CRÊTE DE COQ(seul)
Raphaële ! (il brosse le canapé.)
Allons bon, encore une tache que je n'avais pas vue (il prend une cuvette sur le canapé et frotte la tache.)
Ah ! putains ! Va, elles pourraient pourtant bien faire attention. En voilà une qui ne s'est pas servie de capote. Mais, c'est vrai en ai-je pour ce soir ? (il ouvre un tiroir et en sort une poignée de capotes.)
Trois heures (il compte doucement)
une, deux, trois (il en trouve une pleine de sang.)
Ah ! je ne pourrai jamais nettoyer celle-là, six… sept,… dix, huit… En voilà une crevée.
(Il l'examine et souffle dedans.)
Ah malheur !… si elle a servi à Blondinette, en voilà un de pincé.
(Il souffle dans une autre.)
Ah ! celle là pourra resservir. Je crois que ce sera la dernière fois par exemple. Allons, nettoie, lave, brosse, frotte, savonne. Qui l'eut dit il y a cinq ans lorsque j'étais au séminaire. Ah ! misérable créature, qu'as-tu fait de moi ! Pourquoi le Ciel a-t-il voulu que je rencontrasse cette maudite petite blanchisseuse qui repassait alors mes surplis, et, grâce à laquelle j'en suis réduit maintenant à repasser des capotes. Sale métier, va ! les femmes, jusqu'où nous font-elles tomber !… Je ne pourrai jamais détacher celle là. Il est vrai qu'elle est encore plus bas que moi. Ah ! Raphaële, elle vit là dedans, sans remords et sans regret du passé. Et je l'aime toujours pourtant… En voilà une que j'ai oubliée. J'ai des distractions aujourd'hui. Malheureux Crête de Coq ! Elles m'ont nommé Crête de Coq, les gueuses. S'appeler Crête de Coq, quand je devrais aujourd'hui m'appeler l'Abbé Lecoq ! Ah ! les femmes, les femmes !
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