TENANCIER (, en robe de chambre, assis à son bureau, dans une bergère. Il achève d'écrire et cachette des papiers.)
Allons ! me voilà encore une fois en règle. Tous les ans, à pareille époque, les folies de monsieur mon fils m'obligent à retoucher mon testament, et ce n'est pas une occupation réjouissante à mon âge. (Ouvrant le tiroir de son bureau.)
Serrons cela, et n'y pensons plus. (Tout en rangeant des papiers.)
Quand l'heure viendra, je suis prêt… (Prenant dans le tiroir un paquet de lettres attachées par un ruban noir.)
Il faut pourtant me décider à brûler ces lettres; je ne veux pas qu'après moi elles tombent entre des mains indifférentes… Chers souvenirs de la jeunesse! qu'on a de peine à se détacher de vous ! (il tourne la bergère vers la cheminée, sans se lever, dénoue le ruban, ouvre une lettre et la lit des yeux.)
Ah! brûlons sans lire, si je veux avoir le courage de brûler…
(II jette la lettre au feu.)
LUCIEN (, frappant à la porte du fond.)
Tu es enfermé ?
TENANCIER ( à part.)
Mon fils !… (Haut.)
Un moment ! (il se lève, fait sonner un timbre, rassemble précipitamment les lettres et les remet dans le tiroir, qu'il ferme à clef. — A Germain qui entre.)
Ouvrez la porte à M. Lucien, priez-le de m'attendre, et venez m'habiller.
II sort par la porte de gauche. Germain ouvre la porte du fond.
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