ACTE II - Scène VI
(Bassinetouvre brusquement la porte, ce qui renverse la chaise sur laquelle est assis Moulineaux et l'envoie rouler contre le)
(canapé.)
Bassinet (se butant dans la chaise.)
Ah ! mon Dieu ! qu'est-ce qu'il y a ?
Moulineaux (qui s'est à moitié démis le pouce.)
Aïe ! faites donc attention ! En voilà une manière d'entrer.
Bassinet (gagnant le 2 à cloche-pied en se frottant le genou.)
Dame ! pourquoi vous asseyez-vous contre la porte ?
Moulineaux
Aussi pourquoi ne ferme-t-elle pas votre porte ?… Vous louez des appartements tout disloqués.
Bassinet
Qu'est-ce que vous voulez, je vous ai prévenu. Il y a une heure que je vous l'ai loué, je n'ai pas pu mettre en état…
Moulineaux
Enfin on a des serrures qui ferment ! c'est élémentaire !… On entre ici comme dans un bois ! C'est insupportable ! le premier imbécile venu…
Bassinet
Oh ! qui ?…
Moulineaux
Mais n'importe, … vous !
(Il remonte et redescend au 2.)
Bassinet (il passe au 3.)
Oh ! moi, ça n'a pas d'importance ! enfin, j'écrirai au serrurier. Je vais vous dire. J'avais dû faire forcer la porte après le départ de ma locataire l'autre jour, après quoi le serrurier est parti pour aller déjeuner… et il n'est pas encore revenu. Mais il reviendra. À part cela, vous êtes content ?
(Il remonte au fond.)
Moulineaux (passant au 2.)
Ah ! oui, je vous conseille d'en parler. (Lui indiquant Suzanne qui lui tourne à moitié le dos, à gauche.)
Mais je vous demande pardon, je ne suis pas seul.
Bassinet (saluant, n° 3.)
Oh ! je vous demande pardon. Je n'avais pas vu madame. (À Suzanne.)
Oh ! mais madame, vous n'êtes pas de trop. Je n'ai point de secrets à dire. Que ma présence ne vous fasse pas partir !
(Il s'assied sur le canapé.)
Moulineaux
Il est trop bon ! (À part.)
Quelle sangsue ! il ne manquait plus que lui !