ACTE II - SCÈNE IV



Devant le château de Glocester. KENT est toujours dans les ceps. Entrent LEAR, LE FOU, un GENTILHOMME.

LEAR
Il est étrange qu'ils soient ainsi partis de chez eux sans me renvoyer mon messager.

LE GENTILHOMME
J'ai su que la nuit précédente ils n'avaient aucune intention de s'éloigner.

KENT
Salut à toi, noble maître !

LEAR
Quoi ! Te fais-tu un passe-temps de cette ignominie ?

KENT
Non, monseigneur.

LE FOU
Ha ! ha ! vois donc il porte là de cruelles jarretières ! Les chevaux s'attachent par la tête, les chiens et les ours par le cou, les singes par les reins, et les hommes par les jambes : quand un homme est trop gaillard de ses jambes, alors il porte des chausses de bois.

LEAR
Et qui donc a méconnu ton rang jusqu'à te mettre là ?

KENT
C'est lui et elle, votre fils et votre fille.

LEAR
Non.

KENT
Si fait.

LEAR
Non, te dis-je.

KENT
Je vous dis que oui.

LEAR
Non, non, ils ne feraient pas cela.

KENT
Oui, ils l'ont fait.

LEAR
Par Jupiter, je jure que non.

KENT
Par Junon, je jure que oui.

LEAR
Ils n'auraient pas osé le faire ; ils n'auraient pas pu, ils n'auraient pas voulu le faire. C'est pis qu'un assassinat de faire au respect un si violent outrage. Réponds-moi avec toute la promptitude raisonnable : comment as-tu pu mériter, comment as-tu pu subir un pareil traitement, venant de notre part ?

KENT
Seigneur, je venais d'arriver chez eux et de leur remettre la lettre de Votre Altesse ; avant même que j'eusse redressé l'attitude de mon hommage agenouillé, est survenu un courrier fumant et ruisselant de sueur : à demi essoufflé, il a balbutié les compliments de Goneril sa maîtresse, et a présenté une lettre que, sans souci de mon message, ils ont lue immédiatement. Sur son contenu, ils ont réuni leurs gens, sont vite montés à cheval, m'ont commandé de les suivre et d'attendre le loisir de leur réponse, en me jetant un regard glacial. Ici, j'ai rencontré le messager dont l'ambassade avait empoisonné la mienne : c'est ce même drôle qui, dernièrement, s'est montré si insolent envers Votre Altesse. Écoutant mon sentiment plus que ma réflexion, j'ai dégainé : le lâche a par ses hauts cris mis en émoi toute la maison. Votre fils et votre fille ont trouvé cette infraction digne de l'humiliation qu'elle subit ici.

LE FOU
L'hiver n'est pas encore fini, si les oies sauvages volent dans cette direction… Les pères qui portent guenilles Font aveugles leurs enfants ; Mais les pères qui portent sacs Verront tendres leurs enfants. Fortune, cette fieffée putain, Jamais n'ouvre sa porte au pauvre.
Bah ! après tout, tu auras de tes filles plus de douleurs que tu ne pourrais compter de dollars en un an !

LEAR
Oh ! comme cette humeur morbide monte à mon coeur !
Historica passio ! Arrière, envahissante mélancolie, c'est plus bas qu'est ton élément !… Où est-elle, cette fille ?

KENT
Avec le comte, ici dans le château.

LEAR
Ne me suivez pas. Restez ici.
(Il entre dans le château.)

LE GENTILHOMME (à Kent)
N'avez-vous pas commis d'autre offense que celle que vous venez de dire ?

KENT
Aucune. Mais comment le roi vient-il avec un si mince cortége ?

LE FOU
Si tu avais été mis aux ceps pour cette question-là, tu l'aurais bien mérité.

KENT
Pourquoi, fou ?

