GERTRUDE et CANDIDE sortant de la boutique de la mercière, et LE COMTE.
LE COMTE
Et alors, Madame Gertrude?
GERTRUDE
Monsieur, ma nièce est une jeune fille sage et prudente.
LE COMTE
Et alors, bref?
GERTRUDE
Vraiment, Monsieur le Comte, vous abusez un peu.
LE COMTE
Excusez-moi; si vous saviez ce que je viens d'avoir à supporter d'une femme… Il est vrai qu'une autre femme… (A part)
Mais toutes les femmes sont pareilles! (Haut)
Et alors, que dit la sage et prudente Madame Candide?
GERTRUDE
A supposer que Monsieur le Baron…
LE COMTE
A supposer? au diable, vos suppositions !
GERTRUDE
Étant donné, étant concédé, étant garanti, étant assuré, ainsi que l'exige Votre Seigneurie…
LE COMTE (entre ses dents)
Illustrissime.
GERTRUDE (lui demandant ce qu'il vient de dire)
Plaît-il?
LE COMTE
Rien, rien, poursuivez.
GERTRUDE
Donc, l'accord étant fait sur les conditions et les convenances, ma nièce sera heureuse d'épouser Monsieur le Baron.
LE COMTE (à CANDIDE)
Bravo, bravissimo. (A part)
Cette fois-ci au moins, j'ai réussi.
CANDIDE (à part)
Oui, pour me venger de ce perfide Evariste.
GERTRUDE (à part)
Je ne croyais vraiment pas qu'elle accepterait. Je la croyais engagée dans une amourette… mais je me suis trompée.
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