Le pensement, qui me fait devenir
Hautain et brave, est si dous que mon ame
Desja desja impuissante se pâme,
Yvre du bien qui me doit avenir.
Sans mourir donq, pourrai-je soutenir
Le dous combat, que me garde Madame,
Puis qu’un penser, si brusquement l’entame,
Du seul plaisir d’un si dous souvenir?
Helas, Venus, que l’écume feconde,
Non loin de Cypre, enfanta dessus l’onde,
Si de fortune en ce combat je meurs,
Reçoi ma vie, O deesse, et la guide
Parmi l’odeur de tes plus belles fleurs,
Dans les vergers du paradis de Gnide.