LE FOU
Nous t'enverrons à l'école chez la fourmi, pour t'apprendre qu'il y a chômage en hiver. Tous ceux qui suivent leur nez sont dirigés par leurs yeux, excepté les aveugles ; et en- tre vingt aveugles il n'est pas un nez qui ne flaire l'homme qui pue… Lâche la grande roue, si elle roule en bas de la côte : tu te romprais le cou en la suivant ; mais si elle remonte la côte, faistoi remorquer par elle. Quand un sage te donnera un meilleur conseil, rends-moi le mien. Je veux qu'il n'y ait que des coquins à le suivre, puisque c'est un fou qui le donne. Celui qui sert par intérêt, messire, Et n'est attaché que pour la forme, Pliera bagage dès qu'il pleuvra, Et te laissera dans l'orage. Mais, moi, je demeurerai : le fou veut rester Et laisser le sage s'enfuir. Coquin devient le fou qui s'esquive ; Et fou, pardi ! n'est pas le coquin.

KENT
Où avez-vous appris ça, fou ?

LE FOU
Pas dans les ceps, fou !
(Rentre LEAR, accompagné de GLOCESTER.)

LEAR
Refuser de me parler ! Ils sont malades ! Ils sont fatigués ! Ils ont fait une longue route cette nuit ! Purs prétextes, faux-fuyants de la révolte et de la désertion ! Rapportez-moi une meilleure réponse.

GLOCESTER
Mon cher seigneur vous connaissez la nature bouillante du duc, combien il est inébranlable et déterminé dans sa résolution.

LEAR
—Vengeance ! peste ! mort ! confusion ! Il s'agit bien de bouillante nature ! Eh ! Glocester, Glocester, je veux parler au duc de Cornouailles et à sa femme.

GLOCESTER
—Mais, mon bon seigneur, je viens de les en informer.

LEAR
Les en informer… Çà, me comprends-tu, l'homme ?

GLOCESTER
Oui, mon bon seigneur.

LEAR
—Le roi veut parler à Cornouailles ; le père chéri veut parler à sa fille et réclame ses services : sont-ils informés de cela ?… Souffle et sang !… Bouillant ! le duc bouillant !… Dis à ce duc ardent que… mais non, pas encore !… Il se peut qu'il ne soit pas bien : la maladie a toujours négligé les devoirs auxquels s'astreint la santé. Nous ne sommes plus nous-mêmes, quand la nature accablée force l'esprit à souffrir avec le corps. Je prendrai patience. J'en veux à mon impétueuse opiniâtreté de prendre la boutade morbide d'un malade pour la décision d'une saine volonté… Mort de ma vie ! (Regardant Kent.)
Pourquoi est-il assis là ? Cet acte me prouve que la réclusion du duc et de ma fille n'est qu'un artifice. (Haussant la voix.)
Qu'on me rende mon serviteur. (À Glocester.)
Allez dire au duc et à sa femme que je veux leur parler. Vite, sur le champ ! dites-leur de venir m'entendre, ou j'irai à leur porte battre le tambour, jusqu'à ce que mes cris tuent leur sommeil !

GLOCESTER
Je voudrais tout arranger entre vous.
(Il sort.)

LEAR
Oh ! mon coeur !… mon coeur se soulève !… Allons, là-bas !

LE FOU
Crie-lui, m'n oncle, ce que la ménagère criait aux anguilles, au moment où elle les mettait toutes vives dans la pâte. Elle leur frappait la tête avec une baguette en criant : "À bas, coquines, à bas !" C'est le frère de celle-là qui, par pure bonté pour son cheval, lui beurrait son foin. (Entrent CORNOUAILLES, RÉGANE, GLOCESTER et leur suite.)

LEAR
Bonjour à tous deux.

CORNOUAILLES
Salut à Votre Grâce.
(On met Kent en liberté.)

RÉGANE
Je suis heureuse de voir Votre Altesse.

LEAR
Je le crois, Régane, je sais que de raisons j'ai pour le croire. Si tu n'en étais pas heureuse, je divorcerais avec la tombe de ta mère, sépulcre d'une adultère. (À Kent.)
Ah ! vous voilà libre !
Nous parlerons de cela dans un autre moment… Bien-aimée Régane, ta soeur est une méchante… Ô Régane, elle a attaché ici, comme un vautour, sa dévorante ingratitude. (Il met la main sur son coeur.)
Je puis à peine te parler ; tu ne saurais croire avec quelle perversité… Ô Régane !

