KRAMPACH, LISBETH, puis MARJAVEL, HERMANCE et PETUNIA
KRAMPACH
Ah ! le gredin, il se réveille. Elle est partie ; tant pis, je vas l'ôter.
(Il commence à défaire ses bretelles.)
(MARJAVEL entre, suivi d'HERMANCE et de PETUNIA.)
Où sont-ils ? Je veux les voir !
PETUNIA
(montrant KRAMPACH et LISBETH.)
Les voici !
MARJAVEL
Bonjour, mes amis!… avez-vous fait un bon voyage ?
KRAMPACH
Merci, ça ne va pas mal… et ma femme non plus.
(Il donne une poignée de main à MARJAVEL.)
MARJAVEL
Ah ! non ! Il ne faut pas me donner la main, c'est bon en Alsace. (Apercevant KRAMPACH qui rattache ses bretelles.)
Et puis… autant que possible, vous ne ferez pas votre toilette dans ce salon. (A sa femme.)
Ils m'ont l'air de gens sûrs…
HERMANCE
Mais ce sont des paysans.
MARJAVEL
Ils se formeront. (Haut.)
Il est tard… Pétunia va vous montrer votre chambre, nous causerons demain.
KRAMPACH
(saluant.)
Bonsoir, Monsieur et Madame.
LISBETH
Bonsoir, Monsieur et Madame.
MARJAVEL
(à part, regardant LISBETH, qui est montée près de la bonne.)
Elle est gentille, l'Alsacienne.
(LISBETH et PETUNIA sortent à gauche.)
KRAMPACH
(à part, se disposant à les suivre.)
Cette fois, je vais pouvoir l'ôter.
MARJAVEL
(le rappelant.)
Krampach !
KRAMPACH
Monsieur?
MARJAVEL
Reste, toi… Puisque tu es mon valet de chambre, tu vas m'aider à me déshabiller… Allume les bougies.
KRAMPACH
(à part, allumant deux bougies.)
Je ne peux pas être seul depuis Mulhouse!…
MARJAVEL
(à sa femme.)
Je tiens d'autant plus à l'avoir près de moi que je ne me sens pas à mon aise.
HERMANCE
Qu'as-tu donc ?
MARJAVEL
J'ai mangé deux tranches de melon.
HERMANCE
Ah ! je te le disais bien.
MARJAVEL
C'est incroyable… la première passe toujours… très bien… mais la seconde m'est fatale…
HERMANCE
Alors, pourquoi en prends-tu deux?…
MARJAVEL
Qu'est-ce que tu veux ! le jour de ma fête… Est-ce que tu n'as jamais fait de fautes, toi?…
HERMANCE
(vivement.)
Je ne dis pas ça… mon ami…
MARJAVEL
(se prenant l'estomac et gagnant à droite.)
Ah ! ça ne va pas… diable de seconde tranche… J'étouffe… (Appelant.)
Krampach !
KRAMPACH
Monsieur ?
MARJAVEL
(s'asseyant sur la chaise, près de la petite table à droite.)
Ouvre la fenêtre.
HERMANCE
(à part, effrayée.)
Ah ! mon Dieu ! le signal attendu par Ernest ! (Haut.)
Non ! n'ouvrez pas.
MARJAVEL
Ouvre!…
HERMANCE
(à son mari.)
Tu vas t'enrhumer.
MARJAVEL
II n'y a pas de danger ; ouvre, je suis bien couvert. (KRAMPACH ouvre la fenêtre, puis retourne à la cheminée.)
Ah ! ça fait du bien…
HERMANCE
(à part.)
Et l'autre qui va grimper le long du treillage ! (Haut.)
Mon ami, si tu ne te sens pas à ton aise, tu ferais mieux d'aller te coucher.
MARJAVEL
Tu crois ?
HERMANCE
Oh ! le lit, il n'y a rien de mieux.
MARJAVEL
(se lève.)
Bonsoir. (Il l'embrasse.)
Dis donc, demain, j'irai lire mon journal dans ta chambre.
HERMANCE
Oui… dépêche-toi.
MARJAVEL
Krampach, suis-moi !
KRAMPACH
Tout de suite, monsieur.
(Il se donne deux ou trois coups de pincette dans le dos, et entre à la suite de MARJAVEL avec la bougie et la pincette.)
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Un salon de campagne, porte au fond, portes latérales dans les pans coupés de droite et de gauche. — Une fenêtre à droite. Sur le devant, à droite, un guéridon....
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