Le Système Ribadier est une comédie en trois actes de Georges Feydeau, qui explore les thèmes de l'infidélité, du mensonge et des quiproquos au sein des relations conjugales. L'histoire se déroule à Paris à la fin du XIXe siècle et met en scène le personnage de M. Ribadier, un mari un peu lâche et fébrile, qui tente de jongler entre sa vie matrimoniale et ses infidélités. Sa femme, Lucie, est une femme plus déterminée qui découvre rapidement les manigances de son époux.
La pièce s'articule autour d'un stratagème mis en place par Ribadier pour dissimuler ses escapades. Il utilise un faux prétexte, prétendant qu'il doit s'occuper d'une affaire sociale, mais en réalité, il s'absente pour retrouver sa maîtresse. La tension humoristique s'intensifie à mesure que son mensonge devient de plus en plus compliqué à entretenir. Les interactions entre les personnages sont marquées par un rythme rapide et des répliques incisives, caractéristiques du style de Feydeau.
Les personnages secondaires, tels que la maîtresse de Ribadier, les amis et des membres de la famille, apportent leur propre dose de conflit et de comédie, en augmentant les malentendus et les situations comiques. L'absurde et le ridicule affleurent tout au long de la pièce, notamment lorsque les plans de Ribadier commencent à se retourner contre lui, le plaçant dans des situations de plus en plus délicates et cocasses.
Au fur et à mesure que l'intrigue se développe, les thèmes de la tromperie et de la vérité s'entremêlent, offrant une critique sociale sur le mariage et les conventions de l'époque. La comédie de mœurs met en lumière les contradictions et les failles des personnages, révélant leurs désirs cachés et leurs hypocrisies. Les quiproquos s'accumulent, illustrant la maestria d'un Feydeau qui maîtrise l'art de l'intrigue burlesque.
Les retournements de situation, couplés à l'ironie et à un humour souvent grinçant, sont des éléments essentiels de la pièce, où chaque personnage semble piégé dans son propre système de mensonges. Cette dynamique crée un enchevêtrement de relations et de rivalités, où la vérité devient une marchandise précieuse difficile à saisir. Dans un cadre bourgeois, la pièce offre une réflexion sur la nature humaine, sur la difficulté de la communication et sur l'absurdité des conventions sociales.
(Un salon au rez-de-chaussée. Porte au fond, donnant sur le vestibule.)(Porte à gauche et à droite, premier plan. Une grande fenêtre au fond, à droite.)(Une cheminée en pan coupé, à gauche, surmontée d'un grand portrait en pied de feu Robineau.)(Au...
Angèle (entrant vivement de gauche, troisième plan, une tasse de café à la main.)Ah ! Tiens, laisse-moi, tu m'ennuies !Ribadier (même jeu, également une tasse de café à la main.)Oui, eh bien ! moi, je désire que cela ne se...
Ribadier (seul)Non !… Et dire que je l'ai épousée parce que je voulais une femme confiante ! C'est la faute à cet imbécile de Robineau(montrant le tableau) qui me disait toujours "Ah ! ma femme, quelle femme confiante ! "…...
RibadierAh ! Te revoilà ?(Il s'assied à droite de la table.)Angèle (après un instant d'hésitation allant à Ribadier.)Eugène, j'ai eu tort, je te demande pardon !RibadierOh ! oui… À quoi ça sert de te pardonner, tu recommences cinq minutes après…...
Ribadier (voyant Sophie qui entre de droite, premier plan.)Qu'est-ce que c'est, Sophie ?SophieRien, monsieur.Ribadier (se levant et remontant à droite.)Ah ! Bon !…AngèleQu'est-ce que vous voulez, Sophie ?SophieC'est une dépêche pour Monsieur, Madame !AngèleEh bien ! Donnez-la à Monsieur.SophieComme Madame...
RibadierEh bien, Sophie, qu'est-ce qu'il y a ?SophieC'est… c'est une dépêche pour monsieur.Ribadier (inquiet, prenant la dépêche.)Pour moi ?… Une dépêche pour moi !… (Lisant.) "Fonds égyptiens en baisse"… Ah ! ce n'est rien ! Ouf ! J'ai eu peur ...
SophieEntrez, monsieur.ThommereuxDieu ! Quelle émotion !… C'est véritablement quand on est éloigné des gens qu'on s'aperçoit de leur absence !… (À Sophie.) Allez prévenir votre maîtresse.SophieEt qui annoncerai-je à madame ?ThommereuxAristide Thommereux. (Passant à droite.) Ou plutôt non ! Annoncez...
Thommereux (au tableau.)Mon pauvre ami… Je vais donc pouvoir épouser ta femme maintenant ! Je vais pouvoir prendre ta place sans te faire une saleté… J'aurais pu l'occuper de ton vivant, peut-être… mais j'ai préféré m'expatrier plutôt que de m'exposer...