RÉGANE
Je vous en prie, sire, prenez patience. Vous êtes, je l'espère,
plus apte à méjuger son mérite
qu'elle ne l'est à manquer au devoir.

LEAR
Eh ! qu'est-ce à dire ?

RÉGANE
Je ne puis croire que ma soeur ait en rien failli à ses obligations. Si par hasard, sire, elle a réprimé les excès de vos gens, c'est pour des motifs et dans un but si légitimes qu'elle est pure de tout blâme.

LEAR
Ma malédiction sur elle !

RÉGANE
Oh ! sire, vous êtes vieux. La nature en vous touche à la limite extrême de sa carrière : vous devriez vous laisser gouverner et mener par quelque discrète tutelle, mieux ins- truite de votre état que vous-même. Aussi, je vous en prie, retournez auprès de ma soeur, et dites-lui que vous avez eu tort, sire.

LEAR
Moi, lui demander pardon ! Voyez donc comme ce langage ferait honneur à une famille "Chère fille, je confesse que je suis vieux ; la vieillesse est parasite ; je demande à genoux que vous daigniez m'accorder le vêtement, le lit et la nourriture."

RÉGANE
Bon sire, assez ! ce sont des plaisanteries peu gracieuses. Retournez près de ma soeur.

LEAR
Jamais, Régane. Elle a restreint ma suite de moitié, m'a jeté de sombres regards et m'a frappé au fond du coeur de sa langue de serpent. Que toutes les vengeances accumulées du ciel tombent sur sa tête ingrate ! Frappez ses jeunes os de paralysie, souffles néfastes.

CORNOUAILLES
Fi ! fi ! fi !

LEAR
—Vous, éclairs agiles, dardez vos aveuglantes flammes dans ses yeux dédaigneux ! Empoisonnez sa beauté, vapeurs aspirées des marais par le puissant soleil, et flétrissez sa vanité.

RÉGANE
Ô dieux propices ! vous ferez les mêmes voeux pour moi, dans un accès de colère.

LEAR
—Non, Régane ; jamais tu n'auras ma malédiction. Ta nature palpitante de tendresse ne t'abandonnera pas à la dureté. Son regard est féroce ; mais le tien ranime et ne brûle pas. Ce n'est pas toi qui voudrais lésiner sur mes plaisirs, mutiler ma suite, me lancer de brusques paroles, réduire mon train, et, pour conclusion, opposer les verrous à mon entrée. Tu connais trop bien les devoirs de la nature, les obligations de l'enfance, les règles de la courtoisie, les exigences de la gratitude ; tu n'as pas oublié cette moitié de royaume dont je t'ai dotée.

RÉGANE
Bon sire, venez au fait.
(Bruit de trompettes.)

LEAR
Qui donc a mis mon homme aux ceps ?

CORNOUAILLES
Quelle est cette fanfare ?
(Entre OSWALD.)

RÉGANE
Je la reconnais, c'est celle de ma soeur : sa lettre annonçait en effet qu'elle serait bientôt ici. (À Oswald.)
Votre maîtresse est-elle arrivée ?

LEAR
Voilà un maraud dont la fierté d'emprunt s'étaie sur la capricieuse faveur de celle qu'il sert, …
Hors de ma vue, varlet !

CORNOUAILLES
Que veut dire Votre Grâce ?

LEAR
Qui a mis aux ceps mon serviteur ? Régane, j'aime à croire que tu n'en savais rien… Qui vient ici ?
(Entre GONERIL.)

LEAR (continuant)
Ô cieux, si vous aimez les vieillards, si votre doux pouvoir encourage l'obéissance, si vous-mêmes êtes vieux, faites de cette cause la vôtre, lancez vos foudres et prenez mon parti. (À Goneril.)
Peux-tu regarder cette barbe sans rougir ?… Ô Régane ! tu consens à la prendre par la main !

