(Miché – Monsieur Beauflanquet)
MONSIEUR BEAUFLANQUET
Vous n'avez pas vu Madame Beauflanquet ?
MICHÉ
Pardon, Monsieur, elle était ici il n'y a qu'un instant. Elle est en ce moment dans les appartements particuliers de ces dames, qu'avec l'agrément de Son Excellence Monseigneur l'Ambassadeur de Turquie, je lui ai octroyé la permission de visiter.
MONSIEUR BEAUFLANQUET(apercevant les femmes)
Ah ! ces dames !
MICHÉ
Le harem de Son Excellence !
MONSIEUR BEAUFLANQUET
Ah !
MICHÉ
Je vais vous dire, les appartements de l'ambassade n'étant pas encore disposés, Son Excellence m'a chargé de la garde de son harem.
MONSIEUR BEAUFLANQUET
Mesdames, je suis vraiment confus, je ne m'attendais pas à cette heure avancée à rencontrer l'honneur de votre Compagnie. Excusez, je vous prie, l'irrévérence de mon vêtement.
(Il est en robe de chambre.)
MICHÉ
Pas du tout, Son Excellence n'est jamais plus couverte que cela, et souvent elle l'est moins.
MONSIEUR BEAUFLANQUET(minaudant)
Pour cela il faudrait avoir les privilèges de Son Excellence. Il est vrai que je ne demande pas mieux.
RAPHAËLE(riant)
Demande, mon chouchou.
MONSIEUR BEAUFLANQUET(stupéfait)
Hein ?
MICHÉ
Ne vous étonnez pas, Monsieur. Vous comprendrez que ces dames qui n'ont jamais en fait vu d'homme que Son Excellence, soient accoutumées à une certaine liberté de propos et d'allures qui est sans inconvénient en pareil cas.
MONSIEUR BEAUFLANQUET
C'est vrai (avec épouvante)
mais je me suis laissé dire qu'on tranchait impitoyablement la tête de tout individu qui entrait dans un harem. Croyez bien, Monsieur que c'est absolument par mégarde que je l'ai fait. (Il veut se retirer.)
MICHÉ
Oui, Monsieur, cela se fait en Turquie, mais en France on est moins féroce. D'ailleurs, comme ces dames sont exclusivement confiées à ma garde, c'est moi que ce soin concerne. C'est la première fois du reste que ce cas se présente et grâce à votre générosité, je serai moins sévère.
MONSIEUR BEAUFLANQUET
Mais, si vous en parliez. Qu'arriverait-il ?
MICHÉ
Vous seriez abandonné à la vengeance des autorités turques.
MONSIEUR BEAUFLANQUET
Et qu'est-ce qu'elles feraient les autorités turques ?
MICHÉ
Elles vous trancheraient la tête, Monsieur.
MONSIEUR BEAUFLANQUET(à part)
Ah ! diable.
(Il glisse deux louis à Miché qui s'incline profondément.)
MICHÉ
Si vous désirez, Monsieur, causer particulièrement avec ces dames, je vous laisserai un instant seul avec elles, je suis aveugle et muet.
MONSIEUR BEAUFLANQUET
Vous êtes trop bon, Monsieur. Je serai véritablement heureux de connaître les détails de la vie dans un harem (à part)
Comme c'est bien turc ce costume-là. Ce n'est pas en France qu'on trouverait ça.
MICHÉ
Si vous désirez quelques rafraîchissements, vous sonnerez, je me retire.
MONSIEUR BEAUFLANQUET
Qu'est-ce qu'elles ont l'habitude de boire ces dames ? Ce doit être des sirops à l'essence de fleurs.
MICHÉ
Précisément. (à Crête de Coq)
Sers trois bocks et un verre de schnick pour Raphaële.
CRÊTE DE COQ
On y va boum !
(Il sort avec Miché.)
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