RibadierAh çà ! Qui est donc au salon ?Thommereux (passant au milieu.)Ribadier !RibadierThommereux ! Toi, à Paris !ThommereuxC'est Ribadier !RibadierEh ! Bien, qu'est-ce que tu as ?ThommereuxRien, rien… Et tu vas bien, depuis l'autre fois ?RibadierL'autre fois !… Ah !...
ThommereuxJe n'ose vraiment pas accepter l'offre de Ribadier.Angèle (assise sur le canapé à droite.)Vous avez raison ! Et je vous prie même de ne pas l'accepter !ThommereuxPourquoi ?AngèleParce qu'après tout ce que vous m'avez dit tout à l'heure… après vos...
Thommereux (seul.)Adieu !… Elle ne me dit même pas au revoir !… Ah ! Elle a raison, il faut que je regagne au plus vite Batavia ! Que je retourne à mes scorpions ! Je n'ai rien à espérer ici ...
Sophie (entrant par le fond.)Le pavillon est prêt !Ribadier (à Thommereux.)Ah ! Bien, c'est prêt. Si tu veux voir tes appartements ?ThommereuxAh ! Volontiers ! J'en profiterai pour me verser un peu d'eau sur les mains.RibadierSophie va te conduire !SophieOui,...
Ribadier (seul.)Voyons ça ! (Ouvrant la dépêche.) Thérèse Savinet ! C'est d'elle ! Hein ! Tout de même si cette dépêche avait été remise à ma femme ! On côtoie tout le temps des précipices dans la vie ! (Lisant.)...
Thommereux (entrant du fond.)Ah ! Mon cher, je serai très bien là-bas…RibadierAh ! Tant mieux ! (Allant prendre son chapeau sur le meuble de droite.) Je sors ! Tu descends avec moi ?ThommereuxMoi je… (Apercevant Angèle endormie.) Ah ! Mon...
(Au lever du rideau, Angèle, toujours endormie, est dans la position où nous l'avons laissée à la fin du premier acte.)(La lampe est toujours baissée. Tout à coup, sur la fenêtre éclairée par le clair de lune, on voit se...
(Angèle endormie)ThommereuxTiens ! la fenêtre est grande ouverte ! je ne l'avais qu'entrebâillée ! il y aura eu un coup de vent ! Bah ! que ce soit le vent ou pas le vent, l'heure est propice et les instants...
AngèleDormez ! Dormez ! Mais il est fou ! Qu'est-ce qu'il a ? Oh ! il se passe ici quelque chose d'anormal !(Bruit de voix extérieures.) C'est mon mari ! et il n'est pas seul !… Ah ! ma foi,...
Angèle (arpentant rageusement la scène.)Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! La canaille ! Oh ! La canaille ! Ah ! je ne sais pas comment j'ai fait pour me contenir jusqu'à présent ! Comment je ne l'ai pas...
Ribadier (seul.)Ouf ! Quelle affaire ! Réveillée… Elle était réveillée ! Mais comment ?… Elle n'a pu se réveiller toute seule… Ça ne lui est jamais arrivé… Quelqu'un se sera donc permis… Oh ! le gredin… le misérable !…Thommereux (passant...
Savinet (entrant du fond.)Ah ! Monsieur !… Monsieur !…Ribadier (bondissant et poussant le verrou de la chambre d'Angèle.)Hein ! Lui ! Vous ! Qu'est-ce que vous venez faire ?SavinetIl faut que je vous parle ! Mais d'abord, faites sortir monsieur...
RibadierEt maintenant, ouvrons !(Il tire le verrou.)Angèle (furieuse, un chapeau sur la tête et son en-tout-cas à la main.)Ah ! çà ! qu'est-ce que c'est que cette plaisanterie ?… Vous n'entendiez donc pas ?RibadierJe n'ai rien entendu !… Tu sors...
Thommereux (passant la tête.)Dis donc ! Tu m'oublies là-dedans !Ribadier (à part.)Oh ! Quelle idée ! (Haut.) Arrive ici, toi.Thommereux (s'avançant.)Moi ?… (Apercevant Angèle.) Ah ! ta femme qui redort !Ribadier (prenant un jeu de cartes sur le meuble de...
Tous; (Ribadier+Thommereux+Angèle) (bondissant.)Savinet !AngèleAh ! Ah ! Ah ! Je ne l'ai donc pas rêve, ce Dandin-là !SavinetQu'est-ce qu'ils ont ?Ribadier (affolé.)Qu'est-ce que vous voulez, malheureux ! Qu'est-ce que vous voulez ? !SavinetJ'ai eu beau souffler chaud, j'ai eu beau...
Thommereux (assis à droite de la table.)Alors, mon pauvre vieux, tu te bats !…Ribadier (assis dans un fauteuil.)Oui !… Et quel duel ! Un duel où je dois faire tous les honneurs ! Entrez donc, vous êtes chez vous… Comme...