GONERIL
Et pourquoi pas, monsieur ? En quoi suis-je coupable ? N'est pas coupable tout ce que réprouve l'irréflexion et condamne la caducité.

LEAR
Ô mes flancs, vous êtes trop tenaces !
Quoi ! vous résistez encore !… Comment se fait-il qu'un de mes familiers ait été mis aux ceps ?

CORNOUAILLES
C'est moi qui l'y ai mis, monsieur, mais ses méfaits ne méritaient certes pas tant d'honneur.

LEAR
Vous ! quoi ! c'est vous !

RÉGANE
Je vous en prie, père, résignez-vous à votre faiblesse. Si, jusqu'à l'expiration de ce mois, vous voulez retourner et séjourner chez ma soeur, après avoir congédié la moitié de votre suite, venez me trouver alors. Je suis pour le moment hors de chez moi, et je n'ai pas fait les préparatifs indispensables pour vous recevoir.

LEAR
Retourner chez elle, cinquante de mes gens congédiés ! Non, je préférerais abjurer tout abri, lutter contre l'inimitié de l'air, être le camarade du loup et de la chouette, poignantes rigueurs de la nécessité… Retourner près d'elle ! Ah ! bouillant roi de France, qui as pris sans dot notre plus jeune fille, j'aimerais autant m'agenouiller devant ton trône et mendier de toi la pension d'un écuyer pour soutenir ma servile existence !… Retourner près d'elle ! Conseille-moi plutôt de me faire l'esclave et la bête de somme de ce détestable valet !
(Il montre Oswald.)

GONERIL
À votre guise, monsieur.

LEAR
Je t'en prie, ma fille, ne me rends pas fou ; je ne veux plus te troubler, mon enfant ; adieu ! Nous ne nous ren- contrerons plus, nous ne nous reverrons plus. Et pourtant tu es ma chair, mon sang, ma fille, ou plutôt tu es dans ma chair une plaie, que je suis forcé d'appeler mienne ! tu es un clou, un ulcère empesté, un anthrax tuméfié dans mon sang corrompu ! Mais je ne veux pas te gronder ! Que la confusion vienne quand elle voudra ! je ne l'appellerai pas. Je ne veux pas sommer le porte-foudre de te frapper, ni te dénoncer au souverain juge Jupiter. Réforme-toi quand tu pourras, deviens meilleure à ton loisir. Je puis prendre patience ; je puis rester chez Régane, moi et mes cent chevaliers.

RÉGANE
Pas tout à fait, monsieur. Je ne vous attendais pas encore, et ne suis pas préparée pour vous recevoir convenablement. Écoutez ma soeur, monsieur ; car ceux qui font contrôler votre passion par la raison doivent se borner à croire que vous êtes vieux et conséquemment… Mais Goneril sait ce qu'elle fait.

LEAR
Est-ce donc là bien parler ?

RÉGANE
J'ose l'affirmer, monsieur. Quoi ! cinquante écuyers, n'est-ce pas assez ? Qu'avez-vous besoin de plus, ou même d'autant ? La dépense, le danger, tout parle contre un si nombreux cortége. Comment, dans une seule maison, sous deux autorités, tant de gens peuvent-ils vivre d'accord ? C'est difficile, presque impossible.

GONERIL
Et ne pourriez-vous pas, milord, être servi par ses domestiques en titre ou par les miens ?

RÉGANE
Pourquoi pas, milord ? Si alors il leur arrivait de vous négliger,
nous pourrions y mettre ordre… Si vous voulez venir chez moi, (car à présent j'aperçois le danger)
, je vous prie de n'en amener que vingt-cinq ; à un plus grand nombre je refuse de donner place ou hospitalité.

LEAR
Moi, je vous ai tout donné.

RÉGANE
Et il était grand temps.

