Heureuse fut l'estoille fortunée
Qui d'un bon œil ma maistresse apperceut
Heureux le bers et la main qui la sceut
Emmailloter le jour qu'elle fut née
Heureuse fut la mammelle en-mannée
De qui le laict premier elle receut
Et bien-heureux le ventre qui conceut
Si grand' beauté de si grands dons ornée !
Heureux les champs qui eurent cest honneur
De la voir naistre, et de qui le bon-heur
L'Inde et l'Egypte heureusement excelle !
Heureux le fils dont grosse elle sera,
Mais plus heureux celuy qui la fera
Et femme et mere, en lieu d'une pucelle !