"Claudine s’en va" de Colette est une œuvre qui explore les thématiques de l'émancipation, de la quête d'identité et du désir. L'histoire suit Claudine, une jeune femme vivant dans un milieu bourgeois et en proie à des réflexions sur sa situation personnelle et ses aspirations. Elle ressent un besoin irrépressible de s’éloigner des conventions qui l'étouffent et de rompre avec le cadre strict de la société dans laquelle elle évolue. Cette quête de liberté est teintée d'une certaine mélancolie, alors même qu'elle aspire à vivre pleinement ses émotions et ses désirs.
Au fil du récit, Claudine découvre des relations complexes avec les autres personnages qui l'entourent. Son rapport avec ses amies, ses amants et sa famille est marqué par des tensions et des réflexions sur l'amour et l’amitié. Les interactions qu'elle a avec eux révèlent sa sensibilité et son besoin d'authenticité. Sa soif d'expériences nouvelles la pousse à chercher des lieux et des situations qui lui permettraient de s'épanouir en dehors des contraintes sociales de son quotidien.
Claudine s’interroge également sur son propre corps et son image, cherchant à s'affirmer en tant que femme et à explorer son indépendance. La dynamique entre son désir de s'affirmer et les attentes de la société crée des conflits internes qui l'incitent à un voyage initiatique sur le chemin de sa propre vérité. Ce voyage, à la fois physique et métaphorique, la conduit à des réflexions profondes sur la joie, la douleur, et les paradoxes de l’existence.
Dans ce récit, Colette utilise un style riche et sensuel, faisant vibrer chaque moment de la vie de Claudine. Les descriptions de la nature et des événements sociaux ajoutent une couche de poésie et d'intensité qui renforce la portée émotionnelle de l'histoire. Au travers du regard de Claudine, Colette nous invite à réfléchir sur le rôle des femmes dans la société, sur la quête de soi et sur la complexité des relations humaines. Les débats intérieurs de Claudine résonnent comme une critique de la société de son temps, tout en restant universels et intemporels.
Il est parti ! Il est parti ! Je le répète, je l’écris, pour savoir que cela est vrai, pour savoir si cela me fera mal. Tant qu’il était là, je ne sentais pas qu’il partirait. Il s’agitait avec précision....
— Madame n’a pas bien dormi ?— Non, Léonie…— Madame a les yeux battus… Madame devrait prendre un verre de cognac.— Non, merci. J’aime mieux mon cacao.Léonie ne connaît qu’un remède à tous les maux : un verre de cognac....
Ce message téléphonique de Marthe m’embarrasse beaucoup. « Impossible d’aller te cueillir à domicile pour essayer chez Taylor. Viens me prendre à quatre heures chez Claudine ».Une image outrageante ne m’eût pas plus troublée que ce papier bleu. Chez Claudine...
« Mon cher Alain, je vous ai promis de montrer du courage. Je ne vous montrerai donc que mon courage, pardonnez-moi de cacher le reste, — que vous devinez bien.« Je fais tout mon possible pour que notre maison, que...
— Place Vendôme, Charles.Marthe s’est acoquinée à ces thés de cinq heures du Fritz, si mal servis, où les rôties sont tièdes, les gâteaux vulgaires, les valets déplaisants, trop nombreux quand on arrive, et qui disparaissent sur des pieds ouatés,...
— Je n’irai pas chez Mme Lalcade, Alain.— Vous irez, Annie.— Je serai si seule, si triste de votre départ…— Si triste… ma modestie ne veut pas discuter. Mais non pas seule. Marthe et Léon vous accompagneront.— Ce sera comme...
« Ma très chère Annie,« Votre lettre m’arrive bien juste avant l’embarquement, et vous n’accuserez, de la brièveté de celle-ci, que la hâte du départ. J’ai plaisir à vous savoir si brave, si attachée à tout ce qui fait la...
Arriège.Une odeur d’orangers en fleurs et de bain de barège monte par ma fenêtre ouverte. « L’odeur locale », m’explique obligeamment le garçon qui monte les malles. Je m’en doutais. Marthe m’assure qu’on s’y habitue en quarante-huit heures. À celle...
« Mon cher Alain,« Je m’accoutume à cette vie d’hôtel. C’est un effort qui, je l’espère, me sera compté par vous, de même que je vous fais honneur de chaque victoire remportée sur mon apathie.« Les journées me sont plus...
Je viens d’accompagner Marthe à sa douche. J’en tremble encore.Dans une affreuse cabine de sapin brut, ruisselante de toutes ses parois, pénétrée de soufre et de vapeur d’eau, j’ai assisté, derrière un paravent de bois, au supplice sans nom qu’est...
Les repas, ici, me sont un supplice. Nous avons le choix entre deux restaurants, qui tous les deux dépendent du casino ; car les hôtels ne servent point de repas, et cette ville d’eaux, qui n’a de ville que le...
Entre midi et cinq heures, une chaleur inhumaine terrasse tous les baigneurs. La plupart s’enferment dans le grand hall du casino, qui ressemble à la salle des pas-perdus de quelque gare modern-style. Renversés dans des rockings, ils flirtent, les malheureux...