LEAR
J'ai fait de vous mes gardiennes, mes déléguées, mais en réservant pour ma suite un nombre fixe de serviteurs. Quoi ! il faut qu'en venant chez vous je n'en aie que vingt-cinq ! Régane, avez-vous dit cela ?

RÉGANE
Et je le répète, milord : pas un de plus chez moi !

LEAR (regardant Goneril, puis Régane)
Ces méchantes créatures ont encore l'air bon à côté de plus méchantes. N'être pas ce qu'il y a de pire, c'est encore être au niveau d'un éloge. À Goneril.
J'irai avec toi. Les cinquante que tu accordes sont le double de ses vingt-cinq, et ton amour vaut deux fois le sien.

GONERIL
Écoutez-moi, milord. Qu'avez-vous besoin de vingt-cinq personnes, de dix, de cinq, pour vous suivre dans une maison où un domestique deux fois aussi nombreux a ordre de vous servir ?

RÉGANE
Qu'avez-vous besoin d'un seul ?

LEAR
Oh ! ne raisonnez pas le besoin. Nos plus vils mendiants trouvent le superflu dans la plus pauvre chose. N'accordez à la nature que ce dont la nature a besoin, et l'homme vit au même prix que la brute. Tu es une grande dame ; eh bien, si l'unique luxe était de se tenir chaudement, qu'aurait besoin la nature de cette luxueuse parure, qui te tient chaud à peine ? Mais, quant au vrai besoin… ciel, accorde-moi la patience ; c'est de patience que j'ai besoin ! Vous voyez ici, ô dieux, un pauvre vieillard accablé, double misère ! par la douleur et par les années ! Si c'est vous qui soulevez les coeurs de ces filles contre leur père, ne m'affolez pas au point que je l'endure placidement ; animez-moi d'une noble colère. Oh ! ne laissez pas les pleurs, ces armes de femme, souiller mes joues mâles !… Non !… Stryges dénaturées, je veux tirer de vous deux une telle vengeance que le monde entier… Je veux faire des choses… Ce qu'elles seront, je ne le sais pas encore ; mais elles feront l'épouvante de la terre. Vous croyez que je vais pleurer. Non, je ne pleurerai pas ; j'ai certes sujet de pleurer ; mais ce coeur se brisera en cent mille éclats avant que je pleure… Ô bouffon, je deviendrai fou !
(Sortent Lear, Glocester, Kent et le Fou.)

CORNOUAILLES
Retirons-nous, il va faire de l'orage.
(Bruit lointain d'un orage.)

RÉGANE
Ce manoir est petit ; le vieillard et ses gens ne sauraient s'y loger à l'aise.

GONERIL
C'est sa faute : il s'est lui-même privé d'asile ; il faut qu'il souffre de sa folie.

RÉGANE
Pour lui personnellement, je le recevrais volontiers, mais pas un seul de ses gens.

GONERIL
C'est aussi ma résolution. Où est milord de Glocester ?
(GLOCESTER revient.)

CORNOUAILLES
Il a accompagné le vieillard… Mais le voici de retour.

GLOCESTER
Le roi est dans une rage violente.

CORNOUAILLES
Où va-t-il ?

GLOCESTER
Il commande les chevaux, mais je ne sais où il va.

CORNOUAILLES
Le mieux est de le laisser faire… Qu'il se dirige.

GONERIL (à Glocester)
Milord, ne le pressez nullement de rester.

GLOCESTER
Hélas ! la nuit vient, et les vents glacés se déchaînent furieusement. À plusieurs milles à la ronde, il y a à peine un fourré.

RÉGANE
Ah ! messire, aux hommes obstinés les injures qu'eux-mêmes s'attirent doivent servir de leçon… Fermez vos portes ; il a pour escorte des forcenés, et les excès auxquels il peut être entraîné par eux, lui dont l'oreille est si facilement abusée, doivent mettre en garde la prudence.

CORNOUAILLES
Fermez vos portes, milord ; il fait une horrible nuit. Ma Régane vous donne un bon conseil. Dérobons-nous à l'orage.
(Ils sortent.)

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