Ribadier (seul.)Comment, il siffle ! Eh ! bien, en voilà un témoin qui a une façon de comprendre sa mission ! Oh ! ce duel ! Ce qu'il m'embête !(Il gagne la droite. Sophie entre par le fond.) Ah !...
SophieIl va se battre ! Moi, ça me fait toujours rire quand j'entends dire : "Il va se battre". Je trouve ça si bête !Angèle (entrant de gauche, premier plan.)Ah ! Sophie ! Monsieur n'est pas encore sorti de sa...
Angèle (seule.)S'est-il assez moqué de moi !… C'est indigne ! Abuser des courts instants où sa femme dort, pour… C'est indigne !… Et voilà où nous en sommes, obligées de ne pas dormir pour assurer notre repos. Oh ! C'est...
Sophie (du fond.)Monsieur Savinet.AngèleHein !SophieSi Monsieur veut entrer, voici toujours, Madame…Savinet (entrant.)Ah ! Madame, je vous salue…(Sophie sort au fond.)AngèleVous ici, monsieur… après ce qui s'est passé.Savinet (descendant après avoir posé son chapeau sur la table.)Je comprends, madame, que ma...
Angèle (seule.)Oui, va, elle t'en donnera de bonnes raisons et même si elles ne sont pas bonnes, tu sauras les trouver telles… (Se levant.) Et voilà les hommes, tenez ! Heureusement nous ne sommes pas comme cela, nous autres femmes,...
Ribadier (seul, très agité.)Oh ! C'est affreux ! C'est affreux ce qui m'arrive ! Et voilà ce que tu as fait, imbécile ! Voilà ce dont tu es cause avec tes malices… Car enfin elle n'est pas fautive, elle, la...
Sophie (entrant de droite, premier plan.)Monsieur, il y a Gusman…RibadierAllez au diable, vous !SophieHein ?Gusman (entrant.)C'est moi, Monsieur, je venais prendre les ordres pour atteler.RibadierIl n'y a pas d'ordres, allez !ThommereuxIl n'y a pas d'ordres, allez !Gusman (à part)De quoi...
Ribadier (tombant dans les bras de Thommereux.)Ah ! mon ami, mon ami, c'est affreux !ThommereuxC'est monstrueux !RibadierLa Sainte-Nitouche ! Qui aurait pu se douter, quand elle me jouait la comédie !ThommereuxHein ?RibadierEt qui ? Qui ? Son cocher ! Ça...
RibadierAh ! Angèle, que c'est mal de t'être ainsi jouée de moi… Mais tu m'aimes toujours ?…AngèleC'est bien, Monsieur… Je ne regrette qu'une chose… c'est que vous n'ayez pas souffert encore davantage ; mais tout est fini entre nous.RibadierNon !...
"Un fil à la patte" est une comédie en trois actes de Georges Feydeau. Elle raconte l'histoire de Fernand de Bois d'Enghien, un homme qui souhaite rompre avec sa maîtresse,...
"Un bain de ménage" est une pièce en un acte de Georges Feydeau. Elle se déroule dans un vestibule où une baignoire est installée. La pièce commence avec Adélaïde, la...
(Au lever du rideau, la scène est vide.)(Il fait à peine jour. Étienne entre par la porte de droite, deuxième plan.)(Il tient un balai, un plumeau, une serviette, tout ce...
(JOSEPH PUIS RIGOLIN ET EMILIE BAMBOCHE Au lever du rideau, Joseph achève de mettre le couvert. Par la porte du fond, qui est entr'ouverte, et donne sur le hall où...
Un salon élégant. Au fond, une porte donnant sur un vestibule : à gauche, premier plan, une fenêtre ; — à droite, second plan, une cheminée, surmontée d'une glace ; ...
La chambre à coucher des Trévelin. Lit de milieu, au fond, face au public. A droite du lit, une table-guéridon tenant lieu de table de nuit ; sur ce guéridon, un...
(Chez Amélie Pochet. Le Salon. Premier plan, fenêtre à quatre vantaux et formant légèrement bow-window. Deuxième plan, un pan de mur. Au fond, à gauche, face au public, la porte...
HENRIETTE, SEULE Un grand salon très richement meublé. Au fond, une cheminée avec des candélabres, allumés. Portes latérales, portes à droite et à gauche. Une table, des fauteuils, un divan,...
(Un salon. Porte du fond donnant sur un jardin - à droite et à gauche en pans coupés - à droite 1er plan, idem à gauche. Idem à gauche, une...
(Un fumoir en pans coupés chez Duchotel. Porte d'entrée au fond, donnant sur l'antichambre. À gauche, premier plan, une cheminée surmontée d'une glace. Sur la cheminée, outre sa garniture pendule...