Dans la chambre de Marthe, qui est la plus grande, nous attendons, derrière les volets tirés, Claudine et Calliope qui doivent venir prendre le thé. Claudine arrivée d’hier soir avec son mari, et qui viendra seule, par exception, Marthe excluant...
Maugis « colle » de plus en plus. Il encense Marthe de ses hommages, qui montent vers elle dans une fumée de whisky. Ces rendez-vous à la musique de cinq heures m’excèdent. Nous y retrouvons Calliope, autour de qui les...
Mon pauvre Toby-noir, que faire de toi ? Voilà que nous allons partir pour Bayreuth ! Marthe l’a décidé, d’un entrain qui m’épargne toute discussion. Va, je t’emmènerai, c’est encore le plus simple et le plus honnête. Je t’ai promis...
Encore dans le parc !— « En tant que salines et sulfureuses, les eaux d’Arriège sont indiquées dans les maladies chroniques de la peau… »Claudine lit tout haut le petit panégyrique, broché sous couverture séduisante, qu’offre aux baigneurs l’établissement thermal....
Bayreuth.La pluie, la pluie… Le ciel fond en pluie, et le ciel, ici, c’est du charbon. Si je m’appuie au rebord de la fenêtre, mes mains et mes coudes sont marqués de noir. La même poudre noire, impalpable, neige invisiblement...
Comme nous sommes mornes, tous les trois, dans cette Restauration, pour des gens en voyage d’agrément ! Je sais bien que la nouveauté du lieu, le maigre éclairage de gaz haletant, le vent froid sous la tente mal jointe, ne...
Le hasard des places, achetées presque au dernier moment, m’a séparée de Marthe et de Léon. Je m’en félicite sans le dire. Debout dans la sourde lumière des lampes rondes en collier rompu autour de la salle, j’analyse avec précaution...
— Comment, tu es encore couchée ?Toute prête, j’entrais chez Marthe, pour lui demander de visiter un peu Bayreuth le matin ; je la trouve encore au lit, potelée et blanche dans ses cheveux roux. À mon entrée, elle tourne...
Le premier acte de Parsifal, qui vient de finir, nous rend au grand jour désenchantant. Pendant les trois journées qui ont suivi Rheingold, ces longs entr’actes, qui font la joie de Marthe et Léon, ont toujours coupé, de la manière...
— Annie ?… Annie, je te parle !— Oui, oui, j’entends ! dis-je en sursaut.— De quoi est-ce que je viens de te parler ?Sous l’œil inquisiteur de ma belle-sœur, je me trouble et je détourne la tête.— Je ne...
Onze heures du matin. L’arrivée. Le Paris sec et triste d’une fin d’été. L’estomac creux, le cœur malade, il me semble revenir de l’autre côté du monde, avec l’envie de me coucher là et de dormir. Laissant Léonie lutter contre...
Une enveloppe bleue s’accote à ma tasse sur le plateau du petit déjeuner. Au timbre bavarois, moins qu’à l’écriture grasse et ronde, j’avais deviné la réponse de Claudine. Elle me répond vite ; elle a pitié… Son écriture lui ressemble,...
Claudine m’a trompée. Je suis injuste : elle s’est trompée. La « cure de campagne » n’est pas une panacée, et puis on guérit malaisément le malade qui n’a pas la foi.Aux premières pages de ce journal (Toby, que je...
Deux lettres m’arrivent ! Il y a là de quoi m’inquiéter deux fois. Dieu merci, l’une, énorme, est de Claudine, et l’autre d’Alain. Et puis, je me sens, ce matin, plus forte et plus alerte, calmée par l’heure fraîche —...
Une mauvaise fatigue assombrit cette heure claire. Qu’avait-on besoin de me rapprocher de ces gens-là, de ces jours-là ? Le « volume » de Maugis, prétentieux et grossier comme tout ce qu’il écrit, je n’ai pas eu la patience de...
Tous ces cartons, tous ces paquets ! Une odeur composite flotte, de cuir neuf, de papier noir goudronné, de laine rude et non portée, de bitume aussi, à cause du grand manteau imperméable. J’ai bien occupé mon temps, depuis mon...
Je viens de lire la dépêche d’Alain. Dans trente-six heures, il sera ici, et moi… Je prends ce soir le rapide de Paris-Carlsbad. qui nous conduisit jadis vers Bayreuth. De là… je ne sais encore. Alain ne parle pas allemand,...
L'œuvre "Sido" de Colette est un récit autobiographique qui explore la vie de l'auteure à travers le prisme de sa mère, Sido. Colette y évoque son enfance dans une maison...
"Claudine en ménage" est un roman de Colette qui s'inscrit dans la série des histoires mettant en scène le personnage de Claudine, une jeune femme pleine de vie et d'enthousiasme....
"Claudine à Paris" est un roman de Colette qui suit les aventures de Claudine, une jeune fille pleine de vie et d'énergie, alors qu'elle se retrouve à Paris. Le récit...
"Chéri" de Colette raconte l'histoire d'une relation tumultueuse entre une femme âgée, Léa de Lonval, et un jeune homme, Chéri, de près de vingt ans son cadet. L’intrigue se déroule...
"Claudine à l’École" est un roman de Colette qui évoque l'expérience d'une jeune fille, Claudine, dans un internat pour filles. Dans cette œuvre, Colette dépeint la vie quotidienne des élèves,...