(FONTANARÈS QUINOLA.)
FONTANARÈS
Cette femme est perfide comme le soleil en hiver. Oh ! j'en veux au malheur, surtout pour éveiller la défiance. Y a-t-il donc des vertus dont il faut se déshabituer ?
QUINOLA
Comment, Monsieur, se défier d'une femme qui rehausse en or ses moindres paroles. Elle vous aime, voilà tout. Votre cœur est donc bien petit qu'il ne puisse loger deux amours ?
FONTANARÈS
Bah ! Marie, c'est l'espérance, elle a réchauffé mon âme. Oui, je réussirai.
QUINOLA (à part.)
Monipodio n'est plus là. (Haut.)
Un raccommodement, Monsieur, est bien facile avec une femme qui s'y prête aussi facilement que madame Brancador.
FONTANARÈS
Quinola !
QUINOLA
Monsieur, vous me désespérez ! Voulez-vous combattre la perfidie d'un amour habile avec la loyauté d'un amour aveugle ? J'ai besoin du crédit de madame Brancador pour me débarrasser de Monipodio, dont les intentions me chagrinent. Cela fait, je vous réponds du succès, et vous épouserez alors votre Marie.
FONTANARÈS
Et par quels moyens ?
QUINOLA
Eh ! Monsieur, en montant sur les épaules d'un homme qui voit comme vous, très-loin, on voit plus loin encore. Vous êtes inventeur, moi je suis inventif. Vous m'avez sauvé de… vous savez ! Moi, je vous sauverai des griffes de l'envie et des serres de la cupidité. À chacun son état. Voici de l'or, venez vous habiller, soyez beau, soyez fier, vous êtes à la veille du triomphe. Mais, là, soyez gracieux pour madame Brancador.
FONTANARÈS
Au moins, Quinola, dis-moi comment ?
QUINOLA
Non, Monsieur, si vous saviez mon secret, tout serait perdu, vous avez trop de talent pour ne pas avoir la simplicité d'un enfant.
(Ils sortent.)
(Le théâtre change et représente les salons de madame Brancador.)
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