L’Étranger

— Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?

— Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.

— Tes amis ?

— Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.

— Ta patrie ?

— J’ignore sous quelle latitude elle est située.

— La beauté ?

— Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.

— L’or ?

— Je le hais comme vous haïssez Dieu.

— Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?

— J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… les merveilleux nuages !


Autres textes de Charles Baudelaire

Du Vin et du Haschisch

I - LE VIN Un homme très-célèbre, qui était en même temps un grand sot, choses qui vont très-bien ensemble, à ce qu’il paraît, ainsi que j’aurai plus d’une fois...

Le Fanfarlo

Samuel Cramer, qui signa autrefois du nom de Manuela de Monteverde quelques folies romantiques, — dans le bon temps du Romantisme, — est le produit contradictoire d’un blême Allemand et...

Les Fleurs du mal

Les Fleurs du Mal est un recueil de poèmes de Charles Baudelaire, publié en 1857. Cet ouvrage est considéré comme un chef-d'œuvre de la littérature française, et a fortement influencé...



Les auteurs


Les catégories

Médiawix © 2025