mieux, je serai vengé du mal que je me suis fait à moi-même.
À MADAME LA COMTESSE NATALIE DE MANERVILLE.« Je cède à ton désir. Le privilége de la femme que nous aimons plus qu’elle ne nous aime est de nous faire oublier...
DÉDICACE.Et nunc et semper dilectae dicatum.Louis Lambert naquit, en 1797, à Montoire, petite ville du Vendômois, où son père exploitait une tannerie de médiocre importance et comptait faire de lui...
(Un salon à l'hôtel de Montsorel.)(LA DUCHESSE DE MONTSOREL, MADEMOISELLE DE VAUDREY.)LA DUCHESSEAh ! vous m'avez attendue, combien vous êtes bonne !MADEMOISELLE DE VAUDREYQu'avez-vous, Louise ? Depuis douze ans que nous pleurons ensemble,...
(Le théâtre représente une mansarde et l'atelier d'une fleuriste. Au lever du rideau Paméla travaille, et Joseph Binet est assis. La mansarde va vers le fond du théâtre ; la porte...
"La Marâtre" est une tragédie en cinq actes écrite par Honoré de Balzac, moins connu pour son travail dramatique que pour ses romans et nouvelles. La pièce, qui date de...