ACTE TROISIÈME - Scène XIII
(BARTHOLO, MARCELINE, BRID'OISON ; FIGARO RENTRE EN SE FROTTANT LES MAINS.)
MARCELINE(montrant Figaro.)
Monsieur, contre ce malhonnête homme.
FIGARO(très gaiement, à Marceline.)
Je vous gêne peut-être. — Monseigneur revient dans l'instant, monsieur le conseiller.
BRID'OISON
J'ai vu ce ga-arçon-là quelque part.
FIGARO
Chez madame votre femme, à Séville, pour la servir, monsieur le conseiller.
BRID'OISON
Dan-ans quel temps ?
FIGARO
Un peu moins d'un an avant la naissance de monsieur votre fils le cadet, qui est un bien joli enfant, je m'en vante.
BRID'OISON
Oui, c'est le plus jo-oli de tous. On dit que tu-u fais ici des tiennes ?
FIGARO
Monsieur est bien bon. Ce n'est là qu'une misère.
BRID'OISON
Une promesse de mariage ! A-ah ! le pauvre benêt !
FIGARO
Monsieur…
BRID'OISON
A-t-il vu mon-on secrétaire, ce bon garçon ?
FIGARO
N'est-ce pas Double-Main, le greffier ?
BRID'OISON
Oui ; c'è-est qu'il mange à deux râteliers.
FIGARO
Manger ! je suis garant qu'il dévore. Oh ! que oui ! je l'ai vu pour l'extrait et pour le supplément d'extrait ; comme cela se pratique, au reste.
BRID'OISON
On-on doit remplir les formes.
FIGARO
Assurément, monsieur ; si le fond des procès appartient aux plaideurs, on sait bien que la forme est le patrimoine des tribunaux.
BRID'OISON
Ce garçon-là n'è-est pas si niais que je l'avais cru d'abord. Eh bien ! l'ami, puisque tu en sais tant, nou-ous aurons soin de ton affaire.
FIGARO
Monsieur, je m'en rapporte à votre équité, quoique vous soyez de notre justice.
BRID'OISON
Hein ?… Oui, je suis de la-a justice. Mais si tu dois, et que tu-u ne payes pas ?…
FIGARO
Alors monsieur voit bien que c'est comme si je ne devais pas.
BRID'OISON
San-ans doute. — Hé ! mais qu'est-ce donc qu'il dit ?