(FAUSTINE FRÉGOSE.)
DON FRÉGOSE ( à part.)
Elle est odieuse, et je l'aime toujours.
FAUSTINE
Je veux me venger, m'aiderez-vous ?
DON FRÉGOSE
Oui, nous le perdrons.
FAUSTINE
Ah ! vous m'aimez quand même, vous !
DON FRÉGOSE
Hélas ! après cet éclat, pouvez-vous être marquise de Frégose ?
FAUSTINE
Oh ! si je le voulais…
DON FRÉGOSE
Je puis disposer de moi ; de mes aïeux, jamais.
FAUSTINE
Un amour qui a des bornes, est-ce l'amour ? Adieu, Monseigneur je me vengerai à moi seule.
DON FRÉGOSE
Chère Faustine !
FAUSTINE
Chère ?
DON FRÉGOSE
Oui, bien chère, et maintenant et toujours ! Dès cet instant, il ne me reste de Frégose qu'un pauvre vieillard qui sera malheureusement bien vengé par ce terrible artisan. Ma vie à moi est finie. Ne me renvoyez point ces tableaux que j'ai eu tant de bonheur à vous offrir. (À part.)
Elle en aura bientôt besoin. (Haut.)
Ils vous rappelleront un homme de qui vous vous êtes joué, mais qui le savait et qui vous pardonnait ; car dans son amour, il y avait aussi de la paternité.
FAUSTINE
Si je n'étais pas si furieuse, vraiment, don Frégose, vous m'attendririez ; mais il faut savoir choisir ses moments pour nous faire pleurer.
DON FRÉGOSE
Jusqu'au dernier instant, j'aurai tout fait mal à propos, même mon testament.
FAUSTINE
Eh bien ! si je n'aimais pas, mon ami, votre touchant adieu vous vaudrait et ma main et mon cœur ; car sachez-le, je puis encore être une noble et digne femme.
DON FRÉGOSE
Oh ! écoutez ce mouvement vers le bien, et n'allez pas, les yeux fermés, dans un abîme.
FAUSTINE
Vous voyez bien que je puis toujours être marquise de Frégose.
(Elle sort en riant.)
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